Rivière Niagara : secteur préoccupant
La rivière Niagara a été désignée comme un secteur préoccupant (SP) en 1987 en vertu de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs signé entre le Canada et les États-Unis. Les altérations du rivage et la pollution industrielle et municipale ont contribué à la dégradation de la qualité de l’environnement. Huit des quatorze altérations des utilisations bénéfiques (AUB) ont été désignées, qui mesurent l’impact sur l’environnement, la santé humaine ou l’économie d’une mauvaise qualité de l’eau. Deux autres utilisation bénéfique ont été jugées comme « nécessitant une évaluation plus approfondie », ce qui signifie qu’il fallait plus de renseignements pour déterminer si elles étaient altérées.
Réalisations
Au cours des 30 dernières années, d’importants progrès ont été réalisés dans la restauration de la qualité de l’eau et de l’environnement de la rivière. Au Canada, cela comprend :
- la réalisation de 25 projets visant à éviter que le ruissellement des éléments nutritifs et des polluants provenant des terres rurales environnantes ne pénètre dans le bassin hydrographique;
- la prise de mesures pour tenir compte des résultats d’une étude menée en 2019 identifiant des sources de bactéries qui ont rendu l’eau non sécuritaire à la baignade à une plage locale;
- la réduction des charges de 18 substances toxiques d’intérêt prioritaire – des produits chimiques industriels comme les benzènes chlorés et les pesticides – jusqu’à 99 % entre 1986 et 1995, ainsi qu’une baisse importante de la concentration de produits chimiques dans l’eau, le poisson et la faune;
- la création de 147 hectares d’habitat humide et la plantation de végétation riveraine sur 54 kilomètres le long de cours d’eau locaux;
- l’achèvement du programme sur les barrières à poissons de la rivière Welland afin d’améliorer ou de retirer 165 barrières à poissons qui pourraient avoir une incidence sur la migration des poissons, ouvrant ainsi 800 kilomètres de passe à poissons;
- la restauration de plus de 750 mètres de berges érodées par l’entremise du projet de stabilisation des berges de la rivière Niagara;
- l’enlèvement de sédiments contaminés de la rivière Welland (environ 10 000 mètres cubes) et du ruisseau Lyons Ouest pour empêcher les contaminants de pénétrer dans la rivière Niagara.
Restauration des utilisations bénéfiques
Au cours de la dernière décennie, d’importants progrès ont été réalisés pour améliorer les conditions environnementales du côté canadien. Ces utilisations bénéfiques ne sont plus considérées comme « altérées » :
- les fermetures de plages (2023);
- les déformations et problèmes de reproduction chez les oiseaux ou les animaux (2009);
- les restrictions sur les travaux de dragage (2009);
- les poissons affectés de tumeurs ou d’autres déformations (2009);
- l’eutrophisation ou la croissance d’algues indésirables (2019);
- la dégradation des populations phytoplanctoniques et zooplanctoniques (2019).
Les travaux se poursuivent sur la restauration des autres utilisations bénéfiques :
- les restrictions sur la consommation du poisson et de la faune – une nouvelle analyse des contaminants présents chez le poisson est en cours et une enquête communautaire est menée pour déterminer quels poissons de la rivière Niagara sont consommés et en quelles quantités. Aucune altération n’a d’incidence sur la consommation de la faune;
- la dégradation des organismes benthiques – des 14 sites de sédiments contaminés initiaux devant faire l’objet de mesures, 11 ne sont plus toxiques pour les communautés benthiques, lesquelles sont importantes pour assurer un écosystème sain, et deux ont été nettoyés (le récif Welland a été assaini en 1995 et le ruisseau Lyons Ouest, en 2007). Le site restant – le ruisseau Lyons Est – fait l’objet de mesures de protection pour prévenir la perturbation des sédiments contaminés, et un plan de suivi à long terme est mis en œuvre;
- la disparition de l’habitat du poisson et de la faune – des efforts sont déployés pour créer un habitat humide supplémentaire et améliorer plus de dix kilomètres d’habitat riverain/sublittoral le long du cours supérieur de la rivière Niagara. Une surveillance des changements de l’écosystème aura lieu en vue de l’évaluation de la réussite des efforts de restauration;
- la dégradation des populations de faune aquatique et terrestre – une étude a conclu que les populations d’oiseaux aquatiques sont aussi saines que celles des autres sites de référence des Grands Lacs, ce qui signifie que les contaminants de l’environnement n’ont pas d’incidence sur la reproduction et la population des espèces. Une étude pluriannuelle est en cours pour évaluer la santé des populations de poissons de la rivière Niagara.
Mesures récentes
La santé générale de la rivière Niagara s’est améliorée grâce à ces mesures récentes :
- la création de trois hectares de nouvel habitat humide côtier à cinq endroits, qui fournit une nourricière importante pour le doré jaune, le maskinongé et d’autres espèces de poissons dans le secteur de Gonder’s Flats, le ruisseau Usshers, le ruisseau Baker, le ruisseau de Boyer et le ruisseau Frenchman’s dans le cours supérieur de la rivière Niagara;
- la naturalisation et l’amélioration de près de 10 kilomètres d’habitat riverain pour fournir à la faune et aux poissons un abri et de la nourriture supplémentaires, tout en réduisant l’érosion du sol pour améliorer la qualité de l’eau.
Autres mesures à prendre
Nous continuerons de collaborer avec les partenaires locaux et provinciaux pour soutenir les mesures de restauration et réaliser les études de surveillance et d’évaluation environnementale nécessaires pour confirmer l’atteinte des objectifs de qualité de l’environnement. Les priorités sont les suivantes :
- poursuivre la création et l’amélioration des habitats sublittoral et humide;
- surveiller et évaluer les changements dans les sédiments et les organismes benthiques dans le ruisseau Lyons Est;
- poursuivre la mise en œuvre du plan de gestion des substances toxiques de la rivière Niagara et de la surveillance de la qualité de l’eau connexe afin de mieux cibler les sources de pollution industrielle de la rivière Niagara.
Aperçu
La rivière Niagara a fait l’objet d’importants progrès en matière restauration depuis sa désignation comme SP. En vertu de l’Accord Canada-Ontario sur la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème des Grands Lacs, nous collaborons avec la province de l’Ontario pour continuer de réaliser des progrès en vue de l’assainissement, du rétablissement de l’environnement et de la restauration des utilisations bénéfiques. Comme il s’agit d’un SP binational, le Canada et les États-Unis continuent de travailler en étroite collaboration pour réaliser la restauration et, éventuellement, retirer la rivière Niagara de la liste.
Nos partenaires
Du côté canadien, nous travaillons en partenariat avec d’autres ordres de gouvernement, des groupes non gouvernementaux, des communautés autochtones et des membres du public. Ces travaux de restauration exigent une grande expertise technique et scientifique, une bonne connaissance de la région, des efforts soutenus, et l’aide des entités ou organisations suivantes :
- Atlas Specialty Steels (en anglais)
- Oiseaux Canada
- Université Brock (en anglais)
- Ville de Niagara Falls (en anglais)
- Ville de Welland (en anglais)
- Nation métisse de l’Ontario (en anglais)
- Première Nation des Mississaugas de Credit (en anglais)
- Collège Niagara (en anglais)
- Commission des parcs du Niagara
- Office de protection de la nature de la péninsule de Niagara (en anglais)
- Conseil de restauration de la rivière Niagara (en anglais)
- Ontario Federation of Anglers and Hunters (en anglais)
- Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario
- Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l'Ontario
- Région de Niagara (en anglais)
- Ville de Niagara on the Lake (en anglais)
Liens connexes
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