Les produits locaux, un marché en pleine expansion
La fabrication de produits locaux joue un rôle structurant et génère d’importantes retombées économiques. Le Québec et le Canada sont bien placés pour tirer leur épingle du jeu. C’est au Québec que la fabrication accapare la plus grande part de l’économie parmi les provinces canadiennes (13 % du PIB).

Des caractéristiques propres aux marchés canadien et québécois
Au Québec, la nordicité et la surabondance de lacs et de grands espaces ont favorisé l’émergence de manufacturiers de motoneiges, d’embarcations marines, de véhicules spécialisés (quads, etc.), de matériaux de construction adaptés au climat nordique et de produits énergétiques comme les équipements de chauffage.

Les exemples sont nombreux : le fabricant de motoneiges BRP à Valcourt, en Estrie, et Taïga Motors, à Montréal, qui développe une motoneige électrique. L’entreprise CAMM Construction, de Matane, en Gaspésie, qui fabrique des micro-maisons à partir de matériaux écologiques, locaux et durables. L’entreprise Stelpro, de Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie, qui conçoit des appareils de chauffage comme des plinthes électriques. La PME Pélican, qui profite de la taille appréciable du marché local en fabriquant, dans ses installations de Laval et de Valleyfield, des embarcations marines et des traîneaux pour les sports d’hiver...
Ce sont autant d’entreprises dont la croissance est assurée par la pénétration du marché local et la participation aux chaînes courtes d’approvisionnement.
Résister aux perturbations
La fabrication de produits locaux permet également de mieux résister aux perturbations sur le marché international qui causent des bris dans les chaînes d’approvisionnement, comme la COVID-19, les catastrophes naturelles et la montée du protectionnisme. C’est notamment le cas dans le domaine de la transformation alimentaire, où sécurité de l’approvisionnement rime avec souveraineté alimentaire.

Le Québec possède des atouts pour atteindre la souveraineté alimentaire. Le contenu local de la consommation d’aliments au Québec est déjà supérieur à 50 %.Note de bas de page 1
De plus, 60 % des Québécois achètent fréquemment des denrées alimentaires locales et plus de 70 % considèrent que les produits d’ici sont de meilleure qualité que les produits importés.Cet engouement se répercute sur les produits du terroir, un marché en pleine expansion avec des produits de marque tels que les huîtres de l’entreprise La Moule du large, des Îles-de-la-Madeleine, les fromages de la Fromagerie La Normandinoise, à Normandin, au Saguenay‒Lac-Saint-Jean, les viandes biologiques de la Bergerie La Vieille ferme à Saint-Fulgence, toujours au Saguenay‒Lac-Saint-Jean. L’expansion des produits du terroir favorise également les saveurs d’ici dans le domaine des vins et des liqueurs. L’industrie québécoise viticole progresse à vive allure avec de nombreux vignobles, entre autres, dans les MRC Jardins-de-Napierville (par exemple Les Vignes des Bacchantes), du Haut-Richelieu (par exemple Le Mas des Patriotes) et Brome-Missisquoi (par exemple Domaine des Côtes d’Ardoise).
L’intégration des immigrants
Les produits locaux peuvent aussi favoriser l’intégration des immigrants et la diversification des régions. Par exemple, des commerçants libanais de Montréal ont été à l’origine de la Fromagerie Polyethnique, à Saint-Robert près de Sorel, en Montérégie. Ces commerçants ont choisi cet endroit en raison de la proximité des marchés clés et de la qualité de l’approvisionnement en lait. La Fromagerie Polyethnique fabrique des produits arabes, dont les fromages baladi, akawie, nabulsi, labneh et haloumi. Un autre exemple est celui de l’entreprise maghrébo-québécoise Produits Zinda, de Candiac, en Montérégie, un fabricant de semoule locale. Cette entreprise est un bel exemple d’intégration par l’entrepreneuriat.
L’économie circulaire
Les produits locaux constituent aussi un aspect important de l’économie circulaire. La mise en place de boucles courtes d’approvisionnement dans le domaine alimentaire permet de réduire la pollution générée par les transports, ainsi que les besoins en emballage. Un avantage important puisque le trajet moyen parcouru par un aliment, du champ à la table, est de 2 600 kilomètres, c’est-à-dire un peu plus que la distance entre le Québec et la Floride. Les boucles courtes d’approvisionnement permettent de réduire cette distance.
Enfin, il est beaucoup plus facile de veiller au respect des normes environnementales et de qualité (certifications), ainsi qu’à celui des droits des travailleurs au sein d’un circuit court. Ces facteurs peuvent favoriser l’achat de produits locaux écoresponsables, notamment dans le domaine de la mode et des vêtements, comme ceux de l’entreprise québécoise Rose Buddha avec ses leggings faits de bouteilles de plastique recyclées, fabriqués en Beauce.
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