Allocution de Michael Wernick, greffier du Conseil privé, au Salon de l’innovation 2018

Discours


Le 16 mai 2018
Michael Wernick, greffier du Conseil privé

Priorité au discours prononcé

Bonjour à tous! Merci, Christine [Donoghue, sous-ministre déléguée, Santé Canada], pour cette généreuse introduction.

Je serai bref. Nous avons d’autres invités qui sont ici et je pense que vous voudrez aussi les entendre.

Commençons, comme d’habitude, en mentionnant que nous sommes réunis aujourd’hui sur le territoire traditionnel des Algonquins de cette région. J’aimerais les remercier pour leur hospitalité. C’est un privilège pour nous d’être ici. Miigwetch.

Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue au quatrième Salon de l’innovation. Il s’agit du troisième salon auquel j’ai pu assister en tant que greffier et chef de la fonction publique. La chose la plus excitante qui s’est produite avec ces salons, année après année, c’est leur nombre grandissant dans tout le pays. Félicitations spéciales à toutes ces personnes des seize centres à l’extérieur de la région de la capitale nationale qui ont organisé des événements aujourd’hui et à toutes les personnes qui y participent.

J’aimerais aussi dire un grand merci aux organisateurs et aux conseils fédéraux qui ont organisé des événements dans les régions.

Cinquante-cinq pour cent de notre fonction publique ne travaille pas dans la région de la capitale nationale. Nous sommes dans toutes les provinces, tous les territoires, et à l’extérieur du Canada. Nous sommes une institution nationale et mondiale et nous avons une grande influence dans tous ces domaines. Tout ce dont nous parlons aujourd’hui est pertinent dans l’ensemble de la fonction publique.

Des événements comme le Salon de l’innovation soulignent ce qui peut être accompli lorsque les fonctionnaires combinent leurs efforts collectifs pour travailler ensemble.

Ceux d’entre vous présent ici aujourd’hui [dans la région de la capitale nationale], ne pouvez pas assister à tous les salons. Donc, laissez-moi vous donner un petit aperçu de ce qui se passe à l’échelle du pays. Dans le nord, les gens visitent des installations uniques, comme le nouveau simulateur de vol Alkan Air. En Colombie-Britannique, on tient des séances sur la chaîne de blocs et les connaissances comportementales. Dans les Prairies, on organise des présentations éclair—20 diapositives en 20 secondes. Voilà un excellent exemple d’innovation!

L’Ontario a un atelier intitulé Être créatif comme MacGyver. Je me suis dit, attends une minute. Ça doit être en notre honneur, nous les baby-boomers, parce que la série a cessé d’être diffusée en 1992. Cependant, j’ai été informé par mon personnel digne de foi qu’il y a un deuxième MacGyver qui est apparu en 2016. Donc, en réalité, c’est un honneur astucieux fait aux milléniaux et aux baby-boomers en même temps. Alors, félicitations!

Au Québec, on examine comment l’intelligence artificielle influence nos vies et, dans la région de l’Atlantique, on découvre des innovations qui aident les collectivités de langues officielles minoritaires. C’est une diversité de thèmes, de sujets, de formats; et cela en soi est représentatif de la conversation sur l’innovation.

Quand nous avons commencé à parler du genre de fonction publique que nous voulions être—en 2013, avec Objectif 2020 et Destination 2020, que mes prédécesseurs ont élaborés—nous voulions avoir une fonction publique de classe mondiale équipée pour servir les Canadiens d’aujourd’hui et de demain. Cette vision est aussi valable aujourd’hui qu’elle l’a toujours été. 

Une partie de cette réussite, en tant que fonction publique, repose sur l’innovation, mais il s’agit d’innovation avec un but; l’innovation au service des Canadiens. Nous avançons constamment. Ce qui a changé de façon remarquable depuis cette première conversation en 2013 c’est la technologie perturbatrice, l’importance des données et de l’information. Partout dans le monde et partout au Canada, on parle de données, d’intelligence artificielle, de technologie. Qui possède, qui contrôle, et qui protège notre économie, notre société, notre politique et la fonction publique des répercussions connexes? Cela doit aussi faire partie de cette conversation et des solutions.

La confiance dans les institutions publiques est un élément fondamental du fait que nous avons la chance de vivre dans un pays où règne la primauté du droit, avec un système démocratique, des tribunaux équitables et une presse indépendante. Cette confiance, un sujet que l’un de nos conférenciers va sûrement mentionner, dépend du fait que les Canadiens se sentent inclus, entendus et écoutés.

La confiance dans la fonction publique, dans le contexte de l’information que les Canadiens nous ont confiée, repose sur le fait que nous gardons cette information confidentielle quand elle doit l’être, que nous mettons en place des mesures de cybersécurité, et que nous l’utilisons dans l’intérêt du public pour des fins publiques. Cette confiance peut être la chose sur laquelle nous devons travailler le plus, car nous avons toutes ces conversations concernant les grandes plateformes numériques, les algorithmes et l’intelligence artificielle.

Quand je pense à ce sujet, je reviens toujours au fait qu’en fin de compte, nous sommes une fonction publique formée de gens, qui fonctionne grâce aux gens et qui travaillent pour les gens du Canada—si vous me permettez d’emprunter une métaphore américaine. Nous ne sommes pas constitués d’algorithmes et de robots. Nous sommes des êtres humains et ce que nous faisons, c’est pour des êtres humains.

L’autre point sur lequel je veux insister, et je le fais autant que possible, c’est que cela ne concerne pas seulement les services vus de l’extérieur ou les applications géniales dont nous parlons, que ce soit Parcs Canada ou l’Agence des services frontaliers du Canada ou autres, qui sont de merveilleuses innovations, et les Canadiens méritent le meilleur. Cependant, nous devons aussi appliquer ce même esprit d’innovation et de créativité à nous-mêmes; la façon dont nous interagissons, dont nous faisons ce que nous faisons tous les jours, dont nous apprenons, dont nous grandissons, dont nous offrons des services internes, et aussi, dont nous payons les gens. Toutes ces choses ont besoin d’innovation et de créativité.

Nous devons trouver des solutions pour nous améliorer nous-mêmes autant que pour tous les autres problèmes. Nous devons rendre la bureaucratie moins bureaucratique, moins axée sur les processus et les règles, plus vite, plus rapide et plus agile pour cerner un problème et y faire face, pour rassembler les bonnes personnes et ressources, etc. tout en incluant les Canadiens dans ces conversations.

Je reviens à ce que j’ai dit sur la confiance. Si ces politiques, lois, règlements et traités doivent être considérés comme légitimes par les Canadiens, ces derniers doivent participer à leur élaboration. Nous, au sein de la fonction publique, devons être très attentifs à l’expérience des utilisateurs dont nous parlons aujourd’hui, mais nous devons également nous assurer que ceux qui sont sans pouvoir et sans voix sont écoutés et entendus. Nous servons un intérêt public et ce sont 36 millions d’entre nous.

Voilà pourquoi c’est important de penser à nos clients, à nos contribuables et à nos concitoyens. Qui utilise nos services? Pourquoi? Pourquoi ont-ils besoin de nous? Que cherchent-ils? Il y a cependant des choses dans le secteur public qui ne sont pas négociables. L’une d’elles consiste à fournir nos services dans les deux langues officielles de notre pays. Une autre, c’est d’assurer l’accessibilité à nos citoyens handicapés qui trouvent difficile d’accéder à nos services en ligne ou par téléphone.
 
Nous devons aussi protéger la confidentialité et la sécurité de l’information des Canadiens afin que l’innovation dans le secteur public soit bilingue, accessible et impeccablement cybersécurisée.

Je veux encourager tout le monde à participer à la conversation. Je tiens également à souligner que l’une des innovations de notre fonction publique a été de changer notre façon de communiquer les uns avec les autres. Et l’une des choses dont je suis le plus satisfait est la croissance des plateformes qui nous permettent de sortir des organigrammes, des silos et des ministères et organismes—nous avons plus de 300 organisations fédérales—et simplement de se tourner vers des collègues et les autres Canadiens pour discuter.

J’encourage tout le monde ici, ainsi que ceux qui écoutent, à s’inscrire à l’une des plateformes OutilsGC avant la fin de la journée.

GCcollab est aussi devenu une plateforme importante pour les fonctionnaires afin qu’ils puissent interagir avec des gens à l’extérieur de la fonction publique. C’est maintenant une communauté de plus de 21 000 personnes. GCconnex est un réseau interne. Lorsque nous l’avons lancé il y a une dizaine d’années, la première semaine, nous étions très heureux que 20 personnes se soient inscrites. Oui, 20! Il y a maintenant 135 000 utilisateurs! Et je ne serai satisfait que lorsque tous les fonctionnaires seront sur la plateforme OutilsGC.

Veuillez transmettre le message à vos collègues et encouragez-les à s’inscrire et trouvez vos collègues de la fonction publique qui ont les mêmes intérêts que vous et joignez-vous aux conversations.

Il y a beaucoup d’occasions de participer.

Que ce soit par l’intermédiaire de vos syndicats, de vos agents négociateurs, ou à partir d’autres réseaux. Nous avons une communauté de gestionnaires, un réseau de jeunes, des conseils fédéraux régionaux et des groupes d’équité en matière d’emploi, pour en nommer quelques-uns. Nous sommes—et j’espère que les ministres me pardonneront pour avoir cité un prédécesseur conservateur—une communauté de communautés. Par conséquent, communiquez avec les gens, interagissez, participez et contribuez à faire de la fonction publique le genre de fonction publique dans laquelle vous voulez travailler.

Nous sommes déjà, selon un groupe de réflexion, la fonction publique la plus efficace au monde. Je suis tellement fier de cette statistique : la meilleure et la plus efficace fonction publique au monde. Félicitations à vous tous! 

Cela veut dire que la seule chose qui peut arriver c’est de perdre notre première place, ce qui me rend vigilant. L’une des choses que nous devons faire, c’est d’être attentif à la rétroaction—et il y en a beaucoup—d’une presse libre, du Parlement, des partis de l’opposition, des intervenants, et d’un grand nombre d’agents du Parlement. Cette rétroaction nous rend meilleurs. Quand nous trébuchons et tombons, comme nous l’avons fait avec le système de paye, nous apprenons, nous allons de l’avant, et nous nous consacrons à faire mieux. Cette responsabilisation et ce sentiment de ne jamais être satisfait sont la raison pour laquelle nous sommes aussi bons que nous le sommes.

Mais l’autre dimension, le sujet du jour, c’est l’innovation. Il s’agit de chercher de nouvelles solutions et de ne pas être figé dans les solutions du passé, en cherchant toujours ce qu’il y a de mieux et de plus efficace pour offrir de meilleurs services à notre gouvernement et aux Canadiens.
Nous nous dirigeons vers le 151e anniversaire du Canada, puis le 152e et le 153e. L’année dernière, j’ai beaucoup parlé du 150e anniversaire et de l’importance de la fonction publique dans ce pays. Je suis convaincu que, à mesure que nous traverserons les changements que nous vivons et que nous allons connaître en tant que fonctionnaires, cette innovation et cette inclusion sont la recette du succès.

Et c’est pourquoi je suis si heureux de voir autant de gens ici aujourd’hui. Prenez part aux événements et amusez-vous. Il y a beaucoup d’expériences amusantes, beaucoup de choses que vous pouvez apprendre, et je vous assure que vous apprenez toujours quand vous êtes dans la fonction publique du Canada. Je le sais, car j’apprends constamment.

On m’a demandé de venir vous inspirer aujourd’hui, mais sincèrement, je suis celui qui est inspiré par vous et votre exemple, et toutes les choses que nous voyons au Salon.

Merci beaucoup. Miigwetch.
   

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