Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada : sommaire 2025
En tant que signataire de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de l'Accord de Paris, le Canada est tenu de préparer un inventaire national annuel des émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES) par source et des absorptions par puits, au plus tard le 15 avril de chaque année. Ce qui suit représente l'inventaire officiel national de gaz à effet de serre du Canada pour 2025, comprenant les émissions et les absorptions de dioxyde de carbone (CO2), de méthane (CH4), d’oxyde nitreux (N2O), des perfluorocarbures (PFC), des hydrofluorocarbures (HFC), de l’hexafluorure de soufre (SF6) et du trifluorure d’azote (NF3) dans cinq secteurs (Énergie; Procédés industriels et utilisation des produits [PIUP]; Agriculture; Déchets; et, Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie [ATCATF]), pour les années 1990 à 2023.

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S.1 Points clés
- En 2023, les émissions de gaz à effet de serre (GES) du Canada étaient de 694 mégatonnes d’équivalent de dioxyde de carbone (Mt d’éq.CO2)Note de bas de page 1, une diminution de 65 Mt (8,5 %) par rapport à 2005 (à l’exclusion du secteur de l’Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie) et une diminution de 6,0 Mt (0,9 %) par rapport à 2022.
- Les émissions issues de la production d’électricité ont diminué de 67 Mt (-58 %) pendant cette période, grâce à l’abandon progressif de la production d’électricité à partir de charbon. Les émissions du secteur du pétrole et du gaz ont augmenté de 13 Mt (7 %), bien que les émissions aient atteint un sommet à 228 Mt en 2014 et ont depuis diminué de 20 Mt (-9 %), passant à 208 Mt en 2023, ce qui concorde avec les diminutions mesurées des sources d’émissions fugitives de méthane ces dernières années.
- L’intensité des émissions de l’ensemble de l’économie canadienne (GES par produit intérieur brut [PIB]) a continué de diminuer; en 2023, elle a diminué de 45 % depuis 1990 et de 34 % depuis 2005.
- Comme à chaque édition du Rapport d’inventaire national (RIN), des améliorations ont été apportées, d’où les révisions aux données publiées antérieurement. En général, la présente édition de l’inventaire tient compte des révisions à la baisse de 2,8 Mt en 2005 et de 7,9 Mt en 2022, par rapport au précédent inventaire publié en 2024. Les méthodes améliorées font appel à des études et à des connaissances propres au Canada; elles faciliteront l’adoption de nouvelles données scientifiques, et refléteront plus fidèlement l’évolution des technologies et des pratiques de l’industrie.
- Le RIN du Canada est un rapport scientifique qui, avec d’autres publications comme le Rapport biennal de transparence du Canada et le Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada, oriente et soutient la prise de décision en vue de réduire les émissions de GES du Canada et de lutter contre les changements climatiques.
- Comme pour la Contribution déterminée au niveau national du Canada, les progrès réalisés vers les cibles du Canada sont mesurés en conjuguant les données du RIN du Canada avec sa contribution au secteur de l’ATCATF (Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie), conformément à l’approche du pays en matière de comptabilisation du secteur de l’ATCATF, laquelle est indiquée séparément dans le Premier rapport biennal de transparence du Canada.
S.2 Introduction
La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est un traité international établi en 1992 pour traiter de façon collaborative des questions relatives aux changements climatiques. L’objectif final de la CCNUCC est de stabiliser les concentrations atmosphériques de GES à un niveau qui empêcherait des perturbations dangereuses du système climatique. En 1992, le Canada a ratifié la Convention, qui est ensuite entrée en vigueur en 1994. Pour renforcer la lutte mondiale contre les changements climatiques, une multitude d’accords internationaux ont été introduits dans la CCNUCC. Le plus récent est l’Accord de Paris, un traité international juridiquement contraignant dont l’objectif primordial consiste à limiter la hausse de la température moyenne à bien en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour limiter la hausse à 1,5 °C. Le Canada, reconnaissant l’importance d’une action collective, a ratifié l’Accord de Paris en 2016, et celui-ci est entré en vigueur la même année. Depuis, le Canada a adopté l’année 2005 comme année de référence pour ses cibles de réduction des émissions de GES.
Dans son plan pour atteindre son objectif et pour mettre en œuvre ses dispositions, l’Accord de Paris énonce un certain nombre de principes directeurs et d’engagements. L’article 13 établit notamment un cadre de transparence renforcé des mesures et de l’appui. Il engage toutes les Parties à établir, mettre à jour régulièrement, publier et mettre à la disposition de la Conférence des parties leurs inventaires nationaux des émissions anthropiques par les sources et des absorptions par les puits de sept GES.
L’inventaire officiel des GES du Canada est préparé et présenté annuellement à la CCNUCC, conformément aux modalités, aux procédures et aux lignes directrices (MPL) du cadre de transparence pour l’action et le soutien visé à l’article 13 de l’Accord de Paris, adopté par la Décision 18/CMA.1 en 2018Note de bas de page 2. Le rapport annuel d’inventaire prescrit par la CCNUCC se compose du RIN et des Tableaux communs de déclaration (TCD), présentés avant le 15 avril de chaque année.
L’inventaire de GES comprend les émissions et les absorptions de dioxyde de carbone (CO2), et les émissions de méthane (CH4), d’oxyde nitreux (N2O), des perfluorocarbures (PFC), des hydrofluorocarbures (HFC), de l’hexafluorure de soufre (SF6) et du trifluorure d’azote (NF3) dans cinq secteurs (Énergie; Procédés industriels et utilisation des produits [PIUP]; Agriculture; Déchets; et, Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie [ATCATF]). Les estimations des émissions et des absorptions de GES présentées dans l’inventaire des GES du Canada sont réalisées à l’aide de méthodes conformes aux Lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. Suivant le principe d’amélioration continue, les données et les méthodes servant à estimer les émissions sont révisées au fil du temps, les émissions totales font donc l’objet de changements à mesure que ces données et méthodes s’améliorent (consulter la section S.8).
En 2021, le Canada a officiellement présenté à la CCNUCC sa Contribution déterminée au niveau national (CDN), revue à la hausse, s’engageant à réduire ses émissions de GES de 40 % à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030 (consulter l’encadré Le RIN : données probantes scientifiques pour les décideurs, qui suit). Le Canada a soumis sa CDN pour 2035 à la CCNUCC en février 2025. Avec cette nouvelle CDN, le Canada s’engage à réduire les émissions de GES de 45% à 50% par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2035. Comme 2005 a été adoptée comme année de référence pour les cibles du Canada, bon nombre des paramètres de ce rapport sont présentés dans ce contexte, en plus de ceux exigés par les MPL pour l’année de référence 1990.
Conformément aux exigences en matière de déclaration, l’inventaire de GES fait rapport sur les émissions annuelles de 1990 jusqu’à l’année se terminant 15 mois et demi avant sa présentation à la CCNUCC en avril (par exemple, 2023 pour l’édition de 2025 de l’inventaire). Pour la première fois, en décembre 2024, les Données préliminaires sur les émissions de gaz à effet de serre du Canada ont été publiées avant la version définitive du RIN, la date de publication représentant une période de moins de 12 mois après la dernière année de déclaration.
Comme pour la Contribution déterminée au niveau national du Canada, les progrès réalisés vers les cibles du Canada sont mesurés en conjuguant les données du RIN du Canada avec sa contribution au secteur de l’ATCATF, conformément à l’approche du pays en matière de comptabilisation du secteur de l’ATCATF, laquelle est indiquée séparément dans le Premier rapport biennal de transparence du Canada présenté à la CCNUCC et dans les rapports de projections des émissions de GES et de polluants atmosphériques du Canada.
La section S.3 de ce Sommaire donne un aperçu des toutes dernières données sur les émissions anthropiques nettes de GES du Canada, ainsi que des liens entre ces informations et les indicateurs pertinents de l’économie canadienne. La section S.4 décrit les principales tendances des émissions par secteurs du GIEC pour la période allant de 2005 à 2023.
À des fins d’analyse des tendances et des politiques économiques, les émissions ont été attribuées au secteur économique d’où elles proviennent. Ainsi, dans la section S.5, les émissions du Canada sont ventilées selon les secteurs économiques suivants : Pétrole et gaz; Électricité; Transports; Industrie lourde; Bâtiments; Agriculture; et Déchets et autresNote de bas de page 3. Dans le présent document, le terme « secteur » renvoie généralement aux secteurs d’activité définis par le GIEC pour les besoins des inventaires nationaux de GES, sauf si une expression comme « secteur économique » est employée pour désigner la situation canadienne.
La section S.6 présente un récapitulatif des émissions de GES pour les 13 entités infranationales du Canada. La section S.7 présente un aperçu de l’analyse et des résultats des principales catégories. La section S.8 présente un aperçu des améliorations apportées au présent inventaire, et des améliorations prévues pour les futures éditions. Enfin, la section S.9 fournit des détails sur les composantes du présent rapport et décrit les principaux éléments de sa préparation.
Le RIN : données scientifiques probantes pour les décideurs
Le premier plan climatique national du Canada, intitulé le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, a été élaboré en collaboration avec les provinces et les territoires et avec la contribution des peuples autochtones, et publié en 2016. En décembre 2020, le gouvernement du Canada a publié le Plan climatique renforcé, qui comprenait 64 politiques, programmes et investissements fédéraux nouveaux ou renforcés pour réduire les émissions. En 2021, le Canada a présenté son objectif amélioré pour 2030 et a adopté la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité (LCRMC). Ces documents servent de fondement à l’approche du Canada pour atteindre une réduction de 40 % à 45 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, conformément à l’engagement pris dans le cadre de la Contribution déterminée au niveau national du Canada (CDN), et pour permettre au Canada de s’engager sur la voie en vue de l’objectif de carboneutralité d’ici 2050.
Comme pour la CDN du Canada, les progrès réalisés vers les cibles du Canada sont mesurés en conjuguant les données du RIN du Canada avec sa contribution au secteur de l’ATCATF, conformément à l’approche du pays en matière de comptabilisation du secteur de l’ATCATF, laquelle est indiquée séparément dans le Rapport biennal de transparence (RBT) du Canada et dans les projections des émissions de GES et de polluants atmosphériques du Canada pour les années où un RBT n’est pas produit.
En vertu de la LCRMC, le Plan de réduction des émissions (PRE) pour 2030 comprend les principales mesures pour atteindre la cible d’ici 2030, un objectif provisoire lié aux émissions de GES pour 2026, un aperçu des stratégies sectorielles pertinentes, un calendrier pour la mise en œuvre des mesures et un résumé des principales mesures et ententes de coopération avec les provinces et territoires. S’appuyant sur le PRE pour 2030, la Stratégie canadienne sur le méthane (2022) donne un aperçu des mesures visant à réduire davantage les émissions nationales de méthane de plus de 35 % d’ici 2030, comparativement aux niveaux de 2020.
En février 2025, conformément à l’Accord de Paris, le Canada a soumis sa CDN pour 2035 à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), s’engageant à réduire les émissions de GES de 45% à 50% par rapport aux niveaux de 2005. La CDN pour 2035 s’appuie sur la cible actuelle du Canada pour 2030, qui vise à réduire les émissions de 40% à 45% par rapport aux niveaux de 2005. Comme l’exige la LCRC, le Canada publiera le PRE pour 2035, établissant des politiques et des initiatives détaillées pour atteindre la cible, d’ici 2029.
L’inventaire national officiel des GES se fonde sur les meilleures méthodes scientifiques disponibles et les données les plus fiables pour estimer les émissions de GES de l’ensemble de l’économie du Canada, notamment l’adoption de nouvelles technologies et le changement des pratiques ou des comportements. Les contributions à l’inventaire sont mises à jour annuellement pour intégrer les effets des politiques et des mesures, en plus de l’influence de facteurs indépendants et réels comme les conditions du marché et les imprévus. Les méthodes sont constamment améliorées à mesure que la compréhension scientifique s’améliore.
Par conséquent, l’inventaire national officiel des GES du Canada, avec d’autres publications régulières comme les projections des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques et le Rapport biennal de transparence du Canada, apporte des données scientifiques solides soutenant les décideurs qui s’efforcent de réduire les émissions de GES du Canada et de lutter contre les changements climatiques.
S.3 Survol des émissions nationales de GES (1990-2023)
Le Canada représente environ 1,4 % des émissions de GES mondiales (Climate Watch, 2025 pour l’année 2021), ce qui en fait le 12e plus grand émetteur. Bien que le Canada soit l’un des plus grands émetteurs par habitant, les émissions par habitant ont diminué depuis 2005, passant de 24 t d’éq. CO2/habitant à 17 t d’éq. CO2/habitant en 2023 (StatCan, s.d. [a])Note de bas de page 4.
Ventilation des émissions par secteur (2023)
En 2023, les émissions de GES au Canada étaient de 694 Mt éq. CO2, sans compter le secteur de l’ATCATFNote de bas de page 5. Le secteur de l’Énergie (composé des Sources de combustion fixes, des Transports et des Sources fugitives) a produit la majeure partie (81 %) des émissions totales de GES au Canada (Figure S–1). Le reste des émissions était généré par les secteurs de l’Agriculture et des PIUP, avec l’apport du secteur des Déchets. Lorsqu’elles étaient comprises dans les émissions d’autres secteurs, les émissions du secteur de l’ATCATF correspondaient à 0,6 % du total national de 2023.
Figure S–1 : Ventilation des émissions du Canada par secteur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (2023)

Description longue pour la Figure S-1
Figure S–1 : Répartition des émissions du Canada par secteur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (2023)
La Figure S-1 est un graphique en secteurs qui affiche la répartition des émissions de GES du Canada par six secteurs du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat pour 2023. Les secteurs sont les suivants : Énergie—Sources de combustion fixes, Énergie—Transports, Énergie—Sources fugitives, Procédés industriels et utilisation des produits, Agriculture, et Déchets. Les Sources de combustion fixes ont contribué à hauteur de 43 % au total des émissions nationales en 2023, suivies par les Transports (28 %). Les parts des Procédés industriels et utilisation des produits, de l'Agriculture et des Sources fugitives d'Énergie étaient presque équivalentes. Le secteur des déchets est celui qui contribue le moins aux émissions. Le tableau suivant comprend la répartition des émissions de GES (Mt d'éq. CO2) du Canada pour les six secteurs pour 2023.
Secteurs du GIEC | Émissions de GES (Mt d'éq. CO2) | % du total |
---|---|---|
Énergie – Sources de combustion fixes | 298 | 43 % |
Énergie – Transport | 195 | 28 % |
Énergie – Sources fugitives | 68 | 10 % |
Procédés industriels et utilisation des produits | 54 | 7,7 % |
Agriculture | 55 | 7,9 % |
Déchets | 23 | 3,3 % |
Total | 694 | 100 % |
Note : Les chiffres étant arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.
Ventilation des émissions par GES (2023)
Le profil d’émissions du Canada est semblable à la plupart des pays industrialisés en ce sens que le CO2 est le GES le plus abondant de l’ensemble des émissions, représentant 545 Mt ou 79 % des émissions totales en 2023, comme illustré par la plus grande part du diagramme à secteur à la Figure S–2. La majeure partie des émissions de CO2 au Canada provient de la combustion de combustibles fossiles. Les émissions de CH4 en 2023 se sont élevées à 109 Mt ou à 16 % des émissions totales au Canada et étaient les deuxièmes plus abondantes. Ces émissions sont principalement composées des émissions fugitivesNote de bas de page 6 des systèmes de traitement du pétrole et de gaz naturel (50 Mt), de l’agriculture (31 Mt) et des sites d’enfouissement (20 Mt). Les émissions de N2O représentaient 28 Mt ou 4,0 % des émissions canadiennes en 2023, provenant surtout de la gestion des sols agricoles (18 Mt). Les émissions de gaz de synthèse (HFC, PFC, SF6 et NF3) représentaient moins de 2 % des émissions nationales.
Figure S–2 : Ventilation des émissions du Canada par GES (2023)

Description longue pour la Figure S-2
Figure S–2 : Répartition des émissions totales du Canada par GES (2023)
La Figure S-2 est un graphique en secteurs qui affiche la répartition des émissions de GES du Canada pour 2023. Les sept GES sont les suivants : CO2, CH4, N2O, HFCs, PFCs, SF6 et NF3. Le graphique montre que 79 % des émissions sont dues au CO2, suivi du CH4 (16 %). La part de N2O était plus petite (4%), tandis que tous les autres gaz n'ont contribué qu'à la hauteur de 1,6 % en 2023. Le tableau suivant comprend la répartition des émissions de GES (Mt d'éq. CO2) (%) pour 2023.
GES | Émissions de GES (Mt d'éq. CO2) | % du total |
---|---|---|
CO2 | 545 | 79 % |
CH4 | 109 | 16 % |
N2O | 28 | 4,0 % |
HFCs, PFCs, SF6 & NF3 | 11 | 1,6 % |
Tous | 694 | 100 % |
Note : Les chiffres étant arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.
Changements dans les émissions totales (1990–2023)
Dans l’ensemble, après avoir fluctué ces dernières années, les émissions de GES du Canada en 2023 ont diminué de 65 Mt ou 8,5 % depuis 2005. En règle générale, ces variations d’une année à l’autre se superposent aux tendances observées sur une période plus longue. Au cours de la période visée par le présent rapport, la croissance de l’économie du Canada a été plus rapide que la croissance de ses émissions de GES. Par conséquent, l’intensité des émissions pour l’ensemble de l’économie (rapport entre les GES et le PIB) a continué de diminuer; en 2023, elle a diminué de 45 % depuis 1990 et de 34 % depuis 2005 (Figure S–3). La baisse de l’intensité des émissions peut être attribuable à des facteurs tels que le remplacement de combustible, les améliorations de l’efficacité, la modernisation des procédés industriels et les changements structurels au sein de l’économie.
Figure S–3 : Émissions de GES et intensité indexée des émissions de GES du Canada (à l’exception du secteur Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie)

Description longue pour la Figure S-3
Figure S–3 : Émissions de GES et intensité indexée des émissions de GES du Canada (à l’exception du secteur Affectation des terres, des changements d’affectation des terres et de la foresterie)
La Figure S-3 est un graphique de type linéaire qui affiche la tendance actuelle des émissions de GES de 1990 à 2023 (Mt d'éq. CO2) sur une ligne et la tendance indexée des émissions de GES par PIB (intensité des émissions) sur une autre (index 1990=100). La figure montre que les émissions de GES ont augmenté lentement au fil du temps jusqu’en 2007, ont ensuite diminué, se sont stabilisées jusqu’en 2019 et ont diminué sous le niveau de 2009 en 2020. Depuis 2020, les émissions ont légèrement augmenté de nouveau et diminué entre 2022 et 2023. En revanche, l'intensité des émissions a diminué de manière constante tout au long de la période, passant de 100 en 1990 à 55 en 2023. La figure comporte également un tableau montrant l'intensité des émissions de GES pour les années 1990, 2005 et 2018 à 2023, ainsi que les changements en pourcentage depuis 1990 et 2005. Le tableau suivant comprend les émissions de GES actuelles et les émissions de GES indexées par PIB pour la période de 1990 à 2023. Le deuxième tableau est celui qui apparaît sur le graphique.
Année | Émissions de GES (Mt d'éq. CO2) | Émissions de GES par PIB indexées (intensité des émissions) |
---|---|---|
1990 | 606 | 100 |
1991 | 602 | 101 |
1992 | 619 | 103 |
1993 | 624 | 102 |
1994 | 646 | 100 |
1995 | 665 | 101 |
1996 | 686 | 102 |
1997 | 701 | 100 |
1998 | 708 | 97 |
1999 | 718 | 93 |
2000 | 746 | 92 |
2001 | 739 | 90 |
2002 | 746 | 88 |
2003 | 764 | 88 |
2004 | 764 | 86 |
2005 | 759 | 83 |
2006 | 755 | 80 |
2007 | 774 | 80 |
2008 | 758 | 78 |
2009 | 714 | 76 |
2010 | 728 | 75 |
2011 | 738 | 74 |
2012 | 741 | 73 |
2013 | 750 | 72 |
2014 | 747 | 70 |
2015 | 742 | 69 |
2016 | 725 | 67 |
2017 | 738 | 66 |
2018 | 747 | 65 |
2019 | 747 | 63 |
2020 | 682 | 61 |
2021 | 694 | 58 |
2022 | 700 | 56 |
2023 | 694 | 55 |
Année | 1990 | 2005 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Intensité des GES (Mt/milliard de $ de PIB) | 0,52 | 0,43 | 0,34 | 0,33 | 0,32 | 0,31 | 0,30 | 0,29 |
Variation depuis 2005 | S.O. | S.O. | - 22 % | - 23 % | - 26 % | - 29 % | - 32 % | - 34 % |
Variation depuis 1990 | S.O. | - 17 % | - 35 % | - 37 % | - 39 % | - 42 % | - 44 % | - 45 % |
Notes :
S.O. = Sans objet
Source des données sur le PIB : StatCan (s.d. [b])
Au cours de la période de 2013 à 2023, les émissions totales ont diminué de 56 Mt ou 7,5 %. Depuis 2013, les émissions ont diminué de façon significative dans la catégorie Pétrole et gaz naturel des Sources fugitives (-33 Mt ou -33 %) ainsi que dans la catégorie Production d’électricité et de chaleur du secteur public (-29 Mt ou -34 %). Ces diminutions peuvent s’expliquer principalement par une réduction des émissions de méthane provenant des activités du secteur du pétrole et du gaz classique (plus précisément, de la diminution de l’évacuation) ainsi que par l’abandon graduel de la production d’électricité à partir de charbon et l’augmentation de la production d’électricité à partir de sources renouvelables. Par ailleurs, de 2013 à 2023, les émissions de combustion de la catégorie Extraction de pétrole et de gaz ont augmenté de 16 Mt (18 %). Les émissions de certaines sources dans les transports se sont accrues, elles aussi, notamment de 8,4 Mt (18 %) dans Autres moyens de transportNote de bas de page 7 et de 7,9 Mt (17 %) dans les Camions légers à essence. Ces augmentations peuvent être attribuables surtout à la croissance continue de la production issue des activités d’exploitation des sables bitumineux au Canada et à l’augmentation du parc de véhicules englobant tous les véhicules routiers et hors route, ce qui a mené à une augmentation des kilomètres parcourus en général.
Lors de l’observation des tendances à long terme des émissions, des phénomènes à grande échelle peuvent avoir des effets importants sur un segment de la série chronologique analysée et doivent être pris en compte. Les années 2020 et 2021 ont été marquées par la pandémie de COVID-19. Cette pandémie coïncide avec la diminution abrupte de 65 Mt (8,7 %) du total des émissions de GES entre 2019 et 2020, dont près de la moitié provenaient des Transports (-31 Mt ou -15 %). L’année suivante, soit de 2020 à 2021, les émissions ont légèrement augmenté de 11 Mt (1,7 %) et de 2021 à 2022, les émissions ont continué à grimper, augmentant de 6,3 Mt (0,9 %), tout en demeurant inférieures à leur niveau prépandémique de 2019. Finalement, la dernière année, de 2022 à 2023, les émissions ont diminué de 6,0 Mt (0,9 %). Les effets de la pandémie, plus marqués en 2020, sont désormais plus difficiles à discerner au cours des dernières années. Malgré la diminution abrupte entre 2019 et 2020, et les variations des récentes années, la ventilation générale des émissions par secteur du GIEC n’a pas véritablement changé au fil du temps (Figure S–4).
Figure S–4 : Tendances des émissions de GES du Canada par secteur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (2005–2023)

Description longue pour la Figure S-4
Figure S–4 : Tendances des émissions de GES du Canada, par secteur du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (2005–2023)
La Figure S-4 est un graphique à barres qui affiche les tendances des émissions canadiennes de GES de sept secteurs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de 2005 à 2023. Les sept secteurs du GIEC incluent : Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie (ATCATF), Énergie—Sources de combustion fixes, Énergie—Transports, Énergie—Sources fugitives, Procédés industriels et utilisation des produits (PIUP), Agriculture, et Déchets. Le graphique montre que le plus grand contributeur a été les Sources de combustion fixes suivies des Transports pour toutes les années. Le tableau suivant affiche les tendances des émissions de GES (Mt d'éq. CO2) pour chacun des sept secteurs de 2005 à 2023.
Émissions de GES (Mt d'éq. CO2) | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Énergie– Sources de combustion fixes | 335 | 328 | 350 | 337 | 315 | 317 | 321 | 315 | 319 | 320 | 318 | 311 | 318 | 319 | 322 | 299 | 301 | 304 | 298 |
Énergie– Transports | 190 | 190 | 192 | 192 | 187 | 192 | 193 | 193 | 197 | 196 | 197 | 196 | 202 | 209 | 209 | 178 | 187 | 195 | 195 |
Énergie– Sources fugitives | 98 | 101 | 99 | 97 | 92 | 95 | 96 | 100 | 101 | 103 | 98 | 87 | 88 | 88 | 84 | 75 | 75 | 70 | 68 |
PIUP | 56 | 57 | 55 | 54 | 47 | 51 | 54 | 59 | 56 | 54 | 54 | 54 | 53 | 55 | 54 | 51 | 53 | 53 | 54 |
Agriculture | 56 | 55 | 55 | 54 | 52 | 51 | 50 | 52 | 54 | 52 | 53 | 54 | 53 | 54 | 54 | 56 | 55 | 56 | 55 |
Déchets | 24 | 24 | 23 | 23 | 22 | 22 | 22 | 22 | 22 | 23 | 23 | 24 | 23 | 23 | 23 | 23 | 23 | 23 | 23 |
ATCATF | 66 | 48 | 45 | 41 | 11 | 40 | 44 | 29 | 32 | 8 | 46 | 29 | 21 | 24 | 15 | 25 | 15 | 51 | 4 |
S.4 Émissions de GES et tendances par secteur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
Tendances des émissions (2005 à 2023)
Au cours de la période 2005–2023, les émissions totales ont diminué de 65 Mt ou 8,5 %. Le secteur de l’Énergie a dominé, avec une baisse des émissions de 37 Mt (11 %) dans les Sources de combustion fixes et de 29 Mt (30 %) dans les Sources fugitives (Tableau S–1). Les émissions de combustion de combustibles associées aux transports ont augmenté de 5,1 Mt (2,7 %). Au cours de la même période, les émissions ont diminué de 2,5 Mt (4,5 %) dans le secteur des PIUP et de 1,1 Mt (2,0 %) dans le secteur de l’Agriculture. Les émissions du secteur des Déchets sont demeurées relativement stables, enregistrant une diminution de 0,58 Mt (2,5 %) (Figure S–5).
De plus amples renseignements sur les tendances des émissions de GES depuis les années 1990 et 2005 et leurs facteurs déterminants se retrouvent au Chapitre 2Note de bas de page 8. Des ventilations supplémentaires des émissions ainsi qu’une série chronologique complète sont accessibles sur le site Web des Données ouvertes du gouvernement du Canada.
Figure S –5 : Variations des émissions de GES par secteur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (2005–2023)

Description longue pour la Figure S-5
Figure S–5 : Variations des émissions de GES par secteur du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (2005–2023)
La Figure S-5 est un graphique à barres qui affiche la variation totale et les variations des émissions de GES des secteurs du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de 2005 à 2023. Les secteurs du GIEC sont les suivants : Énergie—Sources de combustion fixes, Énergie—Transports, Énergie—Sources fugitives, Procédés industriels et utilisation des produits (PIUP), Agriculture, et Déchets. Le graphique montre qu'en 2023, les émissions ont diminué pour le total cumulatif, et dans les secteurs des PIUP, de l’Agriculture et des Déchets. De plus, dans le secteur de l'Énergie, les émissions des Sources fixes et fugitives ont diminué, tandis que les émissions des Transports montrent une augmentation par rapport au niveau de 2005. Le tableau suivant affiche les variations dans les émissions de GES (Mt d'éq. CO2) (%) de 2005 à 2023.
Secteur du GIEC | Variation nette (Mt d'éq. CO2) (2005-2023) | Variation en % (2005-2023) |
---|---|---|
Variation totale | -65 | -8,5% |
Énergie - Sources de combustion fixes | -37 | -11% |
Énergie - Transports | 5,1 | 2,7% |
Énergie - Sources fugitives | -29 | -30% |
PIUP | -2,5 | -4,5% |
Agriculture | -1,1 | -2,0% |
Déchets | -0,58 | -2,5% |
Énergie – Émissions de GES de 2023 (562 Mt)
En 2023, les émissions de GES produites par le secteur du GIEC de l’Énergie (562 Mt) ont enregistré une diminution de 9,7 % par rapport à 2005 (623 Mt). Dans le secteur de l’Énergie, les émissions ont augmenté de 44 Mt (70 %) pour l’Extraction de pétrole et de gaz, de 6,0 Mt (12 %) pour les Autres moyens de transport, de 1,1 Mt (49 %) pour l’Agriculture et foresterie et de 1,1 Mt (26 %) pour l’Exploitation minière. Ces augmentations d’émissions ont été contrebalancées par une diminution des émissions de 65 Mt (53 %) de la Production d’électricité et de chaleur du secteur public, de 29 Mt (30 %) des Sources fugitives, de 8,1 Mt (19 %) de la catégorie Résidentiel, de 6,4 Mt (14 %) des Industries manufacturières et de 4,4 Mt (24 %) des Industries de raffinage du pétrole.
Sources de combustion fixes (298 Mt)
De 2005 à 2023, les émissions des sources de combustion fixes de l’Extraction de pétrole et de gaz ont augmenté de 44 Mt (70 %), ce qui concorde avec la hausse de 242 % de la production de bitume naturel et de pétrole brut synthétique dans le cadre des activités d’exploitation des sables bitumineux au Canada.
La diminution de la production d’électricité à partir de charbon et de l’utilisation de produits pétroliers raffinés (de 77 % et 79 %, respectivement), ainsi que l’augmentation de la proportion des sources de production d’électricité à faibles émissions dans la composition des sources de production d’électricitéNote de bas de page 9 ont été les principaux facteurs à l’origine de la diminution de 65 Mt (53 %) des émissions dues à la Production d’électricité et de chaleur du secteur public entre 2005 et 2023.
Depuis 2005, la consommation réduite de combustibles fossiles à forte intensité de GES (le charbon et les produits pétroliers raffinés) représentait 41 % de la diminution des émissions de la Production d’électricité et de chaleur du secteur public. Des réductions considérables des émissions de la consommation de combustibles fossiles à forte intensité de GES ont été obtenues en Ontario (99 %), au Manitoba (91 %), en Alberta (83 %), au Nouveau-Brunswick (71 %), en Nouvelle-Écosse (62 %) et en Saskatchewan (27 %). Les variations des émissions observées pendant la période sont dues à des changements dans la composition des sources de production d’électricité. Depuis 2005, l’augmentation de la production d’électricité à partir de sources à faibles émissions représentait 44 % de la diminution des émissions.
La diminution des émissions de 8,1 Mt (19 %) de la catégorie Résidentiel entre 2005 et 2023 s’explique en grande partie par les améliorations apportées en matière d’efficacité énergétique, dont des diminutions plus faibles à cause des températures plus chaudes et d’une consommation réduite de mazout léger contrebalancée par une augmentation de la population et de la surface utile.
Les émissions de GES associées à la consommation de combustible dans les Industries manufacturières ont diminué de 6,4 Mt (14 %) entre 2005 et 2023, ce qui concorde avec une baisse de 14 % de la consommation d’énergie (StatCan, s.d. [c]). La diminution a été observée dans les Autres industries manufacturières (-3,2 Mt ou -20 %), les sous-catégories des Pâtes et papiers (-1,6 Mt ou -19 %), du Ciment (-1,5 Mt ou -30 %), des Métaux non ferreux (-0,73 Mt ou -19 %) et de la Sidérurgie (-0,45 Mt ou -9,0 %), par opposition à l’augmentation dans les Produits chimiques (1,1 Mt ou 13 %).
Depuis 2005, une raffinerie de pétrole en Alberta a fermé définitivement (2012), tandis que quatre ont été transformées en installations terminales et en centrales de production d’énergie renouvelable, dont une en Ontario (2005), une au Québec (2010), une en Nouvelle-Écosse (2013) et une à Terre-Neuve-et-Labrador (2020), qui ont contribué à une diminution de 4,4 Mt (24 %) des émissions des Industries de raffinage du pétrole.
Transports (195 Mt)
Au Canada, les émissions dues au transport sont principalement liées au Transport routier, qui englobe le transport de personnes (véhicules et camions légers) et les véhicules lourds. La hausse générale des tendances dans les émissions du transport routier tout au long de la série chronologique s’explique en grande partie par une augmentation de la conduite de véhicules : davantage de voitures et de camions sur route utilisent davantage de combustibles et produisent ainsi davantage d’émissions, malgré la réduction continue des émissions produites par chaque véhicule. De plus, malgré une réduction du nombre de kilomètres parcourus par véhicule, le nombre total du parc de véhicules en 2023 avait augmenté de 32 % depuis 2005, entraînant dans l’ensemble davantage de kilomètres parcourus. Contribuant également à l’augmentation du nombre de véhicules-kilomètres parcourus au cours de cette période, il y a eu une diminution du nombre de voitures au sein du parc de véhicules; et une augmentation du nombre de véhicules lourds qui contribuent généralement à plus de véhicules-kilomètres parcourus par véhicules.
De 2005 à 2019, les émissions provenant des Transports ont généralement augmenté. De 2019 à 2020, au début de la pandémie de COVID-19, les émissions des Transports ont diminué par rapport aux niveaux de 2005 en raison de la diminution des déplacements en aéronef et en véhicule routier léger. De 2021 à 2023, alors que la demande en déplacements commençait à revenir à des niveaux prépandémiques, les émissions des Transports ont augmenté de 8,6 Mt, ce qui les a portées à 5,1 Mt au-dessus des niveaux de 2005, mais toujours en dessous de ceux de 2019.
Sources fugitives (68 Mt)
Les émissions de Sources fugitives comprennent les émissions attribuables au torchage, à l’évacuation et aux émissions accidentelles associées à la production de combustible fossile (charbon, pétrole et gaz naturel), les émissions de l’industrie pétrolière et gazière représentant en général environ 98 % des émissions fugitives totales au Canada. Depuis 2005, près de 220 000 puits de pétrole et de gaz productifs ont été forés et le nombre annuel de puits producteurs a augmenté de 4 %. La production de pétrole brut et de gaz naturel a également augmenté de 47 %, principalement en raison des sables bitumineux du Canada. Même avec une productivité et une activité accrues, les émissions de Sources fugitives ont diminué de 29 Mt (30 %). Cela comprend une augmentation de 5,6 % de 98 Mt en 2005 jusqu’à un sommet de 103 Mt en 2014. Depuis 2014, les émissions ont diminué de 35 Mt (34 %) en raison en grande partie des mesures visant à accroître la conservation du gaz naturel (principalement composé de CH4) et à des mesures fédérales et provinciales visant à réduire les émissions de méthane de l’industrie pétrolière et gazière en amont. La coïncidence de la réduction des émissions avec l’augmentation de la production met en lumière la réduction de l’intensité des émissions qui a été obtenue (voir le Chapitre 2 pour des précisions).
Captage et stockage du carbone (37 kt)
Le captage du carbone comprend le captage de CO2 anthropique provenant de procédés industriels ou de sources d’utilisation de combustible. Le CO2 capté est transporté vers une installation de stockage à long terme ou un site de récupération assistée des hydrocarbures (RAH) où il est injecté. L’injection dans des installations de stockage à long terme a commencé en 2016 et, en 2023, environ 1,1 Mt de CO2 capté a été placé dans des formations géologiques pour le stockage à long terme. L’utilisation du CO2 industriel capté par les sites de RAH a commencé en 2000 et, en 2023, environ 3,2 Mt de CO2 capté a été injecté pour faciliter les activités de RAH, desquelles environ 1,1 Mt a été importée des États-Unis. À la fin de l’année 2023, un total cumulatif de 8,3 Mt de CO2 capté a été placé dans des installations de stockage à long terme et 51,13 Mt a été injectée dans des sites de RAH.
En raison de l’augmentation de l’activité associée à cette catégorie, les émissions fugitives du captage, de l’utilisation et du stockage du CO2 ont augmenté, passant de 0,09 kt en 2005 à 37 kt en 2023.
Pour de plus amples renseignements sur les volumes de captage et de stockage du carbone et les émissions associées, veuillez consulter la section 3.4 du Chapitre 3.
Procédés industriels et utilisations des produits – Émissions de GES de 2023 (54 Mt)
Le secteur des PIUP englobe les émissions de GES non liées à l’énergie qui sont issues de procédés de fabrication et de l’utilisation des produits, comme la calcination du calcaire dans la production de ciment et l’utilisation de HFC et de PFC comme réfrigérants pour remplacer des substances appauvrissant l’ozone (SAO). Les émissions du secteur des PIUP ont contribué à hauteur de 54 Mt (7,7 %) aux émissions du Canada en 2023.
Entre 2005 et 2023, les émissions des procédés de la plupart des catégories du secteur des PIUP ont diminué. La diminution de la production de ciment et de chaux, et les fermetures ou le ralentissement d’une durée indéterminée de plusieurs installations ont contribué à une diminution des émissions de 0,9 Mt (10 %). Les émissions de l’Industrie sidérurgique ont baissé de 1,3 Mt (12 %) pendant cette période en raison de la fermeture d’une installation en 2013. L’Industrie de l’aluminium a également connu une diminution de ses émissions liées aux procédés de 2,2 Mt (27 %), en grande partie due à la mise en application d’améliorations et à l’arrêt des activités des vieilles fonderies faisant appel à la technologie Søderberg. La fermeture d’usines de production primaire de magnésium en 2007 et en 2008 représentait également 1,2 Mt (83 %) de la diminution globale. Une autre diminution des émissions de 2,3 Mt (100 %) découle de la fermeture en 2009 de l’unique usine canadienne d’acide adipique, qui était située en Ontario.
Une exception notable à la diminution globale des émissions des PIUP de 5,4 Mt (113 %) a été l’augmentation des émissions dues à l’utilisation de HFC pour remplacer les chlorofluorocarbures (CFC) et les hydrochlorofluorocarbures (HCFC) depuis 2005. Cependant, depuis 2018, les émissions de HFC ont diminué, principalement en raison d’une baisse des importations de HFC, coïncidant avec la mise en application de la réglementation fédérale exigeant l’abandon progressif des HFCNote de bas de page 10.
Agriculture – Émissions de GES de 2023 (55 Mt)
Le secteur de l’Agriculture englobe les émissions de GES non attribuables à la production d’énergie, mais liées à la production végétale et à l’élevage de bétail. En 2023, les émissions associées à l’Agriculture ont représenté 55 Mt, ou 7,9 % des émissions totales de GES pour le Canada, dont 28 % et 76 % des émissions nationales de CH4 et de N2O, respectivement.
Les principaux facteurs influant sur la tendance des émissions dans le secteur de l’Agriculture sont les variations des populations d’animaux d’élevage et l’application d’engrais azotés inorganiques sur les sols agricoles, surtout dans les Prairies. Depuis 2005, l’utilisation d’engrais a augmenté de 92 %, tandis que les principales populations d’animaux d’élevage, qui étaient à leur maximum en 2005, ont alors diminué de façon marquée jusqu’en 2011. Conséquemment, les émissions de 2023 sont à peu près au même niveau que 2005, bien que la contribution des émissions provenant du secteur de la production agricole ait augmenté par rapport à celles attribuées au bétail. En 2023, les émissions associées à la consommation d’aliments et au processus de digestion (fermentation entérique) du bétail représentaient 48 % des émissions agricoles totales, et l’application d’engrais azotés inorganiques, 19 % des émissions agricoles totales.
Déchets – Émissions de GES de 2023 (23 Mt)
Le secteur des Déchets comprend les émissions de GES provenant du traitement et de l’évacuation des déchets liquides et solides. Les émissions provenant des Déchets représentaient 23 Mt (3,3 %) des émissions totales du Canada en 2023.
Dans le secteur des Déchets en 2023, les sources principales d’émissions sont les Sites d’enfouissement (20 Mt soit 86 % des émissions totales de ce secteur), dont les sites d’enfouissement pour les déchets solides municipaux (DSM) et l’élimination des déchets de bois industriels. Le Traitement et rejet des eaux usées représentait 2,6 Mt (11 %) des émissions du secteur des Déchets. Les autres sources comprennent le Traitement biologique des déchets solides (compostage), responsable de 2,2 % des émissions, et l’Incinération et combustion à l’air libre de déchets, responsable de 0,7 % des émissions.
Entre 2005 et 2023, les émissions provenant des sites d’enfouissement de DSM ont diminué de 3,6 %. Sur les 33 Mt d’éq. CO2 de CH4 générées par les sites d’enfouissement de DSM en 2023, 19 Mt d’éq. CO2 (57 %) étaient rejetées dans l’atmosphère, tandis que 12 Mt d’éq. CO2 (37 %) étaient captées par des systèmes de collecte de gaz d’enfouissement et torchées ou utilisées pour produire de l’énergie (comparativement à 29 % en 2005). Les 2,1 Mt (6,3 %) restants sont présumés être oxydés par le matériel de couverture des sites d’enfouissement.
La contribution clé des données déclarées par les installations aux émissions estimatives de GES
Les émissions estimatives de gaz à effet de serre associées à l’activité industrielle au Canada reposent en grande partie sur les données déclarées par les installations aux gouvernements provinciaux et fédéral du Canada.
Depuis 2004, le Programme de déclaration des gaz à effet de serre (PDGES) d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) recueille et publie annuellement l’information sur les émissions de GES déclarées par les installations. Les émissions issues des procédés industriels, déclarées au PDGES, sont directement intégrées au secteur des PIUP du RIN pour la production de ciment, de chaux et d’aluminium, de même que les volumes de CO2 captés, transportés, injectés et stockés dans des réservoirs géologiques. Les émissions attribuables à l’incinération des déchets et aux eaux usées industrielles sont également incluses directement dans le RIN. Des travaux sont en cours pour intégrer davantage de données déclarées par les installations à l’Inventaire national des GES. Les spécifications techniques du combustible industriel et des matières premières déclarées au PDGES sont également utilisées pour vérifier et améliorer la qualité des estimations des émissions issues de procédés industriels. De plus amples renseignements sur l’utilisation des données du PDGES sont fournis dans le Tableau 1–2 du Chapitre 1.
Le bilan énergétique national compilé par Statistique Canada présente tous les ans la disponibilité et l’écoulement de l’énergie, par régions, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (consulter l’Annexe 4 pour obtenir de plus amples détails). Le bilan énergétique national est en grande partie basé sur les données relatives aux installations collectées par Statistique Canada et est la principale source de données utilisée pour estimer les émissions issues de la combustion de carburants du chauffage des locaux à la production d’électricité, ainsi que des activités industrielles, de fabrication et de transport. Statistique Canada recueille également des données déclarées par les installations au nom d’ECCC sur la production de produits chimiques et pétrochimiques.
Les estimations de l’inventaire pour les émissions fugitives dans le secteur pétrolier et gazier en amont au Canada reposent en grande partie sur les données volumétriques déclarées par des installations pétrolières et gazières individuelles à Petrinex, dont les activités sont régies par une structure de gouvernance État-industrie, pour les provinces de l’Alberta, de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique et du Manitoba. Ces données sont également utilisées pour évaluer et recueillir des redevances et orienter la réglementation et la législation provinciale.
Enfin, d’autres données sur les activités sont également recueillies auprès de fournisseurs au moyen des rapports exigés par la loi sur l’importation et l’exportation d’hydrofluorocarbure (HFC) ainsi que par l’entremise d’enquêtes périodiques ciblées sur l’utilisation de gaz fluorés, la récupération des gaz d’enfouissement, l’incinération, la récupération du méthane des eaux usées, le compostage et la digestion anaérobie.
Les experts de l’inventaire travaillent avec diligence avec des fournisseurs de données industrielles et d’autres données sur les activités pour assurer l’exactitude, l’uniformité et l’exhaustivité des données déclarées et leur harmonisation avec les exigences de déclaration de l’inventaire.
Affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie – 2023 (source nette de GES de 4,2 Mt)
Le secteur de l’ATCATF inclut les flux anthropiques de GES entre l’atmosphère et les terres aménagées au Canada, y compris ceux associés au changement d’affectation des terres et les flux de carbone provenant de la production et de l’utilisation des Produits ligneux récoltés (PLR), qui sont étroitement liés aux Terres forestières.
Dans ce secteur, le flux net est calculé comme étant la somme des quantités de CO2 et de gaz autres que le CO2 émises dans l’atmosphère et des quantités de CO2 absorbées de l’atmosphère. En 2023, ce flux net correspondait à des sources nettes de 4,2 Mt.
Au cours des dernières années, les flux nets du secteur de l’ATCATF ont fluctué entre des émissions nettes de 4,2 Mt et de 68 Mt. Les variations sont principalement attribuables à la variabilité des rendements des cultures ainsi qu’à des variations des émissions provenant des PLR et des prélèvements sur les Terres forestières, qui sont étroitement liées aux taux de récolte forestière.
Les estimations relatives au secteur forestier sont réparties entre les émissions et les absorptions d’origine anthropique associées à l’aménagement forestier ainsi que les émissions et les absorptions découlant des cycles naturels de perturbations (feux de forêt et insectes) dans les forêts aménagées. Les flux nets combinés des Terres forestières et des PLR, provenant de la récolte forestière, ont fluctué, passant d’une source nette de 80 Mt en 2005 à une source nette de 19 Mt en 2023, attribuable à une diminution des taux de récolte et aux effets à long terme des perturbations passées (d’origine naturelle ou anthropique) sur la structure globale des âges des forêts aménagées du Canada. En 2023, 5 Mt d’éq. CO2 de carbone de plus ont été séquestrés dans le réservoir global de PLR provenant des forêts canadiennes. Toutefois, 67 % du carbone du réservoir de PLR, qui a été éliminé ou consommé sous forme de bioénergie, a été associé à des produits de courte durée de vie et à la production de bioénergie.
Pour la plupart des années, les terres cultivées ont contribué aux absorptions nettes, variant de 1,6 Mt (1991) à 42 Mt (2014). Les émissions nettes ont été produites en raison des sécheresses qui ont sévi ces dernières années, plus précisément en 2002, en 2003 et en 2022, qui ont donné lieu à des rendements faibles et, par conséquent, à une perte de carbone des sols comme dans ces années-là, les taux de décomposition étaient plus élevés que les taux d’apport de carbone aux sols. Les absorptions nettes ont augmenté, en moyenne, par suite de l’amélioration des pratiques de gestion des sols, notamment les pratiques de conservation des sols et d’une augmentation graduelle globale de la productivité des cultures découlant de pratiques améliorées et plus intensives, comme la diminution du recours à la jachère. La variabilité interannuelle est élevée tout au long de la série chronologique, compte tenu des incidences liées aux conditions météorologiques sur la production des cultures. Depuis 2005, une diminution des absorptions nettes résultant d’une diminution du couvert pérenne des terres a en grande partie contrebalancé les absorptions découlant de l’augmentation des rendements, d’où l’absence d’une tendance claire.
La conversion de forêts à d’autres affectations est une pratique courante au Canada et est due à l’extraction de ressources et à l’accroissement de la superficie des terres cultivées. Les émissions découlant de la conversion de forêts dans les années de 2005 à 2023 ont fluctué autour de 17 Mt.
Utilisation des mesures atmosphériques pour améliorer les estimations de l’inventaire
Conformément aux MPL et aux directives du GIEC sur la préparation d’inventaires nationaux, les méthodes d’inventaire reposent sur la compréhension et la quantification des émissions et des absorptions par catégories de source individuelles et de gaz à effet de serre. Cette approche est généralement dite « ascendante ».
D’autres approches pour estimer les émissions ont récemment émergé, fondées sur la modélisation des émissions et des absorptions de GES calculées à l’aide des mesures des concentrations de gaz atmosphériques. Ces approches sont appelées « descendantes ». La Révision 2019 de l’édition 2006 des Lignes directrices du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre (Vol. 1, chap. 6) donne des directives sur l’utilisation des estimations « descendantes » pour valider les estimations d’inventaire et améliorer leur exactitude (GIEC, 2019).
Même si des écarts dans les résultats des approches « ascendantes » et « descendantes » (p. ex., Chan et al., 2020; MacKay et al., 2021; Conrad et al. 2023a; MacKay et al., 2024) sont inévitables en raison des différences dans les méthodes, les sources de données, le niveau de précision et d’autres facteurs de confusion, les récents progrès obtenus dans les techniques de mesures ont permis de créer des inventaires des émissions de méthane de source déterminée fondée sur des mesures atmosphériques pour les provinces les plus productrices de pétrole et de gaz au Canada (Johnson et al., 2023; Conrad et al., 2023 a, b).
Ces inventaires fondés sur des mesures atmosphériques ont été partiellement pris en compte dans le présent inventaire, améliorant ainsi la précision des estimations sur les émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier au Canada. Veuillez consulter l’Annexe 3.2, à la section A3.2.2.1.5 pour de plus amples renseignements sur la méthodologie utilisée pour prendre en compte les mesures atmosphériques dans les estimations de l’inventaire. ECCC continue de collaborer avec des chercheurs pour améliorer la coordination des méthodes d’inventaire « ascendantes » et des mesures atmosphériques avec l’objectif d’améliorer encore davantage la précision des valeurs estimatives des inventaires dans les futures éditions de ce rapport. Les progrès dans la conciliation des estimations « descendantes » et « ascendantes » pourraient également entraîner des améliorations dans d’autres secteurs d’inventaire, comme les déchets et l’agriculture.
Tableau S–1 : Émissions de GES du Canada, par secteur du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, certaines années
Catégories de GES | 2005 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Total a, b | 759 | 747 | 747 | 682 | 694 | 700 | 694 |
Énergie | 623 | 615 | 616 | 552 | 562 | 568 | 562 |
Énergie - Sources de combustion fixes | 335 | 319 | 322 | 299 | 301 | 304 | 298 |
Énergie - Sources de combustion fixes - Production d'électricité et de chaleur du secteur public | 123 | 71 | 70 | 62 | 62 | 58 | 58 |
Énergie - Sources de combustion fixes - Industries de raffinage du pétrole | 19 | 13 | 15 | 14 | 14 | 15 | 14 |
Énergie - Sources de combustion fixes - Extraction de pétrole et de gaz | 63 | 105 | 106 | 101 | 105 | 106 | 107 |
Énergie - Sources de combustion fixes - Exploitation minière | 4,3 | 6,0 | 6,0 | 5,2 | 5,8 | 5,8 | 5,5 |
Énergie - Sources de combustion fixes - Industries manufacturières | 47 | 42 | 42 | 39 | 40 | 40 | 40 |
Énergie - Sources de combustion fixes - Construction | 1,4 | 1,4 | 1,4 | 1,4 | 1,4 | 1,6 | 1,5 |
Énergie - Sources de combustion fixes - Commercial et institutionnel | 32 | 37 | 38 | 35 | 33 | 35 | 33 |
Énergie - Sources de combustion fixes - Résidentiel | 43 | 40 | 41 | 38 | 37 | 39 | 35 |
Énergie - Sources de combustion fixes - Agriculture et foresterie | 2,2 | 3,2 | 3,3 | 3,0 | 3,2 | 3,3 | 3,3 |
Énergie - Transports | 190 | 209 | 209 | 178 | 187 | 195 | 195 |
Énergie - Transports - Transport aérien | 7,7 | 8,7 | 8,6 | 4,7 | 5,6 | 7,7 | 8,4 |
Énergie - Transports - Transport routier | 122 | 132 | 132 | 112 | 117 | 121 | 122 |
Énergie - Transports - Transport ferroviaire | 6,5 | 6,5 | 6,5 | 6,0 | 5,9 | 5,8 | 5,9 |
Énergie - Transports - Transport maritime | 4,1 | 3,7 | 3,7 | 3,3 | 3,2 | 3,6 | 3,7 |
Énergie - Transports - Autres moyens de transport | 50 | 58 | 58 | 52 | 55 | 56 | 56 |
Énergie - Sources fugitives | 98 | 88 | 84 | 75 | 75 | 70 | 68 |
Énergie - Sources fugitives - Exploitation de la houille | 1,5 | 1,6 | 1,6 | 1,4 | 1,4 | 1,4 | 1,6 |
Énergie - Sources fugitives - Pétrole et gaz naturel | 96 | 86 | 83 | 73 | 73 | 69 | 67 |
Énergie - Transport et stockage du CO2 | 0,00 | 0,00 | 0,06 | 0,11 | 0,03 | 0,04 | 0,04 |
Procédés industriels et utilisation des produits | 56 | 55 | 54 | 51 | 53 | 53 | 54 |
Procédés industriels et utilisation des produits - Produits minéraux | 10 | 8,7 | 8,9 | 8,2 | 9,0 | 8,4 | 8,8 |
Procédés industriels et utilisation des produits - Industries chimiques | 10 | 6,4 | 6,2 | 5,9 | 5,7 | 5,7 | 5,6 |
Procédés industriels et utilisation des produits - Production de métaux | 21 | 16 | 15 | 14 | 15 | 15 | 16 |
Procédés industriels et utilisation des produits - Production et consommation d'halocarbures, de SF6 et de NF3 | 4,8 | 11 | 11 | 11 | 11 | 11 | 10 |
Procédés industriels et utilisation des produits - Produits non énergétiques provenant de combustibles et de l’utilisation de solvant | 10 | 12 | 12 | 11 | 12 | 12 | 12 |
Procédés industriels et utilisation des produits - Fabrication et utilisation d'autres produits | 0,51 | 0,65 | 0,62 | 0,66 | 0,66 | 0,61 | 0,65 |
Agriculture | 56 | 54 | 54 | 56 | 55 | 56 | 55 |
Agriculture - Fermentation entérique | 35 | 27 | 27 | 27 | 27 | 27 | 26 |
Agriculture - Gestion des fumiers | 8,7 | 7,9 | 7,9 | 7,8 | 7,9 | 7,8 | 7,7 |
Agriculture - Sols agricoles | 12 | 16 | 16 | 18 | 17 | 18 | 18 |
Agriculture - Incinération des résidus agricoles dans les champs | 0,05 | 0,05 | 0,05 | 0,06 | 0,04 | 0,05 | 0,05 |
Agriculture - Chaulage, application d'urée et autres engrais carbonés | 1,4 | 2,6 | 2,7 | 3,0 | 3,1 | 2,9 | 3,1 |
Déchets | 24 | 23 | 23 | 23 | 23 | 23 | 23 |
Déchets - Sites d’enfouissement | 21 | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 | 20 |
Déchets - Traitement biologique des déchets solides | 0,24 | 0,38 | 0,38 | 0,38 | 0,50 | 0,50 | 0,50 |
Déchets - Traitement et rejet des eaux usées | 0,34 | 0,17 | 0,17 | 0,15 | 0,15 | 0,17 | 0,16 |
Déchets - Incinération et combustion à l’air libre de déchets | 2,2 | 2,7 | 2,7 | 2,6 | 2,6 | 2,6 | 2,6 |
Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie | 66 | 24 | 15 | 25 | 15 | 51 | 4,2 |
Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie - Terres forestières | 135 | 60 | 40 | 40 | 34 | 22 | 24 |
Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie - Terres cultivées | - 20 | - 20 | - 15 | - 13 | - 16 | 25 | - 22 |
Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie - Prairies | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie - Terres humides | 2,7 | 2,5 | 2,7 | 2,9 | 2,8 | 2,6 | 2,6 |
Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie - Établissements | 4,7 | 5,4 | 5,3 | 5,3 | 5,5 | 5,2 | 5,0 |
Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie - Produits ligneux récoltés | - 57 | - 24 | - 18 | - 10 | - 12 | - 4,0 | - 5,1 |
Notes :
Les chiffres étant arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.
0,00 Indique que les émissions ont été tronquées, parce qu'elles ont été arrondies.
- Les totaux nationaux présentés dans ce tableau excluent toutes les émissions et absorptions déclarées dans le secteur ATCATF.
- Ces données sont présentées en détail sur le site Web des Données ouvertes du gouvernement du Canada.
S.5 Secteurs économiques canadiens
À des fins d’analyse des tendances et des politiques économiques et outre ce qui est requis par les exigences de déclaration de l’inventaire, les émissions sont réparties en fonction du secteur économique d’où elles proviennent. En général, le profil complet des émissions d’un secteur économique choisi a été déterminé en redistribuant la portion relative des émissions associées aux différentes sous-catégories du GIEC. Par exemple, les émissions associées à l’industrie du pétrole et du gaz sont présentes dans les sous-secteurs du GIEC suivants : Sources de combustion fixes, Transports, Sources fugitives et Produits non énergétiques provenant de combustibles et de l’utilisation de solvant, et sont combinées dans le secteur économique Pétrole et gaz. Cette redistribution permet simplement de reclasser les émissions dans différentes catégories; elle ne change en rien l’ampleur globale des estimations des émissions canadiennes.
En général, les tendances des émissions de GES dans les secteurs économiques du Canada concordent avec celles décrites pour des secteurs similaires du GIEC (Figure S–6). Les tendances du profil d’émissions du Canada entre 2005 et 2023 ont été les plus notables dans les sources Électricité et Pétrole et gaz, l’Électricité diminuant de 67 Mt et le Pétrole et gaz augmentant de 13 Mt. Pendant la même période, outre la source Pétrole et gaz, l’Agriculture est le seul secteur dans lequel les émissions ont augmenté (Tableau S–2). Les tendances des émissions dans la source Pétrole et gaz sont principalement attribuables à l’accroissement de la production dans l’exploitation des sables bitumineux au Canada (52 Mt) et cette hausse est contrebalancée par des réductions des émissions de méthane provenant des activités du secteur pétrolier et gazier classique (-33 Mt). Les émissions de la source Électricité ont diminué en raison de l’abandon progressif de la production d’électricité à partir de charbon. Les émissions de l’Industrie lourde, les Déchets et autres et les Bâtiments ont également diminué pendant cette période. Depuis 2005, les émissions des Transports ont généralement augmenté, avec une baisse notable en 2020. En 2023, les émissions dans le secteur économique des Transports sont semblables à celles de 2005.
Pour plus de renseignements sur les tendances du secteur économique, se reporter au Chapitre 2.4. La Partie 3 du présent rapport ainsi que les dossiers de données sur les GES, disponibles sur le site Web des Données ouvertes du gouvernement du Canada, fournissent de plus amples renseignements sur les définitions des secteurs du GIEC et des secteurs économiques ainsi qu’un tableau de concordances détaillées entre les deux types de secteurs.
Figure S–6 : Répartition des émissions de GES du Canada par secteur économique (2023)

Description longue pour la Figure S-6
Figure S–6 : Répartition des émissions de GES du Canada par secteur économique (2023)
La Figure S-6 est un graphique en secteurs qui affiche la répartition des émissions de GES du Canada des sept secteurs économiques suivants en 2023: Pétrole et gaz, Transports, Bâtiments, Industrie lourde, Agriculture, Déchets et autres, et Électricité. La figure montre que 30 % des émissions de GES proviennent du Pétrole et gaz, 23 % des Transports et 12 % des Bâtiments. L'Industrie lourde, l'Agriculture, les Déchets et autres, et l'Électricité y contribuent pour des parts moins importantes. Le tableau suivant affiche la répartition des émissions de GES (Mt d'éq. CO2) (%) de ces secteurs pour 2023.
Secteur économique | Émissions de GES (Mt d'éq. CO2) |
% du total |
---|---|---|
Pétrole et gaz | 208 | 30 % |
Transports | 157 | 23 % |
Bâtiments | 83 | 12 % |
Industrie lourde | 78 | 11 % |
Agriculture | 69 | 10 % |
Déchets et autres | 50 | 7,2 % |
Électricité | 49 | 7,0 % |
Note : Les chiffres étant arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.
Tableau S–2 : Émissions de GES du Canada par secteur économique, certaines années
Secteurs économiques | 2005 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | Variation (Mt d'éq. CO2) 2005–2023 |
Variation (%) 2005–2023 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Total national | 759 | 747 | 747 | 682 | 694 | 700 | 694 | - 65 | - 8,5 % |
Pétrole et gaz | 194 | 223 | 222 | 204 | 211 | 209 | 208 | 13 | 6,9 % |
Électricité | 116 | 63 | 62 | 54 | 52 | 49 | 49 | - 67 | - 58 % |
Transports | 156 | 169 | 169 | 142 | 149 | 155 | 157 | 0,37 | 0,2 % |
Industrie lourde | 88 | 80 | 79 | 75 | 78 | 78 | 78 | - 9,5 | - 11 % |
Bâtiments | 85 | 92 | 94 | 88 | 85 | 88 | 83 | - 2,0 | - 2,3 % |
Agriculture | 66 | 69 | 69 | 70 | 69 | 70 | 69 | 3,7 | 5,6 % |
Déchets et autres | 54 | 52 | 52 | 48 | 49 | 50 | 50 | - 3,9 | - 7,2 % |
Notes :
Les chiffres étant arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.
Détails supplémentaires dans la section 2.4 du Chapitre 2.
S.6 Émissions de GES des provinces et des territoires
Les émissions varient grandement d’une province ou d’un territoire à l’autre en raison de facteurs comme la démographie, les sources d’énergie et la structure économique. Toute chose étant égale par ailleurs, dans les économies axées sur l’extraction des ressources, les niveaux des émissions ont tendance à être plus élevés que dans les économies axées sur les services. Dans un même ordre d’idée, les émissions de GES des provinces qui dépendent des combustibles fossiles pour la production d’électricité sont relativement supérieures à celles des provinces qui utilisent l’hydroélectricité.
Historiquement, les provinces de l’Alberta et de l’Ontario sont les plus grandes émettrices de GES, représentant respectivement 38 % et 23 % du total national en 2023. Depuis 2005, les profils d’émissions de ces deux provinces ont divergé. Les émissions en Alberta ont augmenté de 13 Mt (5,1 %) depuis 2005, en raison surtout de l’accroissement des opérations pétrolières et gazières (Figure S–7). En revanche, les émissions en Ontario ont diminué de 44 Mt (22 %) depuis 2005, en grande partie grâce à la fermeture des centrales électriques alimentées au charbon. Dans l’ensemble, les émissions ont diminué dans huit provinces et un territoire entre 2005 et 2023, tandis que les émissions de deux provinces et de deux territoires ont augmenté (Tableau S–3).
Figure S–7 : Émissions par province et territoire en 2005, 2010, 2015 et 2023

Description longue pour la Figure S-7
Figure S–7 : Émissions de GES par province et territoire en 2005, en 2010, 2015 et en 2023
La Figure S-7 est un graphique à barres qui affiche les émissions de GES par province et territoire pour les années suivantes : 2005, 2010, 2015 et 2023. Le graphique montre que la plupart des émissions proviennent de l'Alberta où les émissions ont augmenté de 2005 à 2023. L'Ontario occupe la deuxième place pour les émissions, avec une diminution des émissions de 2005 à 2023. Le Québec occupe la troisième place, suivi de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique. Au Québec, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique, les émissions ont légèrement diminué de 2005 à 2023. Le tableau suivant affiche les émissions de GES (Mt d'éq. CO2) pour 2005, 2010, 2015 et 2023.
Province et territoire | 2005 | 2010 | 2015 | 2023 |
---|---|---|---|---|
Terre-Neuve-et-Labrador | 10 | 9,8 | 11 | 7,9 |
Île-du-Prince-Edward | 1,9 | 1,8 | 1,5 | 1,6 |
Nouvelle-Écosse | 22 | 20 | 16 | 14 |
Nouveau-Brunswick | 20 | 18 | 14 | 11 |
Québec | 85 | 78 | 77 | 79 |
Ontario | 202 | 173 | 163 | 159 |
Manitoba | 21 | 19 | 21 | 21 |
Saskatchewan | 80 | 77 | 87 | 74 |
Alberta | 251 | 268 | 289 | 263 |
Colombie-Britannique | 63 | 60 | 60 | 60 |
Yukon | 0,56 | 0,65 | 0,53 | 0,67 |
Territoires du Nord-Ouest | 1,7 | 1,5 | 1,58 | 1,4 |
Nunavut | 0,59 | 0,60 | 0,63 | 0,71 |
Tableau S–3 : Émissions de gaz à effet de serre par province et territoire, certaines années
Année | 2005 | 2010 | 2015 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | Variation (Mt d'éq. CO2) 2005–2023 |
Variation (%) 2005–2023 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Canada | 759 | 728 | 742 | 747 | 747 | 682 | 694 | 700 | 694 | - 65 | - 8.5 % |
Terre-Neuve-et-Labrador | 10 | 10 | 11 | 11 | 11 | 8,6 | 8,0 | 8,1 | 7,9 | - 2,4 | - 23 % |
Île-du-Prince-Edward | 1,9 | 1,8 | 1,5 | 1,6 | 1,6 | 1,6 | 1,6 | 1,6 | 1,6 | - 0,30 | - 16 % |
Nouvelle-Écosse | 22 | 20 | 16 | 17 | 16 | 14 | 14 | 14 | 14 | - 8,4 | - 38 % |
Nouveau-Brunswick | 20 | 18 | 14 | 13 | 13 | 11 | 12 | 12 | 11 | - 8,4 | - 42 % |
Québec | 85 | 78 | 77 | 80 | 82 | 75 | 78 | 79 | 79 | - 5,6 | - 6,6 % |
Ontario | 202 | 173 | 163 | 164 | 165 | 149 | 152 | 158 | 159 | - 44 | - 22 % |
Manitoba | 21 | 19 | 21 | 22 | 22 | 21 | 21 | 22 | 21 | 0,59 | 2,8 % |
Saskatchewan | 80 | 77 | 87 | 89 | 86 | 75 | 76 | 75 | 74 | - 6,5 | - 8,1 % |
Alberta | 251 | 268 | 289 | 283 | 285 | 266 | 268 | 265 | 263 | 13 | 5,1 % |
Colombie-Britannique | 63 | 60 | 60 | 65 | 63 | 59 | 61 | 62 | 60 | - 2,8 | - 4,5 % |
Yukon | 0,56 | 0,65 | 0,53 | 0,64 | 0,69 | 0,59 | 0,65 | 0,66 | 0,67 | 0,11 | 19 % |
Territoires du Nord-Ouest | 1,7 | 1,5 | 1,6 | 1,4 | 1,4 | 1,2 | 1,3 | 1,4 | 1,4 | - 0,36 | - 21 % |
Nunavut | 0,59 | 0,60 | 0,63 | 0,74 | 0,73 | 0,63 | 0,70 | 0,70 | 0,71 | 0,13 | 22 % |
Notes :
Les chiffres étant arrondis, leur somme peut ne pas correspondre au total indiqué.
S.7 Analyse des catégories clés
Les Lignes directrices 2006 du GIEC (GIEC, 2006) définissent les procédures à suivre pour choisir les méthodes d’estimation et déterminer celles qui conviennent le mieux au contexte national, considérant les connaissances et les ressources accessibles. Trouver des améliorations méthodologiques et les hiérarchiser sont une bonne pratique qui peut être facilitée par l’établissement de catégories clés, assurant ainsi l’utilisation la plus efficace des ressources disponibles. Cette analyse annuelle est requise par les MPL. Les catégories clés sont placées par ordre de priorité parce qu’elles influent de façon importante sur le total national, en matière de niveau d’émissions absolu ou d’analyse des tendances, ou les deux. En ce qui concerne l’inventaire des GES de 1990 à 2023, les évaluations des niveaux et des tendances dans les catégories clés ont été réalisées conformément à l’approche de Niveau 1 (GIEC, 2006).
Les catégories qui influent le plus sur la tendance nationale (excluant l’ATCATF) sont les suivantes :
- Combustion fixe : Industries manufacturières et Construction, CO2.
- Combustion de combustibles : Transport routier, CO2.
- Combustion fixe : Industries énergétiques, CO2.
Les catégories qui influent le plus sur la tendance nationale (comprenant l’ATCATF) sont les suivantes :
- ATCATF : Terres forestières dont la vocation n’a pas changé, CO2.
- ATCATF : Produits ligneux récoltés, CO2.
- Combustion fixe : Industries énergétiques, CO2.
Pour des précisions et des résultats sur les évaluations des niveaux et des tendances dans les principales catégories, veuillez consulter l’Annexe 1 du présent rapport.
S.8 Améliorations apportées à l’inventaire
L’amélioration continue fait partie des bonnes pratiques en matière de préparation d’inventaire (GIEC, 2006) et est essentielle pour veiller à ce que les estimations de l’inventaire du Canada soient fondées sur les meilleures données scientifiques disponibles. Le recalcul des estimations de l’inventaire découle souvent d’une partie des activités d’amélioration continue de l’inventaire, notamment l’amélioration des méthodes, les mises à jour des données sur les activités, l’ajout de catégories non prises en compte antérieurement, la correction des erreurs ou la conformité aux recommandations découlant des examens menés par la CCNUCC.
ECCC consulte des experts d’organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux, l’industrie, le milieu universitaire, des établissements de recherche et des consultants et travaille de façon continue avec eux pour améliorer la qualité de l’inventaire. Mieux comprendre et utiliser des données plus précises ou plus complètes permettent d’élaborer et d’intégrer des méthodes plus précises. La mise en application d’améliorations à la méthodologie entraîne des recalculs des estimations antérieures afin de tenir à jour les tendances cohérentes des émissions et des absorptions.
L’édition 2025 de l’inventaire des GES comporte d’importantes améliorations méthodologiques dans l’estimation des multiples sources d’émissions. Entre autres, les estimations des émissions fugitives produites lors d’activités dans les industries du transport, du stockage et de la distribution du gaz naturel ont été révisées. En outre, les données sur les activités et les coefficients d’émission mis à jour pour les sols organiques drainés ont été pris en compte dans les estimations des émissions des terres agricoles dans les secteurs de l’Agriculture et de l’ATCATF. De plus, des améliorations ont été apportées au secteur de l’ATCATF, ainsi que des révisions à la variation du C de la biomasse en raison des changements d’affectation des terres ainsi que de l’intégration de coefficients d’émission et d’absorption améliorés pour l’extraction de la tourbe dans la catégorie Terres humides de l’affectation des terres, et des révisions aux taux de récolte touchant les Terres forestières et les PLR. Enfin, une modification à l’affectation des émissions et des absorptions entre les Terres forestières et les PLR améliore la comparabilité des déclarations du Canada dans le secteur des Forêts à l’échelle internationale. Dans l’ensemble, sans le secteur de l’ATCATF, les recalculs ont entraîné des variations de -2,8 Mt en 2005 et de -7,9 Mt en 2022. Les méthodes améliorées tiennent compte des études et des connaissances propres au Canada, adoptent les données sur les activités les plus à jour et reflètent davantage les technologies évolutives et les pratiques de l’industrie. Le Chapitre 8 du présent rapport fournit de plus amples précisions sur les incidences des améliorations à l’inventaire actuel sur les tendances globales des émissions.
D’autres améliorations aux estimations de l’inventaire sont prévues dans les futures éditions de ce rapport. Par exemple, et parmi plusieurs améliorations prévues, dans le secteur Énergie pour les Transports, la migration vers le modèle MOtor Vehicle Emission Simulator 5 (MOVES5) de l’Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis est prévue. Les améliorations prévues dans le secteur de l’ATCATF sont le suivi des émissions et des absorptions attribuables au changement d’affectation des terres découlant de l’exploitation pétrolière et gazière, de la croissance des arbres en milieu urbain et de la prise en compte des émissions de méthane issues de la création de réservoirs. Pour des précisions sur les améliorations prévues et la liste complète de tous les secteurs, veuillez consulter le Chapitre 8. Pour des précisions sur les améliorations prévues des méthodes liées aux Forêts de l’ATCATF, veuillez consulter le Plan d’amélioration pour les estimations des émissions de gaz à effet de serre des forêts et des produits ligneux récoltés.
S.9 Dispositions prises relativement à l’inventaire national
Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) est l’unique entité nationale responsable de la préparation et de la présentation à la CCNUCC de l’inventaire national de GES ainsi que de la gestion des processus et procédures de soutien.
Les dispositions de l’inventaire pour la préparation de l’inventaire reposent notamment sur des dispositions institutionnelles officielles concernant la collecte des données et le calcul des estimations; un système de gestion de la qualité comprenant une procédure de changement de méthode pour faire réviser par les pairs et approuver les améliorations prévues; la définition des catégories clés et la production d’une analyse d’incertitude quantitative; un processus de recalcul et de suivi des recalculs à la suite des améliorations et des mises à jour des données sur les activités; des procédures pour une révision par les pairs et une approbation officielle, ainsi qu’un système d’archivage.
Conformément aux exigences des MPL, les informations en ce qui concerne les dispositions relatives à l’inventaire national, y compris des renseignements détaillés sur les dispositions institutionnelles et de l’information intersectorielle pour l’élaboration et la préparation de l’inventaire sont présentées dans le Chapitre 1.
Structure de la soumission
Conformément aux MPL, la soumission annuelle de l’inventaire officiel des GES du Canada est composée du RIN et des TCD. Les TCD sont une série de tableaux de données normalisées essentiellement quantitatives. Le RIN contient les renseignements à l’appui des TCD, y compris une description exhaustive des méthodes utilisées pour compiler l’inventaire, les sources de données, les dispositions institutionnelles et les procédures d’assurance et de contrôle de la qualité.
La Partie 1 du RIN, conformément aux exigences des MPL, comprend les chapitres 1 à 8.
- Le Chapitre 1 présente un aperçu des dispositions juridiques, institutionnelles et procédurales, accompagné d’information intersectorielle, permettant de produire l’inventaire, et une description du PDGES du Canada et de la manière dont les données déclarées par les installations sont prises en compte dans l’inventaire.
- Le Chapitre 2 contient une analyse des tendances des émissions de GES au Canada et une ventilation des tendances des émissions par secteur économique du Canada.
- Les chapitres 3 à 7 présentent des descriptions et des analyses supplémentaires pour chaque secteur.
- Le Chapitre 8 présente un sommaire des recalculs, ainsi que des améliorations apportées et prévues.
La Partie 2 est constituée des annexes 1 à 7, qui présentent une analyse par catégorie clé, une évaluation du degré d’incertitude de l’inventaire, des explications détaillées des méthodes d’estimation, le bilan énergétique du Canada, des évaluations du degré d’exhaustivité, les coefficients d’émission et de l’information sur les précurseurs de l’ozone et des aérosols. Ce document est accessible en différents formats sur le site Web des Données ouvertes du gouvernement du Canada.
La Partie 3 est composée des annexes 8 à 13, qui contiennent les procédures d’arrondissement des données, des tableaux récapitulatifs des émissions de GES, à l’échelle nationale et pour chaque province et territoire, par secteur et par gaz, de même que d’autres précisions sur l’intensité des émissions de GES découlant de la production d’électricité. Les données sur les GES sont également disponibles sur le site Web des Données ouvertes du gouvernement du Canada.
Le RIN intégral, en format PDF, est accessible sur le site Web des publications du gouvernement du Canada. ECCC est en train de simplifier le contenu du RIN, notamment par un allègement des grandes quantités de données dans le format PDF du rapport à une plus grande disponibilité des données sur le site Web des Données ouvertes du gouvernement du Canada. Si vous avez des questions ou souhaitez formuler votre point de vue sur ce sujet, veuillez communiquer avec nous à l’adresse ges-ghg@ec.gc.ca.
Références du sommaire
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