ARCHIVÉE - Un ancien tambour-major de la Garde de cérémonie participe à un survol comme pilote dans le cadre de Fortissimo

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Article / Le 25 juillet 2019 / Numéro de projet : 19-0203

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Par Steven Fouchard, Affaires publiques de l’Armée

Moose Jaw (Saskatchewan) — Pour le capitaine Erik Temple, ancien tambour-major de la Garde de cérémonie (GC) des Forces armées canadiennes, Fortissimo 2019 fut un retour.

Fortissimo est un spectacle militaire et musical présenté chaque été à Ottawa. Accordant une place important à la GC, ce spectacle inspire toujours un respect mêlé d’admiration chez les milliers de spectateurs qu’il attire sur la Colline du Parlement.

Occupant désormais un poste d’instructeur de pilotage dans l’Aviation royale canadienne (ARC), le Capt Temple a été invité à piloter un avion de chasse CT-156 Harvard II lors d’un survol du spectacle Fortissimo, un élément toujours excitant de cette expérience. Cette année, l’activité s’est déroulée du 18 au 20 juillet.

Lors d’une récente entrevue, le Capt Temple était heureux de raconter ses nombreux très bons souvenirs de son service dans la GC. On pourrait penser que le rôle de musicien dans l’Armée et celui de pilote de l’Aviation sont aux antipodes, mais, selon le Capt Temple, ils ont au moins une qualité importante en commun : la passion.

L’entrevue suivante a été révisée à des fins de clarté et de concision.

Q1 : Qu’est-ce qui vous a attiré dans la GC?

Je suis né et j’ai grandi à Ottawa. Durant ma jeunesse, voir la Garde de cérémonie le jour de la Fête du Canada et la Relève de la garde quotidienne était très inspirant. J’avais une affiche de la Garde sur le mur de ma chambre et j’ai toujours voulu en faire partie.

Je me suis d’abord enrôlé dans la Governor General’s Foot Guards. J’étais en 10e année à l’époque, j’avais 16 ans. Mon père et ma mère ont dû signer le document d’inscription pour moi. À ce moment, j’allais à l’école secondaire Canterbury High School, dont la vocation est axée sur les arts.

Le lieutenant-colonel (à la retraite) Frances Chilton-MacKay y était enseignante à l’époque, avant de devenir la directrice musicale du Foot Guards. Elle m’a demandé « Erik, aimerais-tu te joindre aux Foot Guards? » Et j’ai répondu « Êtes-vous sérieuse? Quelle occasion formidable! » Et c’est ainsi que toutes les pièces se sont mises en place.

Après avoir obtenu mon diplôme d’études secondaires, j’ai étudié à l’Université d’Ottawa afin de demeurer à Ottawa avec la Garde. À ma première année, j’ai passé avec succès mon audition avec la Garde de cérémonie.

Après avoir terminé l’université, j’ai accepté un poste à temps plein où j’étais responsable de la coordination de la tournée d’audition à l’échelle nationale et de la gestion en dehors de la saison; je donnais aussi des cours de la Qualification militaire de base. J’ai passé six saisons estivales dans ces fonctions.

Ma famille possède des antécédents militaires; c’est ce qui m’a inspiré à m’enrôler dans les FAC. Mes deux grands-pères ont fixé la barre assez haut.

L’un d’eux était major dans l’Armée, dans le Corps dentaire et le Royal Canadian Regiment. Le second était pilote d’aéronef Lancaster durant la Deuxième Guerre mondiale et a reçu la Croix du service distingué dans l’Aviation pour ses actions. Par la suite, il a été député et ministre de la Défense nationale. En fait, les années qu’il a consacrées au service du Canada et ses antécédents dans l’aviation sont si importants que le gouvernement du Yukon a rebaptisé l’aéroport de Whitehorse en son honneur. Il se nomme désormais l’aéroport international Erik Nielsen de Whitehorse.

Q2 : Quel est l’instrument que vous jouez principalement?

J’étais tambour et percussionniste. Historiquement, c’est un adjudant d’infanterie d’expérience qui occupe le poste de tambour-major, mais les choses se sont arrangées au fil des ans et, avec le soutien de la haute direction de l’époque, j’ai pu servir comme tambour-major lors de ma dernière année avec la GC. Quel privilège. Ce fut un grand honneur de porter la tunique brodée d’or et d’écarlate et d’entrer sur la Colline du Parlement à 10 h précise tous les matins.

J’ai étudié le piano toute ma vie et j’ai toujours souhaité jouer d’un autre instrument. À l’adolescence, j’ai tourmenté mes parents pour avoir une batterie [rires]. Ils m’ont accordé leur soutien complet, car j’ai toujours été fasciné par le son des tambours et par leur importance dans la musique militaire.

Q3 : Quand vous repensez à ces années, quels moments restent gravés dans votre mémoire?

Un moment qui me revient à l’esprit est le jour de la Fête du Canada sur la Colline du Parlement. Je crois que c’était en 2010, lorsque Sa Majesté était présente. Présenter un spectacle devant elle le jour de l’anniversaire du Canada, devant des milliers de personnes, c’est quelque chose qui donne des frissons. L’année suivante, le duc et la duchesse de Cambridge étaient présents.

En 2009, nous sommes allés à Washington (DC) afin de donner un spectacle avec Pershing’s Own, une musique de l’armée américaine. Ce concert conjoint s’est déroulé au Capitol. Ce sont deux événements plutôt uniques.

Q4 : Pour quelle raison avez-vous décidé de vous joindre à l’Aviation?

J’étais légèrement obsédé par les avions quand j’étais jeune. Considérant mon contexte familial, ce changement était inévitable; ce n’était qu’une question de comment mener à bien ce projet. Devenir pilote dans l’ARC n’était pas une option pour moi quand je me suis enrôlé en raison de ma mauvaise vue. En dehors de la saison de la GC, je travaillais le jour et, le soir et les fins de semaine, j’étudiais pour obtenir mes brevets de pilote civil. À un certain moment, on a accepté les pilotes ayant subi la chirurgie oculaire corrective au laser; je me suis donc fait opérer. La porte de l’Aviation que je croyais close s’est donc ouverte. J’ai présenté ma candidature pour un transfert de catégorie de service et il a fallu environ un an pour que tout soit réglé.

Q5 : Vous êtes maintenant un instructeur de pilotage. Quel chemin avez-vous parcouru pour y arriver?

J’ai reçu mon brevet de pilote pour appareil à voilure tournante. J’ai été affecté au 408e Escadron tactique d’hélicoptères, à Edmonton. J’ai passé quelques années là-bas à voler à bord du CH-146 Griffon, travaillant de nouveau avec l’Armée. Nous avons participé à l’Opération LENTUS lors des feux de forêt à Fort McMurray. J’ai eu l’occasion de voler d’une extrémité à l’autre du pays à bord du Griffon.

À partir de là, j’ai pu retourner à Moose Jaw en profitant de l’ouverture d’un poste d’instructeur en pilotage. Je suis à Moose Jaw depuis deux ans maintenant et je pilote le CT-156 Harvard II. Nous avons l’occasion de former des pilotes à partir de zéro. Presque chaque pilote de l’ARC reçoit sa formation à la 15e Escadre, à Moose Jaw.

C’est très revalorisant de voir des stagiaires travailler sans relâche pour obtenir leur brevet et ensuite de les voir voler au niveau opérationnel.

Q6 : Comment avez-vous réagi à l’idée de participer de nouveau à Fortissimo?

Fortissimo est la principale activité de la GC durant l’été. Il y avait des survols déjà lorsque j’y étais. J’avais dit que j’adorerais en faire un moi aussi un jour et cet objectif était sur ma liste de choses à faire avant de mourir pendant un certain temps. Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de mieux que d’interpréter l’Ouverture solennelle 1812 avec la Musique, alors que le soleil se couche, accompagné par les obusiers du 30e Régiment d’artillerie de campagne et le carillonneur du Dominion [le musicien qui fait sonner les 53 cloches du carillon de la tour de la Paix].

Q7 : Y a-t-il des leçons que vous avez acquises avec la GC qui s’appliquent encore avec l’ARC?

Absolument. Comme membre de la Garde, vous apprenez la minutie, l’exactitude et la précision. Les compétences et les techniques psychomotrices nécessaires pour jouer d’un instrument et celles dont vous avez besoin pour faire voler un aéronef sont assez similaires.

Le travail d’équipe et la cohésion de groupe sont presque identiques dans les deux cas. Ces militaires extrêmement motivés et le personnel aérien font preuve d’une très grande passion envers leur art et leur métier.

Lorsque j’étais avec la GC, j’étais animé par l’amour de la musique; la passion que les pilotes ressentent envers le vol est la même. Lorsque vous faites quelque chose que vous aimez, vous ne travaillerez pas un seul jour de votre vie.

Faire toutes ces choses au service de votre pays, c’est un honneur.

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