Le DCamC s’avère un camouflage supérieur
Article / Le 26 février 2020 / Numéro de projet : 19-0309
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Par Steven Fouchard, Affaires publiques de l'Armée
Ottawa, Ontario — L’idée de ce qu’allait devenir le dessin de camouflage canadien (DCamC) a germé au Danemark.
Tout de même, dans les mains des soldats canadiens et des scientifiques de la défense derrière son développement, le DCamC s’est transformé en un produit distinctivement canadien – il s’agit d’une marque de commerce du ministère de la Défense nationale, en fait.
Près de 20 ans depuis son introduction, et en réponse aux nouveaux développements en matière d’infrarouge et autres systèmes de vision nocturne, le dessin national se dirige vers la retraite pour laisser la place à la prochaine génération de dessin de camouflage.
Il s’agit du troisième article de quatre sur les origines et le développement du DCamC – de la reconnaissance initiale du Canada pour le dessin de camouflage comme voie à suivre, aux essais pratiques assistés de nos Alliés et finalement, à son émergence sur la scène mondiale, où il a été reconnu comme étant grandement efficace et souvent imité.
Le DCamC cause également une importante perturbation dans l’industrie de l’impression sur tissu canadienne. L’impression initiale à des fins de démonstration était effectuée en Europe, explique M. Jean Dumas, un scientifique à Recherche et développement pour la Défense Canada (RDDC), où les plus gros rouleaux disponibles – qui appliquent les couleurs au tissu – avaient un diamètre de 64 pouces, tandis que les plus gros rouleaux disponibles au Canada mesuraient seulement 60 pouces.
« Le premier essai au Canada était intéressant parce que lorsque l’entreprise à Montréal a reçu le dessin, elle a pris le motif et l’a rétréci pour qu’il tienne sur un rouleau de 60 pouces, » explique le Maj (ret.) Palmer. « Nous avons immédiatement remarqué que le dessin avait changé. Nous avons dit au représentant de l’entreprise "Vous ne pouvez pas faire ça. Vous changez la taille du dessin, ce qui affecte la portée et la probabilité de détection. Vous avez effacé tout le travail que nous avons effectué pour avoir le bon motif contre la menace que nous avons identifiée." »
« Nous avions donc un gros problème technique, que nous avons fini par régler, mais ce n’était pas une simple tâche où il suffit de le jeter sur une série de rouleaux, » ajoute-t-il. « Ce que nous avions était un processus éducatif pour que les joueurs de l’industrie comprennent qu’ils ne pouvaient pas changer la taille du motif. »
Habillez le soldat
Le dessin s’étant avéré un succès en tant que couvre-casque, on a demandé au Maj (ret.) Palmer en 1996 de diriger le projet Habillez le soldat, qui comprenait de nouveaux pantalons et chemises. Le commandant de l’Armée de l’époque, le lieutenant-général William Leach était d’accord que le DCamC était la voie à suivre.
« Ce n’était donc pas une décision définitive de la chaîne de commandement dès le départ de passer au DCamC, » explique le Maj (ret.) Palmer. « Ça s’est fait progressivement, mais sans aucun doute, si nous n’avions pas eu le projet Habillez le soldat, nous serons encore en train d’essayer d’obtenir le DCamC. »
Le Canada n’est pas le premier membre de l’OTAN à utiliser un dessin de camouflage, mais il a établi une nouvelle norme avec le DCamC.
« Nous nous attendions à ce qu’il soit copié dès que ça deviendrait évident que nous avions inventé un produit supérieur, » ajoute le Maj (ret.) Palmer. « Et si vous regardez dans le monde actuellement, les Chinois, le corps des marines des États-Unis – et l’armée américaine également – ont pris le DCamC d’une certaine façon et l’ont modifié. »
Tandis que les essais du DCamC Région boisée tempérée passaient à l’étape finale en 1998, on s’est concentré sur le développement d’un dessin de camouflage pour les environnements désertiques.
« Évidemment, il avait des couleurs différentes – seulement trois, et non quatre, et la distribution des couleurs n’est pas aussi ajustée, » explique le Maj (ret.) Palmer. « Le dessin et la distribution des couleurs sont différents, et c’est parce que dans un environnement aride, on peut voir plus loin, il y a moins de couverture, et les couleurs sont plus uniformes sur de plus grands échantillons de terrain. »
Et une fois de plus, le soutien des Alliés était essentiel : Parmi les emplacements où le motif a été essayé se trouve Twentynine Palms (Californie), qui accueille le U.S. Marine Corps Air Ground Combat Center.
« Nous n’avons pas réellement réalisé nos propres essais, mais nous avons pu nous appuyer sur les exercices des autres pour obtenir des résultats, » ajoute-t-il. « Nous avons amené le motif aride pour déploiement initial dans la savane et le désert. »
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