Pourquoi les espèces exotiques envahissantes sont nuisibles
Introduction
Selon l’Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN), les espèces exotiques sont la deuxième menace en importance sur le plan de la biodiversité après les habitats. Dans leur nouvel écosystème, les espèces exotiques envahissantes deviennent des prédateurs, des compétiteurs, des parasites, des hybrideurs et des transmetteurs de maladies pour les espèces indigènes, les plantes et les animaux domestiques.
Les espèces exotiques ont besoin de conditions favorables pour s'établir dans un environnement et se développer. En fait, la plupart des espèces qui sont introduites dans un nouvel environnement ne s’y établissent pas de façon permanente. Dans la plupart des cas, les conditions ne sont pas favorables à leur survie ou elles les empêchent de se reproduire et d’assurer la viabilité de leur espèce.Pour ce qui est des espèces qui parviennent à se reproduire et à survivre, la majorité d’entre elles ne posent jamais de problèmes majeurs. Elles survivent et se reproduisent, mais ne constituent en général aucune menace pour l’économie, l’environnement et la société au Canada.
Néanmoins, certaines des espèces introduites sont capables de se développer et même de prospérer dans leur nouveau milieu. Elles possèdent les propriétés biologiques appropriées pour se reproduire rapidement. De plus, elles sont en général capables de se propager rapidement et privent souvent les plantes et les espèces animales indigènes de leurs ressources en nourriture et en eau, ainsi que de leur espace.
Les espèces exotiques envahissantes partagent généralement des caractéristiques communes qui les rendent difficiles à contrôler et à contenir, notamment :
- des taux de reproduction élevés - on estime que lasalicaire commune peut produire trois millions de graines.
- un faible nombre de prédateurs naturels - les espèces nouvellement introduites n’ont souvent pas de prédateurs et ne sont pas affectées par les maladies; deux facteurs majeurs qui permettent de maintenir un équilibre entre les populations de plantes et d’espèces indigènes.
- une capacité à se développer dans des environnements différents - la plupart des espèces exotiques envahissantes sont généralistes, c’est-à-dire qu’elles peuvent survivre dans différents types d’habitats et de climats.
Les impacts de ces espèces exotiques envahissantes sur les écosystèmes, les habitats et les espèces indigènes sont graves et souvent irréversibles. On estime que les coûts occasionnés sont évalués à des milliards de dollars chaque année.
Les impacts de ces espèces exotiques envahissantes
Impacts sur l'environnement
- Elles peuvent sérieusement nuire à la biodiversité;
- Elles peuvent causer la disparition et même l’extinction de certaines espèces;
- Elles peuvent causer la dégradation et l’érosion des sols;
- Elles peuvent modifier les cycles d’incendie.
Impacts sociaux
- Elles peuvent accroître les risques de maladies;
- Elles peuvent causer la souffrance humaine et animale;
- Elles peuvent réduire la gamme des activités récréatives aquatiques et terrestres.
Impacts économiques
- Les coûts associés au contrôle et à la gestion de ces espèces sont parfois très élevés;
- Elles risquent de réduire la productivité dans les secteurs forestier, agricole et celui de la pêche;
- Elles occasionnent parfois des restrictions commerciales à l’importation et à l’exportation.
- Elles peuvent réduire les valeurs de propriéte.
Voici quelques-uns des exemples d’espèces exotiques envahissantes et leurs impacts au Canada et à l’étranger. Cette liste est mise à jour régulièrement, vérifiez-la souvent pour connaître les nouveaux ajouts.
Impacts sur l’environnement au Canada
Espèces | Type d’impact (économique, environnemental social) | Description de l’impact sur l’environnement |
---|---|---|
Moule zébrée Dreissena polymorphe |
Environnemental | Les moules zébrées infestent à peu près toutes les surfaces dures comme la roche, la coque des navires et les conduites de prise d’eau. Elles peuvent même croître sur la coquille de nos palourdes indigènes, réduisant ainsi leur capacité à s’alimenter et faisant croître le taux de mortalité de cette espèce. |
Renouée du Japon Fallopia japonica et polygonum cuspidatum |
Environnemental | La renouée du Japon est un arbuste vivace d’Asie, souvent considéré comme une des mauvaises herbes les plus tenaces. Une fois établie dans les zones perturbées ou le long des berges des cours d’eau, cette espèce végétale très envahissante peut pratiquement supplanter toutes les autres espèces végétales en les étouffant. |
Virus du Nil occidental Famille : Flaviviridae (genre flavivirus) |
Social | Le virus du Nil occidental est un virus originaire de l’Afrique et de l’Europe. Depuis sa découverte en Amérique du Nord, les agences de santé publique ont mené une campagne de lutte vigoureuse en vue d’informer le public au sujet des risques associés à cette maladie. |
Agrile du frêne Agrilus planipennis |
Économique | Les coûts de l’élimination et des efforts pour contrôler cet insecte envahissant sont évalués à plusieurs millions de dollars par année. |
Impacts globaux
Espèces | Type d’impact (économique, environnemental, social) | Description de l’impact sur l’environnement |
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Groseille de mer Mnemiopsis leidyi |
Économique | Ce petit cténophore, natif des estuaires du nord-est et du sud-est de l’Amérique, a fort probablement été exporté vers la mer Noire par de l’eau de ballast. Depuis qu’il a été découvert en 1992, il a, à lui seul, contribué à l’effondrement de la pêche aux anchois, une industrie qui était auparavant évaluée à plusieurs millions de dollars par année. |
Couleuvre Boiga irregularis | Environnemental | Cette espèce exotique envahissante a été introduite pour la première fois à l’île de Guam peu après la Deuxième Guerre mondiale et elle a causé des dommages incommensurables à l’écosystème de cette île. La couleuvre est directement responsable de la disparition de nombreuses espèces indigènes d’oiseaux (8), de lézards (3) et de mammifères (2 espèces de chauve-souris). |
Jacinthe d’eau Agrilus planipennis |
Social | Originaire du bassin de l’Amazonie, cette plante aquatique s’est répandue dans les écosystèmes aquatiques du monde entier. Des collectivités entières vivant autour du lac Victoria, l’un des plus grands lacs de l’Afrique, ont dû déménager pour avoir un meilleur accès à l’eau et aux stocks de poissons. |
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