Bulletin trimestriel des impacts liés au climat et aperçu saisonnier pour la région de l'Alaska et du Nord-Ouest de Canada : juin 2018

Points saillants et répercussions des conditions météorologiques et climatiques, de mars à mai 2018; aperçu du climat, de juillet à septembre 2018

Points saillants des conditions météorologiques et climatiques de mars à mai 2018.
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Nome : Au total, 49,2 cm (19,3 po) de neige sont tombés entre le 17 et le 23 mars, ce qui représente la troisième accumulation totale de neige la plus importante au cours d’une semaine du mois de mars depuis 1907.

Curry : Un embâcle sur la rivière Susitna a causé des dommages d’une valeur de 1 million $ US et a entraîné la fermeture du chemin de fer de l’Alaska Railroad du 12 au 16 mai.

Mer de Béring : L’étendue de la glace de mer était bien inférieure aux valeurs records enregistrées depuis le début de l’utilisation des satellites.

Ouest du Yukon : Des températures plus basses que la normale au cours du mois d’avril ont ralenti la fonte des neiges, ce qui a occasionné un manteau neigeux plus important que la normale jusqu’en mai.

Ketchikan : Les quantités de pluie tombées en avril représentaient 140 % de la normale et ont largement contribué à réduire la sécheresse dans la région.

Sud-Ouest du Yukon : En mars, les températures ont atteint de 7 à 13 °C, ce qui est 10 °C au-dessus de la normale.

Colombie-Britannique et Yukon : De nombreuses collectivités ont connu des températures moyennes pour le mois de mai qui faisaient partie des trois températures les plus élevées jamais enregistrées pour ce mois, alors que les précipitations moyennes ont été de 15 à 55 % au-dessous de la normale en mai.

Températures et précipitations, de mars à mai 2018

La majeure partie du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, le nord de la Colombie-Britannique et le sud-est de l’Alaska ont connu, en moyenne, des températures près de la normale de mars à mai 2018. Les conditions étaient beaucoup plus chaudes que la moyenne sur la majeure partie de l’Alaska au cours de cette période, tandis que les températures étaient au-dessous de la normale sur une petite partie du centre-est de la Colombie-Britannique. Les précipitations totales ont été supérieures à la moyenne sur la majeure partie de l’Alaska, le long du littoral de la mer de Beaufort au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest ainsi que sur une très petite partie du centre-est de la Colombie-Britannique. Des quantités de précipitations inférieures à la normale ont été observées sur le centre du Yukon et la moitié sud des Territoires du Nord-Ouest.

La photo ci-dessous montre la rupture des glaces le long du fleuve Yukon le 13 mai 2018. La rupture des glaces sur le fleuve s’est déroulée sans incident cette année.

Photo du fleuve Yukon pendant la rupture des glaces de 2018.
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La photo montre la rupture des glaces le long du fleuve Yukon le 13 mai 2018. Photo prise par Rampart et Tanana, avec la permission du National Weather Service.

Au printemps 2018, la région d’Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest, et le sud de la mer de Beaufort ont connu des températures de l’air en surface plus élevées que la moyenne. L’effet conjugué des températures plus élevées que la moyenne, d’une glace de mer plus mince que la moyenne, d’un manque de glace de plusieurs années et de vents du sud-est a créé des conditions propices à la formation de chenaux dans la glace de mer. Ces fractures linéaires dans la glace de mer ont une incidence sur le climat régional et local (albédo, bilan énergétique à la surface), et sont importantes pour la faune et la navigation maritime.

Photo des chenaux libres dans la mer de Beaufort.
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Photo prise à bord d’un vol d’Aklak Air, qui montre les chenaux libres entre Inuvik et Sacks Harbour le 9 avril 2018. Photo : Armel Castellan.

Anomalies climatologiques de températures de mars à mai 2018.

Source : NOAA et ECCC

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La carte indique les anomalies climatologiques de températures pour la période de mars à mai 2018. La majeure partie du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, le nord de la Colombie-Britannique et le sud-est de l’Alaska ont connu, en moyenne, des températures près de la normale de mars à mai 2018. Les conditions ont été beaucoup plus chaudes que la moyenne sur la majeure partie de l’Alaska au cours de cette période, tandis qu’une petite partie du centre-est de la Colombie-Britannique a connu des températures au-dessous de la normale.

Emplacement Température moyenne (°F) Température moyenne (°C)
Anchorage 38.6 3.7
Bethel 32.7 0.4
Bettles 25.7 -3.5
Cold Bay 38.1 3.4
Dawson 30.4 -0.9
Deadhorse 9.0 -12.8
Fairbanks 32.2 0.1
Fort Nelson 35.6 2.0
Fort Simpson 29.5 -1.4
Fort St. John 36.0 2.2
Inuvik 16.5 -8.6
Juneau 40.4 4.7
Ketchikan 44.8 7.1
King Salmon 36.9 2.7
Kodiak 40.5 4.7
Kotzebue 23.3 -4.8
McGrath 32.8 0.4
Nome 26.5 -3.1
Norman Wells 22.6
-5.2
Prince George 39.4 4.1
St. Paul 35.7 2.1
Utqiagvik 8.9 -12.8
Whitehorse 32.9 0.5
Yakutat 39.4 4.1
Yellowknife 21.9 -5.6
Anomalies climatologiques de précipitations de mars à mai 2018.

Source : NOAA et ECCC

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La carte indique les anomalies climatologiques de précipitations pour la période de mars à mai 2018. Les quantités de précipitations totales ont été supérieures à la moyenne sur la majeure partie de l’Alaska, le long du littoral de la mer de Beaufort au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest ainsi que sur une très petite partie du centre-est de la Colombie-Britannique. Des quantités de précipitations inférieures à la normale ont été observées sur le centre du Yukon et la moitié sud des Territoires du Nord Ouest.

Emplacement Précipitations totales (pouces) Précipitations totales (mm)
Anchorage 1.47 37
Bethel 3.30 84
Bettles 3.57 91
Cold Bay 9.56 243
Dawson 1.33 34
Deadhorse N/D N/D
Fairbanks 1.88 48
Fort Nelson 2.80 71
Fort Simpson 1.35 34
Fort St. John 4.82 123
Inuvik 1.85 47
Juneau 10.95 278
Ketchikan 30.52 775
King Salmon 7.54 192
Kodiak 16.56 421
Kotzebue 2.61
66
McGrath 3.69
94
Nome 3.69 94
Norman Wells 1.07 27
Prince George 3.43 87
St. Paul 5.87 149
Utqiagvik 0.75 19
Whitehorse 1.85 47
Yakutat 26.91 684
Yellowknife 0.83 21

Sciences, sensibilisation et mobilisation communautaire dans le Nord

Onzième conférence annuelle sur les sciences interdisciplinaires de l’ouest de l’Alaska : Communiquer des renseignements scientifiques et des connaissances (« Sharing Science and Knowledge »)

La 11e conférence annuelle sur les sciences interdisciplinaires de l’ouest de l’Alaska a eu lieu à Nome du 28 au 30 mars, et plus de 100 personnes de partout en Alaska et d’ailleurs y ont assisté afin d’échanger des renseignements et d’en apprendre davantage sur un large éventail de sujets d’importance pour l’ouest de l’Alaska. Cette conférence se tient à chaque printemps dans une collectivité différente et vise à analyser le croisement entre les connaissances locales et autochtones des collectivités à économie de subsistance et les recherches scientifiques pertinentes pour la région.

Cette année, l’accent a été mis sur la communication efficace de connaissances scientifiques et traditionnelles dans les collectivités rurales. La faible étendue de la glace de mer, qui a atteint des records, et ses répercussions sur les activités de subsistance dans la mer de Béring cette saison ont constitué un important sujet de conversation. Les présentations ont porté sur un large éventail de sujets, notamment la faible étendue de glace de mer dans un contexte historique, l’accès aux renseignements météorologiques dans un environnement où la bande passante est faible, l’efficacité énergétique des habitations et le renforcement de la participation des Autochtones aux activités scientifiques dans l’ouest de l’Alaska.

Ci-dessous, James Nicori, de Bethel, parle de l’importance d’établir des liens entre la science occidentale et les connaissances des collectivités des Yup’ik et des Inupiaq dans l’ouest de l’Alaska lors de la séance d’ouverture de la conférence sur les sciences interdisciplinaires de l’ouest de l’Alaska.

Photo de la séance d’ouverture de la conférence sur les sciences interdisciplinaires de l’ouest de l’Alaska.
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James Nicori, de Bethel, parle de l’importance d’établir des liens entre la science occidentale et les connaissances des collectivités des Yup’ik et des Inupiaq dans l’ouest de l’Alaska lors de la séance d’ouverture de la conférence sur les sciences interdisciplinaires de l’ouest de l’Alaska. Photo : Gay Sheffield, du campus nord-ouest de l’Université de l’Alaska de Fairbanks.

Surveillance adaptée à l’utilisateur des conditions météorologiques et maritimes dangereuses dans l’est de la mer de Beaufort

Dans le cadre du projet Marine Environmental Observation, Prediction and Response (MEOPAR), des scientifiques de l’Université de Victoria, accompagnés d’un représentant d’Environnement et Changement climatique Canada, ont visité les hameaux de Sachs Harbour, d’Ulukhaktok, de Tuktoyaktuk et d’Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest, en avril 2018.

Le voyage visait à établir des liens et à renforcer les liens existants au sein de ces collectivités, et à participer à des activités de mobilisation et de sensibilisation avec les résidents locaux. Ces activités comprenaient notamment la communication de connaissances météorologiques locales, la présentation de produits météorologiques actuellement disponibles dans l’Arctique canadien ainsi que des discussions sur les meilleures façons d’adapter les produits météorologiques aux besoins des collectivités. Des rencontres publiques ont eu lieu à Ulukhaktok dans le but de communiquer des renseignements sur le projet MEOPAR et d’apprendre des chasseurs, des maires et des aînés au sujet de leur mode de vie, de leurs traditions et de leurs préoccupations. L’échange de connaissances a mis en lumière les répercussions possibles des conditions météorologiques dangereuses pour les peuples et collectivités autochtones, et les habitants du Nord.

Le voyage a également permis d’établir un partenariat entre les responsables du projet MEOPAR et les résidents locaux afin d’améliorer la compréhension et l’interprétation des produits et services météorologiques. Des assistants de recherche locaux visiteront l’Université de Victoria et le Centre de prévision des intempéries des Prairies et de l’Arctique dans le cadre d’une formation qui aura lieu en décembre 2018 et qui sera aussi l’occasion d’échanger des connaissances. Ce partenariat permettra une communication bidirectionnelle de connaissances entre les chercheurs et les peuples et collectivités autochtones et du Nord.

Des chercheurs ajustent des instruments sur une tour d’observation scientifique de la couche limite.
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Matthew Asplin et David Atkinson branchent des instruments par grands vents et à une température de -25 °C sur une tour d’observation scientifique de la couche limite. Photo : Armel Castellan.

Photo du Mary Sachs, de l’expédition canadienne dans l’Arctique de 1913.
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La ville de Sachs Harbour tire son nom du navire Mary Sachs, utilisé lors de l’expédition canadienne dans l’Arctique de 1913. Photo : Armel Castellan.

Conditions glacielles à la fin du mois de mai 2018 dans les mers de Beaufort et des Tchouktches

Pendant tout le printemps, l’étendue de la glace dans la mer de Béring a été de loin la plus faible jamais enregistrée. L’étendue moyenne de la glace de mars à mai ne représentait que 6 % de la moyenne observée de 1981 à 2010. De plus, la glace de rive était insuffisante dans de nombreux secteurs, ce qui a entraîné des répercussions importantes sur les activités de subsistance. À la fin de mai, il ne restait pratiquement plus de glace dans la mer de Béring, sauf dans certaines baies protégées. Dans la partie sud de la mer des Tchouktches, la glace a commencé à se fracturer très tôt, et l’étendue moyenne de la glace en avril et en mai était la plus faible des 40 dernières années. À la fin de mai, les eaux libres s’étendaient jusqu’à 71° N. et le détroit de Kotzebue était presque libre de glace.

Le début de la débâcle s’est produit plus tôt qu’à la normale dans le sud-est de la mer de Beaufort ainsi qu’au sud-ouest de la pointe Barrow. Les températures à la fin de l’hiver et au printemps étaient beaucoup plus élevées que la normale. Les vents favorables du sud-est ayant soufflé au cours du mois dernier ont aussi contribué à la débâcle hâtive. Les conditions glacielles dans le sud-est de la mer de Beaufort et dans le secteur du golfe Amundsen ont environ trois à quatre semaines d’avance par rapport à la normale. La zone d’eau libre à l’ouest et au sud-ouest de la pointe Barrow n’apparaît généralement pas avant la mi juillet, ce qui représente donc une avance d’environ six semaines par rapport à la normale des conditions glacielles.

Carte illustrant l’écart par rapport à la couverture glacielle normale dans la mer de Beaufort le 28 mai 2018.
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La carte illustre les écarts par rapport à la couverture glacielle normale dans la mer de Beaufort le 28 mai 2018. Les zones en rose et en rouge dans la région de la mer de Beaufort indiquent les secteurs où la concentration de glace était inférieure à la normale cette journée-là.

Aperçu des températures et des précipitations : de juillet à septembre 2018

L’aperçu des températures et des précipitations pour la période de juillet à septembre 2018 est issu d’un modèle de prévisions climatiques combiné du Canada et des États-Unis.  

L’aperçu des températures pour la période de juillet à septembre 2018 montre qu’il y a de 40 à 95 % de probabilité que la majeure partie de l’Alaska et le nord-ouest du Canada connaissent des températures supérieures à la moyenne, et que les probabilités que les températures soient supérieures à la moyenne diminuent à mesure que la latitude augmente. En revanche, il y a de 40 à 80 % de probabilité que les températures soient inférieures à la normale dans une petite zone le long de la côte de la mer de Beaufort, qui s’étend jusqu’à l’île Banks dans les Territoires du Nord-Ouest.

L’aperçu des précipitations pour la période de juillet à septembre 2018 montre que les probabilités que les quantités de précipitations soient supérieures à la normale sur la majeure partie de l’Alaska, au Yukon et dans la partie nord-ouest des Territoires du Nord-Ouest sont de 40 à 60 %, tandis qu’il y a de 40 à 70 % de probabilité que les quantités de précipitations soient inférieures à la normale dans une petite zone le long de la côte dans le sud de l’Alaska ainsi que sur la majeure partie du nord-ouest de la Colombie-Britannique et de l’intérieur des Territoires du Nord-Ouest.

Prévision combinée du Canada et des États-Unis de la probabilité qu’il y ait un écart par rapport aux températures normales de juillet à septembre 2018.
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La carte montre que, de juillet à septembre 2018, il y a de 40 à 95 % de probabilité que la majeure partie de l’Alaska et le nord-ouest du Canada connaissent des températures supérieures à la moyenne, et que les probabilités que les températures soient supérieures à la moyenne diminuent à mesure que la latitude augmente. En revanche, il y a de 40 à 80 % de probabilité que les températures soient inférieures à la normale dans une petite zone le long de la côte de la mer de Beaufort, qui s’étend jusqu’à l’île Banks dans les Territoires du Nord-Ouest.

Prévision combinée du Canada et des États-Unis de la probabilité qu’il y ait un écart par rapport aux quantités de précipitations normales de juillet à septembre 2018.
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La carte montre que, de juillet à septembre 2018, les probabilités que les quantités de précipitations soient supérieures à la normale sur la majeure partie de l’Alaska, au Yukon et dans la partie nord-ouest des Territoires du Nord-Ouest sont de 40 à 60 %, tandis qu’il y a de 40 à 70 % de probabilité que les quantités de précipitations soient inférieures à la normale dans une petite zone le long de la côte dans le sud de l’Alaska ainsi que sur la majeure partie du nord-ouest de la Colombie-Britannique et de l’intérieur des Territoires du Nord-Ouest.

Le contenu et les graphiques ont été conçus en collaboration avec le Western Regional Climate Center, le National Weather Service - Alaska Region de la NOAA et Environnement et Changement climatique Canada.

Partenaires pour la région de l'Alaska

Personnes-ressources de la NOAA pour la région de l’Alaska :

Rick Thoman : richard.thoman@noaa.gov
ncei.noaa.gov   •   #regionalclimateoutlooks
Brian Brettschneider : ACCAP  brbrettschneider@alaska.edu

Personnes-ressources d'Environnement et Changement climatique Canada pour l’ouest de Canada :

Lisa Erven : lisa.erven@canada.ca
Armel Castellan : armel.castellan@canada.ca
Gabrielle Gascon : gabrielle.gascon@canada.ca

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