Notes d’allocution de Rumina Velshi Présidente et première dirigeante, Commission canadienne de sûreté nucléaire À l’intention du Forum sur l’énergie nucléaire de l’Association nucléaire canadienne et du Nuclear Energy Institute  

Discours

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Je vous remercie, Doug, de votre aimable présentation.

Je suis heureuse d’être ici aujourd’hui en présence de tant de leaders de notre secteur, dont David Wright, commissaire de la NRC des États-Unis, avec qui j’ai l’honneur de prendre la parole lors de cette séance.

Avant de commencer, je veux reconnaître que nous nous trouvons aujourd’hui sur le territoire traditionnel de nombreuses Nations, y compris les Mississaugas de Credit, les Anishinaabeg, les Chippewas, les Haudenosaunee (hau‑den‑o‑SAU‑nee-ga) et les Wendats. Bon nombre de Premières Nations, d’Inuit et de Métis demeurent sur ce territoire.

Je souhaite remercier l’Association nucléaire canadienne et le Nuclear Energy Institute d’avoir organisé ces importantes rencontres.

Comme toujours, le présent Forum a permis d’explorer de nombreuses questions qui revêtent une grande importance pour nous tous en cette période de croissance et de défis.

À la CCSN, le principal fil conducteur des dernières années peut se résumer en un seul mot : Préparation.

Nous reconnaissons que le monde évolue. Nous reconnaissons que le secteur évolue. Et nous devons évoluer au même rythme.

Comme je l’ai récemment mentionné à mon personnel : Nous sommes des fonctionnaires. Ce que nous faisons est très important pour la population canadienne – et pour son avenir.

C’est pourquoi je souhaite tout d’abord vous dire à quel point je suis fière d’avoir contribué à la transformation constante de la CCSN en un organisme de réglementation rigoureux, proactif et moderne.

Nous sommes en voie d’adopter un nouveau type de technologie.

Et notre rôle – notre responsabilité – consiste à nous préparer à sa venue.

Nous préparer à protéger le public en assurant la sûreté.

Nous préparer à faire preuve de diligence et à exiger les normes les plus rigoureuses en matière d’exploitation responsable.

Mais aussi : Nous préparer à accueillir l’innovation, tant qu’elle ne se fait pas au détriment de la sûreté.

On ne soulignera jamais assez l’importance de ce travail.

Il façonnera l’avenir du secteur nucléaire au Canada et dans le monde entier.

Il contribuera aussi à bâtir la réputation de la CCSN – et à établir la position du Canada sur la scène internationale.

Bien entendu, tout ça va au-delà du Canada.

Le monde n’a jamais été aussi interconnecté.

Le secteur nucléaire est de nature de plus en plus mondiale.

Depuis le début de mon mandat à titre de présidente, la CCSN milite pour une harmonisation accrue de la réglementation, une coopération plus étroite et une collaboration transfrontalière…

… pour accroître l’efficience… et pour nous dépasser encore davantage dans notre excellent travail.

Nous voyons déjà un retour sur nos efforts.

Le Protocole de coopération entre la CCSN et la Nuclear Regulatory Commission des États‑Unis, qui guide nos efforts de collaboration à l’égard des PRM, constitue un bon exemple de retour.

Il s’agissait du premier protocole en son genre, et il a changé la donne.

Depuis ce temps, nous avons vu d’autres organismes emboîter le pas.

Notre protocole de coopération nous a mené à l’échange de perspectives réglementaires tirées d’examens techniques de la conception, et à l’élaboration possible d’une orientation commune pour l’examen des demandes de permis de nouvelles constructions.

Une telle collaboration renforce l’efficacité et l’efficience de nos examens réglementaires à l’échelle nationale.

Permettez-moi de vous donner un exemple.

Au Canada, Ontario Power Generation a choisi la technologie de réacteur BWRX‑300 de GE Hitachi pour son projet de nouvelle centrale nucléaire de Darlington.

Cette technologie fait l’objet simultanément du processus d’examen de la conception d’un fournisseur de la CCSN et des activités préalables à une demande de permis de la NRC.

La différence est la suivante : Grâce à notre protocole de coopération, nous avons travaillé ensemble pour mettre à profit nos connaissances et notre expérience au moyen d’évaluations conjointes. En fait, nous avons récemment publié notre quatrième rapport d’évaluation conjointe.

Nous avons toujours collaboré étroitement avec la NRC, mais nous poussons maintenant cette collaboration à un niveau sans précédent.

Et nous jetons les bases d’une coopération plus importante encore, tandis que nous passons à la phase de l’autorisation.

Nous avons également élaboré un plan stratégique qui tient compte des objectifs à court et à long terme de nos deux organismes.

En ce qui concerne la conception de GE Hitachi, nous avons créé un groupe de travail formé des premiers dirigeants de cinq parties : la CCSN, la NRC des États‑Unis, Ontario Power Generation, la Tennessee Valley Authority et GE Hitachi.

Ce groupe vise principalement à veiller à ce qu’une conception normalisée du réacteur BWRX-300 soit déployée dans les deux pays.

Dans l’intervalle, nos efforts sur le plan de la coopération internationale se sont élargis pour inclure nos homologues du Royaume-Uni et de la Pologne, avec lesquels nous avons conclu des protocoles de coopération semblables.

Ces exemples démontrent très bien comment nos efforts nationaux à l’égard de la préparation à la réglementation des PRM nous permettent d’appuyer des organismes de réglementation d’optique commune et de collaborer avec eux, y compris dans des pays émergents sur le plan de la production d’énergie nucléaire comme la Pologne – et de travailler en parallèle avec le secteur que nous surveillons.

Au sujet du rôle de notre pays dans le domaine nucléaire, permettez-moi de faire brièvement le point sur les récentes réunions de l’AIEA pour les parties contractantes à la Convention sur la sûreté nucléaire.

Tout d’abord, il s’agissait d’une occasion d’examiner un éventail de circonstances extraordinaires qui pourraient avoir une incidence sur la sécurité des installations nucléaires – aujourd’hui et dans l’avenir.

La plus évidente concerne naturellement la guerre entre la Russie et l’Ukraine – ainsi que le superbe travail réalisé sur le terrain par l’AIEA pour aider à assurer l’intégrité et la sécurité des installations nucléaires ukrainiennes. 

Toutefois, il existe aussi d’autres menaces potentielles – ce qu’elles ont toutes en commun, c’est le fait que chacun d’entre nous doit demeurer vigilant… car il est dans l’intérêt de tous d’assurer la sûreté des installations nucléaires du monde entier.

Durant les réunions, le Canada a été reconnu comme un exemple à suivre à l’échelle mondiale sur le plan de la certitude et de la prévisibilité de nos exigences d’autorisation de même que de l’uniformité de leur application… sans oublier la manière dont nous mobilisons le public – et plus particulièrement les communautés autochtones – dans le cadre des séances de la Commission.

Nous avons également été félicités pour la planification méticuleuse et efficace qui permettent d’accomplir, dans le respect des délais et des budgets, la remise à neuf des installations de Darlington et de Bruce.

Globalement, il est ressorti des réunions que notre pays est doté d’un organisme de réglementation de premier ordre – une source de fierté pour la CCSN et l’ensemble de la population canadienne.

Cela dit, nous pouvons toujours faire mieux.

À l’échelle nationale, la CCSN collabore avec l’Agence d’évaluation d’impact du Canada pour examiner le processus d’évaluation d’impact – et son incidence sur les échéanciers et sur la certitude des résultats des nouveaux projets nucléaires.

Le secteur demande davantage de clarté et d’efficience. Nous sommes à l’écoute.

En fait, nous faisons plus qu’écouter.

Nous nous efforçons de simplifier rapidement le processus – tout en préservant la confiance du public dans notre capacité à maintenir la sûreté et à assurer une surveillance réglementaire rigoureuse.

Nos efforts s’alignent particulièrement bien sur les priorités du gouvernement fédéral. Le récent budget comprenait l’exigence de mettre en place, d’ici la fin de l’année, un plan visant à renforcer l’efficience de l’évaluation d’impact.

Comme bon nombre d’entre vous le savent, mon mandat à titre de présidente de la CCSN prend fin cet été.

Je suis fière de ce que nous avons accompli – et je suis remplie d’optimisme et d’espoir pour l’avenir du secteur nucléaire, au Canada et dans le monde entier.

Je sais que beaucoup d’entre vous partagent cet optimisme.

J’aimerais toutefois conclure mon allocution en lançant un défi – aux leaders de notre secteur et à notre société en général.

L’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire a récemment publié un rapport sur l’équilibre entre les genres dans le secteur nucléaire mondial.

Parmi les 16 pays répondants, le Canada s’est classé à l’avant-dernier rang.

Les femmes ne représentent qu’environ 20 % de la main-d’œuvre du secteur nucléaire canadien. 

Cette situation devrait être inacceptable pour toutes les personnes ici présentes.

Soyons honnêtes : Les résultats seraient tout aussi décevants si on menait une enquête sur la représentation des personnes de couleur dans le milieu de travail nucléaire.

En tant que femme et personne de couleur, j’œuvre dans le secteur depuis longtemps – plus de 40 ans.

Nous avons réalisé certains progrès – mais je croyais que nous aurions accompli beaucoup plus durant cette période.

Il ne s’agit pas d’atteindre l’équité simplement par principe.

Il s’agit de déployer tout notre potentiel.

Si nous voulons profiter pleinement des avantages de l’innovation, nous devons attirer les personnes les plus qualifiées et les plus brillantes dans notre secteur.

Les hommes et les femmes les plus qualifiés. Des personnes impressionnantes et sources de bonnes idées – qui représentent toute la diversité de l’expérience canadienne.

Lorsque nous excluons une partie de la population – de façon volontaire ou par négligence – nous ne pouvons pas atteindre notre plein potentiel.

Partout dans le monde, nous devons convaincre davantage de jeunes femmes d’entreprendre des études et de poursuivre une carrière dans les disciplines des STIM.

En tant que secteur, nous devons les embaucher et les encadrer – afin que d’autres suivent leurs traces.

C’est vrai… c’est tout un défi. C’est peut-être même intimidant.

Mais je ne peux imaginer de meilleure manière de s’adapter à un monde en constante évolution que d’infuser notre secteur d’une nouvelle énergie et de nouvelles perspectives, et de veiller à ce qu’il attire les personnes les plus qualifiées et les plus brillantes, peu importe leur genre et leurs origines.

Lorsque nous habilitons les femmes, lorsque nous favorisons la diversité et l’inclusion, nous élargissons nos perspectives collectives.

Nous nous dépassons.

Et tout le monde en profite.

Je vous remercie de votre attention.

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