Remarques du greffier devant l’Association nationale des retraités fédéraux

Discours

L’allocution définitive fait foi
14 juin 2017

Merci pour cette chaleureuse présentation. 

La semaine prochaine, je soulignerai ma 36e année au sein de la fonction publique. Trente six années, d’un Trudeau à un autre. Mon épouse dit que j’ai raté le train de ma retraite. J’ai voulu partir en 2014, et Janice Charette m’a demandé de rester pour accomplir de nouvelles tâches. Puis j’ai à nouveau tenté de partir en 2016, mais le premier ministre m’a demandé de rester pour encore une fois accomplir de nouvelles tâches. J’arriverai bien à prendre ma retraite un jour! 

Je suis très heureux d’être ici avec vous. Vous formez une organisation qui représente les intérêts des fonctionnaires retraités, qui se porte à leur défense et qui fait entendre leur voix. Au nom de vos collègues, je vous dis merci! Votre travail compte beaucoup.

À l’heure actuelle, je porte trois chapeaux. D’abord, je suis un sous ministre et, comme tous les autres sous ministres, je dirige un ministère. Dans ce ministère, qui se trouve être celui du premier ministre, environ 900 employés se présentent chaque jour au bureau. Je m’occupe de tout ce dont les administrateurs généraux s’occupent pour ce qui est des édifices, de la sécurité, des TI, du bon déroulement des activités et de l’appui donné à mon ministre.  

Je suis aussi secrétaire du Cabinet. Je veille donc à ce que le temps des membres du Cabinet soit utilisé de manière efficace. Nous nous assurons que tout le travail préparatoire nécessaire est effectué de manière à ce que les membres du Cabinet puissent se concentrer sur les choix politiques essentiels qu’ils doivent faire, et nous faisons les suivis appropriés de manière à rendre la mise en œuvre de ces choix possible.  

Enfin, je porte le chapeau de chef de la fonction publique, le seul de mes titres qui est défini sur le plan légal. Je peux exercer une certaine influence en ce qui a trait aux personnes qui seront nommées à titre de sous ministres ou à certains autres postes. Le seul vrai pouvoir exécutif qui m’est conféré concerne le ministère sur lequel j’exerce un certain pouvoir, c’est-à-dire le Bureau du Conseil privé. 

Si vous décidez de faire la visite de la Colline du Parlement cet été, venez à l’édifice de l’Est. C’est là que se trouvent la salle et la table originales du Cabinet depuis les débuts, il y a 150 ans. Vous pourrez également y voir le petit bureau du secrétaire du Cabinet. C’est à cet endroit que s’installait le secrétaire du Cabinet. Depuis la naissance du pays, il y a toujours eu un secrétaire du Cabinet.  

Si vous êtes adeptes de séries médiévales comme Les Tudors, vous avez certainement déjà vu des scènes où le roi se réunissait avec ses conseillers, habituellement des aristocrates. Ces réunions visaient à conseiller le roi au sujet des décisions clés entourant les enjeux de l’époque, comme le fait d’aller en guerre ou de percevoir un impôt. Lors de ces réunions, il y avait toujours une personne avec un petit chapeau en tissu qui rédigeait à la plume toutes les décisions – il s’agissait du secrétaire du conseil privé de la reine ou du roi. Et c’est le rôle dont je m’acquitte, 700 ans plus tard. 

La fonction publique est aussi vieille que le Canada. En fait, elle est un peu plus vieille même. Après tout, il fallait bien que quelqu’un s’occupe de la planification et de l’organisation de la première journée d’existence du Canada, en 1867! 

Pendant les 50 premières années, le système en place en fut un de favoritisme typique. Si vous aviez travaillé pour le parti qui a été élu, vous obteniez un emploi au bureau de poste ou en tant qu’inspecteur des douanes. Toutefois, il y a environ 100 ans, aux alentours de la Première Guerre mondiale, nous avons adopté, à l’instar de nombreux autres pays du Commonwealth, un nouveau modèle de fonction publique non partisane et fondée sur le mérite. 

Nous avançons vers un deuxième siècle de services offerts aux Canadiens. Nous avons traversé des guerres mondiales, des dépressions, des changements de taille dans la façon dont le monde entier fonctionne. Depuis ses débuts, la fonction publique apprivoise de nouvelles technologies : téléphone, télévision, ordinateurs. Et nous travaillons maintenant avec Twitter, Facebook et d’autres outils de médias sociaux – voilà un autre exemple de la capacité d’adaptation et de la souplesse dont la fonction publique fait preuve depuis de nombreuses générations. 

Nous avons maintenant l’occasion de nous attarder à notre histoire et à nos réalisations, et à faire un retour sur notre passé. Et ces anniversaires que nous soulignons sont également l’occasion de réaffirmer qui nous sommes, ce à quoi nous aspirons, et de réfléchir à ce que nous voulons laisser en héritage à nos enfants et petits-enfants. Il est important de réfléchir à cela et de revoir nos engagements. 

De temps à autre, les Canadiens décident de changer de gouvernement, de changer de cap. Nous sommes passés en seulement 16 jours civils d’un gouvernement entièrement fonctionnel à un autre gouvernement entièrement fonctionnel, mais aux allégeances différentes. Peu de pays dans le monde peuvent se vanter de pouvoir mener à bien un tel exercice. C’est très particulier et il ne faut pas tenir cela pour acquis. 

Ce qui m’amène au thème avec lequel je terminerai mon allocution : continuité et changement. Ces deux mots semblent être en contradiction, mais ce n’est pas mon avis. Il s’agit de la continuité dans le rôle que nous jouons, la continuité dans les relations que nous entretenons avec les gouvernements élus démocratiquement, la continuité dont nous faisons preuve en servant les Canadiens malgré les changements qui surviennent dans le monde et dans notre pays. Cela est très précieux. La continuité des valeurs, de la non partisanerie, du respect, de la civilité, de l’intendance, tout cela est très important. Le changement concerne notre façon de travailler. De nos jours, on parle de services offerts à l’aide d’applications, de services accessibles en tout temps et de personnalisation. On parle de processus politiques très ouverts et mobilisateurs, de processus dans le cadre desquels les gens prennent part aux décisions qui les concernent. Nous devons faire preuve de souplesse et laisser un peu plus la bureaucratie de côté, et nous devons travailler plus rapidement. 

Les changements découlant de la technologie dans l’industrie du taxi, dans l’industrie hôtelière et dans l’industrie automobile auront une incidence sur la fonction publique et sur l’administration publique. Et nous devons nous adapter à ces changements. La continuité du rôle et des valeurs est également importante. Nous devons nous demander comment tirer le meilleur de la sagesse et des compétences de nos collègues plus âgés. Quatre générations se côtoient dans la fonction publique à tout moment. Il y a notamment les bébés boomers, comme moi, qui se retirent en plus grand nombre, ainsi que les enfants du millénaire qui ont grandi avec Internet et qui travaillent et pensent d’une façon très différente.  

Le mentorat, l’encadrement et l’enseignement occupent une place de plus en plus importante. Le dialogue aussi est important, tout comme il est important de donner l’exemple. Dans certains cas, nous devons agir délibérément et avec attention lorsqu’il s’agit de transférer les connaissances, les compétences et l’expérience, mais il est encore plus important de transmettre nos valeurs aux gens qui nous arrivent des collèges et des universités. Nous avons été en mesure de le faire dans le passé et je sais que nous continuerons à le faire.

Votre association a un rôle important à jouer. On m’a dit que vous êtes plus de 300 à prendre part à des programmes de mentorat. C’est incroyable! Nous voulons que vous nous fassiez part de vos suggestions concrètes concernant les outils ou les idées qui pourraient nous aider à mobiliser les jeunes fonctionnaires. J’aime bien essayer de nouvelles façons de faire. Il y a de nombreux jeunes fonctionnaires qui impressionnent. Je me rends dans des salons de l’emploi et dans des salons de l’innovation et je rencontre bon nombre d’entre eux. Mais, comme tout nouvel employé, ils ont besoin d’encadrement, de mentorat. Nous devons continuer à peaufiner ces outils de perfectionnement.

Nous devons également continuer à peaufiner la transition entre la fonction publique civile et les forces militaires. Des milliers de fonctionnaires s’enrôlent dans la réserve au sein de leur collectivité. Pour servir leur pays et contribuer au bien-être de leur collectivité, ils sont prêts à assumer un rôle de leadership au sein des unités de réserve. Nous avons tous été témoins, lors des récentes inondations dans la région d’Ottawa Gatineau, de l’important rôle que peuvent jouer les unités de réserve.

La fonction publique traverse une période très occupée. Nous tentons de veiller à ce que les personnes travaillent de manière à améliorer différents aspects, comme la résilience, la santé mentale, le mieux-être, le respect et la civilité. Tous ces aspects nous permettront de maintenir le cap et d’offrir aux Canadiens les services de qualité auxquels ils s’attendent. Nous l’avons déjà fait et j’affirme avec conviction que nous continuerons à le faire. Nous vivons dans un pays formidable que nous devrions tous célébrer cette année. C’est notamment parce que nous formons une fonction publique remarquable à laquelle chacun de vous contribue. Vous pouvez donc affirmer haut et fort que vous faites partie de la meilleure fonction publique au monde!

Merci beaucoup.

 

 

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