Déclaration de la dirigeante principale de l’accessibilité Stephanie Cadieux à l’occasion du tout premier Sommet national sur l’accessibilité du transport aérien au Canada
Déclaration
Le 13 mai 2024 – Ottawa (Ontario)
Le 9 mai 2024, la dirigeante principale de l'accessibilité du Canada, Stéphanie Cadieux, s'est adressée aux participants du tout premier Sommet national sur l’accessibilité du transport aérien au Canada. La déclaration suivante résume ses propos :
« Plus de six mois se sont écoulés depuis la nuit où mon fauteuil roulant a été abandonné par Air Canada. D'une certaine manière, il me semble que c'était hier, car je me souviens très bien des émotions et du sentiment d'indignation frustrée d'avoir perdu mon indépendance et ma sécurité. À d'autres égards, cela semble plus long. Trop long.
« Au cours des derniers mois, d'autres incidents se sont produits qui ont mis en lumière l'ampleur des changements nécessaires dans ce secteur, et ce dès maintenant. Les aides à la mobilité sont des extensions du corps humain et doivent être traitées comme telles. Point final. Les personnes en situation de handicap sont des passagers. Un point c'est tout.
« Nous sommes des personnes, pas des machines, mais à l'heure actuelle, les régulateurs et le secteur sont encore prêts à accepter que de nombreuses personnes en situation de handicap ne puissent même pas accéder aux toilettes dans les avions. Si les salles de bain étaient hors d'usage pour tout le monde, l'avion ne volerait tout simplement pas. Mais il est toujours considéré comme acceptable que les passagers en situation de handicap n'aient pas accès aux toilettes.
« L'inaccessibilité du transport aérien va au-delà des problèmes rencontrés par les passagers à mobilité réduite. Les membres de la collectivité des personnes en situation de handicap présents ont d'ailleurs fait part de bon nombre de ces autres préoccupations.
« Nous avons tous entendu parler des expériences carrément atroces et inhumaines que des personnes en situation de handicap ont subies lors de voyages en avion, certaines entraînant des blessures graves, toutes causant de profonds torts émotionnels. Il ne s'agit de rien de moins que de la dignité humaine de chaque voyageur.
Progrès récents
« Au cours des six derniers mois, j'ai vu cette question s'enflammer comme jamais auparavant. Au cours de cette période, j'ai constaté certains progrès, mais pas suffisamment. J'ai beaucoup appris. J'ai discuté avec des aéroports, des prestataires de services, des compagnies aériennes et des associations sectorielles, et j'ai rencontré des dirigeants internationaux lors de conférences telles que celles organisées par l'Association internationale du transport aérien et All Wheels Up. Il s'agit d'un problème mondial. Dans certains domaines, le Canada montre la voie, et nous devons en être fiers, mais nous devrions être beaucoup plus avancés.
« Les compagnies aériennes travaillent à des améliorations, testent de nouvelles méthodes de rangement et de sécurisation des fauteuils roulants, investissent dans la formation du personnel et s'engagent à faire mieux. Je veux voir ces engagements se concrétiser. Je veux de la consistance.
« Les aéroports aussi font des progrès. Qu'il s'agisse des programmes de cordons de tournesol, des aires de soulagement pour les chiens ou des applications d'orientation, j'applaudis et j'encourage ces efforts.
« Je salue également les outils législatifs et réglementaires importants introduits au cours des cinq dernières années, tels que la Loi canadienne sur l'accessibilité et le Règlement sur l'accessibilité des transports pour les personnes handicapées.
« Mais dans l'ensemble, les progrès sont lents. Les personnes en situation de handicap en ont assez, à juste titre. Leurs droits ne sont pas respectés, ils sont « accommodés » de manière désordonnée et souvent irrespectueuse, et lorsque quelque chose ne va pas, les recours sont incohérents, prennent du temps et sont physiquement et émotionnellement éprouvants pour la personne concernée. Nous avons besoin de changements concrets. Rapidement.
« Le gouvernement et le Conseil national des lignes aériennes du Canada ont pris un certain nombre d'engagements l'année dernière. Je suis venu au sommet avec l'espoir de voir des progrès. J'ai entendu certains de ces engagements se répéter, notamment :
- le secteur élaborera une approche simplifiée pour les demandes d'aménagements et les documents médicaux (ou plutôt d'accessibilité) qui peuvent être partagés entre les compagnies aériennes, de sorte que les passagers en situation de handicap n'auront à faire part de leurs besoins aux compagnies aériennes qu'une seule fois,
- le secteur recueillera et partagera de manière proactive des données sur les expériences de ses passagers en situation de handicap,
- et le gouvernement du Canada jouera un rôle de chef de file auprès des partenaires internationaux afin de promouvoir de meilleures expériences pour les passagers en situation de handicap.
Autres actions recommandées
« Il s'agit d'engagements importants, mais il y a d'autres points qui, à mon avis, doivent être mis en œuvre avec la même urgence :
- nous avons besoin de voir des résultats et des échéances liés à ces engagements et, par conséquent, pour assurer la responsabilité, je recommande au sous-ministre de Transports Canada de convoquer un groupe de travail sur le continuum des passagers aériens afin de faire avancer ces questions et d'autres points,
- les compagnies aériennes devraient se joindre au Réseau canadien des entreprises pour l’inclusion des personnes en situation de handicap, lancé par le Conseil des entreprises pour l'inclusion des personnes en situation de hancicap, afin de s'inspirer d'autres entreprises du secteur privé qui sont plus avancées dans la fourniture de services accessibles,
- les principaux ministères fédéraux, l'Office des transports du Canada (OTC) et les compagnies aériennes doivent tous entreprendre des campagnes d'information qui communiquent clairement (dans un langage simple) les droits et les responsabilités des passagers en situation de handicap,
- les compagnies aériennes devraient informer les passagers, au moment de la réservation, des problèmes liés à la taille et au rangement des dispositifs de mobilité, ainsi que de la disponibilité des équipements pour l'embarquement et le débarquement à destination, et
- les gouvernements et les régulateurs doivent aider à lancer les travaux visant à garantir le développement et la mise en œuvre de dispositifs d'accessibilité dans les avions (cela peut impliquer la publication d'un échéancier pour garantir l'accessibilité de tous les services à bord, tels que les écrans et les boutons d'appel, et un signal clair à l'industrie selon lequel les avions devront bientôt accueillir des fauteuils roulants à bord et fournir des toilettes accessibles).
« Traiter les personnes en situation de handicap avec dignité n'est pas quelque chose qui peut être réglementé par le gouvernement. Cela fait partie de la culture organisationnelle, en commençant par le sommet. Il faut que les hauts responsables affirment clairement que la fourniture de services accessibles n'est pas négociable, et qu'ils soient visibles.
« Ce n'est qu'un début, qui aurait dû être fait depuis longtemps. Surtout, comme le prévoit la Loi canadienne sur l'accessibilité, la consultation des personnes en situation de handicap doit rester constante et transparente. Cela doit tout simplement faire partie de la manière dont le secteur travaille.
« Je suis encouragée par ce que j’ai vu et entendu lors du sommet, mais je serai attentive aux progrès réalisés et j’en rendrai compte. »
Faits saillants
- Le rôle de dirigeante principale de l’accessibilité (DPA) a été créé en vertu de la Loi canadienne sur l’accessibilité (LCA), qui est entrée en vigueur en 2019.
- À titre de conseillère indépendante auprès du ministre, la DPA prodiguera des conseils sur une vaste gamme de questions liées à l’accessibilité, surveillera les progrès réalisés relativement à la LCA et en rendra compte. De plus, elle produira des rapports annuels détaillant les résultats obtenus dans le cadre de la LCA ainsi que les problèmes systémiques et les nouveaux enjeux en matière d’accessibilité.
- Le Bureau de la DPA sert de source fiable d’information sur l’accessibilité et soutient la DPA dans la promotion d’un dialogue positif et constructif entre le gouvernement fédéral, les intervenants œuvrant auprès des personnes en situation de handicap et les organisations nationales et internationales.
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Relations avec les médias
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