Communauté urbaine de Toronto : secteur préoccupant
Les contributions des organismes fédéraux, provinciaux et locaux, des industries locales et d'autres intervenants continuent d'avoir des répercussions positives sur la restauration de la qualité de l'eau et de la santé de l'écosystème du secteur préoccupant (SP) de la Communauté urbaine de Toronto.
Pourquoi a-t-on attribué à ce lieu la désignation de secteur préoccupant?
On a attribué la désignation de SP à Communauté urbaine de Toronto en 1986, car un examen des données existantes avait indiqué une grave dégradation de la qualité de l’eau et de la santé de l’environnement à cet endroit. Plusieurs siècles d’agriculture et d’urbanisation ont radicalement remodelé l’environnement naturel du SP de la Communauté urbaine de Toronto. Les contaminants provenant des eaux de ruissellement et de la fonte des neiges des six bassins versants du secteur ont de sérieuses conséquences sur le lac Ontario. Après des pluies abondantes, les trop-pleins d’eaux pluviales mélangées aux eaux d’égout brutes constituent un sérieux problème dans les parties inférieures des rivières Don et Humber, ainsi que le long du secteur riverain. Les déversements accidentels, les eaux de ruissellement des routes, et les produits chimiques provenant des industries et des résidences qui sont déversés dans les égouts contribuent également à la mauvaise qualité de l’eau. Dans le rapport du plan d’assainissement de la Communauté urbaine de Toronto, Clean Waters, Clear Choices: Recommendations for Action (1994), huit utilisations bénéfiques étaient réputées altérées et trois nécessitaient une évaluation plus approfondie.
Quels ont été les accomplissements jusqu’ici?
Depuis la mise en œuvre du plan d’assainissement, en 1987, des organismes, des municipalités et des organisations non gouvernementales ont travaillé en collaboration en vue de l’amélioration des conditions environnementales dans le SP de la Communauté urbaine de Toronto. La mise en œuvre de mesures d’assainissement et de remise en état a débuté en 1994 et a permis des améliorations considérables et démontrables en lien avec la qualité de l’eau et des sédiments, la quantité et l’état des habitats terrestres et aquatiques, de même que la santé du biote aquatique et des communautés aquatiques. Par exemple, les concentrations de phosphore le long du rivage respectent maintenant la cible mésotrophe fixée pour le plan d’assainissement, on a constaté une réduction considérable des apports de bactéries vers le rivage, ce qui a permis une réduction constante des fermetures de plages, la santé des communautés benthiques s’est améliorée et la création de centaines d’hectares d’habitats terrestres et aquatiques le long des cours d’eau et du rivage a amélioré les conditions de vie des poissons et des espèces fauniques.
Quatre des onze utilisations bénéfiques réputées altérées ou considérées comme nécessitant une évaluation plus approfondie sont désormais classées dans la catégorie des utilisations non altérées, ce qui permet notamment de mesurer les progrès réalisés depuis 30 ans. Il s’agit notamment des utilisations bénéfiques suivantes : malformation ou problèmes de reproduction chez les oiseaux ou chez d’autres animaux (2011); tumeurs ou autres malformations chez les poissons (2011); dégradation des organismes benthiques (2016) et restrictions des activités de dragage (2016). De plus, un rapport d’évaluation sur l’enlaidissement du paysage reposant sur trois années de données et recommandant le reclassement de cette utilisation en tant qu’utilisation non altérée sera prêt en 2016.
Au chapitre de la qualité de l’eau, la Ville de Toronto a fait des progrès en mettant en œuvre le Wet Weather Flow Master Plan (plan de gestion des débits par temps pluvieux), une mesure prioritaire ciblée par le plan d’assainissement de la Communauté urbaine de Toronto. Depuis 2003, la Ville a investi 485 M$ dans des projets de gestion des débits par temps pluvieux en vue d’améliorer la qualité de l’eau dans les cours d’eau de Toronto et sur le littoral du lac Ontario, de rendre les infrastructures plus résilientes afin de réduire les risques d’inondation associés aux tempêtes extrêmes et de réaliser des projets de restauration et de protection des cours d’eau contre l’érosion future, dans le but de favoriser la santé de l’écosystème.
Huit des onze plages de Toronto arborent désormais la certification « drapeau bleu ». En 2005, il n’y avait que quatre de ces plages et en 2007, six. Cette certification témoigne de normes élevées en matière de qualité de l’eau, ainsi que d’autres facteurs, comme l’éducation environnementale, la gestion environnementale, la sécurité et les services. Les plages qui n’ont toujours pas la certification « drapeau bleu », soit la plage du parc Marie Curtis Est, la plage de Sunnyside et la plage Rouge, sont situées près de l’embouchure de ruisseaux et de rivières et sont donc très touchées par les eaux pluviales et d’autres apports de pollution qui pénètrent dans ces affluents. Environnement et Changements climatiques Canada a récemment terminé d’exhaustives analyses de surveillance et de suivi des sources microbiennes pour cerner les sources de bactérie E. coli qui sont à la source d’affichages à la place Marie Curtis Est et à la plage de Sunnyside.
En matière d’atténuation de la dégradation d’habitats de poissons et d’espèces fauniques, des progrès considérables ont été réalisés par l’entremise d’Aquatic Habitat Toronto, une organisation unique et collaborative responsable de la mise en œuvre de la Toronto Waterfront Aquatic Habitat Restoration Strategy, ou TWAHRS (Stratégie de restauration de l’habitat aquatique sur le rivage de Toronto), en appui au plan d’assainissement de la Communauté urbaine de Toronto. Cette organisation est constituée de représentants d’Environnement et Changements climatiques Canada, de Pêches et Océans Canada, du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, de l’Office de protection de la nature de la Communauté urbaine de Toronto, de la Ville de Toronto, de Ports Toronto et de Waterfront Toronto. Des efforts considérables ont été déployés afin de protéger et de restaurer les habitats de poissons et d’espèces fauniques dans le secteur préoccupant de la Communauté urbaine de Toronto. L’élaboration et la mise en œuvre du TWAHRS ont entraîné la réalisation de grands travaux de restauration au parc Tommy Thompson et le long du rivage torontois. On y a notamment restauré et créé des milieux humides le long des berges, naturalisé des littoraux, restauré des habitats perdus à la suite du développement urbain et créé de nouveaux habitats pour répondre aux exigences complexes du cycle de vie des poissons et des espèces fauniques.
Que reste-t-il à faire?
Dans le SP de la Communauté urbaine de Toronto, la mise en œuvre de grands projets d’infrastructure et la mise à niveau de la principale station d’épuration des eaux usées de Toronto sont les principales priorités. Ces projets, ainsi que le Plan directeur pour la gestion des débits par temps pluvieux de la Ville de Toronto, le Don River and Central Waterfront Trunk Interceptor Project (projet d’égouts collecteurs et intercepteurs de la rivière Don et du secteur riverain central) et la Combined Sewer Overflow Control and Treatment Strategy (stratégie de contrôle et de traitement du débordement des égouts unitaires), permettront tous d’améliorer considérablement la qualité de l’eau du secteur riverain de Toronto.
Le remaniement et la naturalisation de l’embouchure de la rivière Don sont d'autres grands projets de restauration. Ce projet permettra de réduire les inondations, de créer une embouchure plus naturelle et d’ajouter une superficie importante de nouvelles zones humides et de nouveaux habitats riverains (l’interface entre la terre et la rivière ou le ruisseau) au secteur riverain de Toronto.
La restauration d’habitats côtiers en milieu humide pour les poissons et la faune constitue une priorité pour Toronto à la suite du remplissage, il y a des années, de 428 hectares dans le marécage de la baie Asbridges sur l’embouchure de la rivière Don aux fins de la création des installations portuaires de Toronto. Par conséquent, la poursuite de la mise en œuvre de la Toronto Waterfront Aquatic Habitat Restoration Strategy (stratégie de restauration des habitats aquatiques des rives de Toronto) est fondamentale en vue de l’intégration aux projets d’aménagement du littoral d’améliorations aux habitats aquatiques et aux ressources halieutiques afin de rendre le rivage plus convivial et plus viable, dans le but ultime de retirer Toronto de la liste des SP en vertu de l’Accord relatif à la qualité de l’eau des Grands Lacs et de l’Accord Canada-Ontario pour la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème du bassin des Grands Lacs.
Aperçu
En vertu de l’Accord Canada-Ontario pour la qualité de l’eau et la santé de l’écosystème du bassin des Grands Lacs, le Canada et l’Ontario continueront à faire des progrès considérables dans la mise en œuvre de mesures d’assainissement, de rétablissement environnemental et de restauration des utilisations bénéfiques dans le SP de la Communauté urbaine de Toronto. Ces mesures devraient être complétées après 2020.
Partenaires
Les efforts déployés dans la Communauté urbaine de Toronto sont le fruit d’un partenariat entre le gouvernement du Canada, d’autres gouvernements et des groupes non gouvernementaux, y compris des membres de la population.
La mise en œuvre de travaux d’assainissement environnemental requiert beaucoup d’expertise scientifique et technique, de connaissances du milieu et de travail acharné. Une tâche aussi colossale ne saurait être l’œuvre d’une seule organisation et doit être réalisée en collaboration.
Voici les participants qui contribuent aux efforts déployés dans le SP de la Communauté urbaine de Toronto :
- Ville de Toronto (en anglais)
- Environnement et Changement climatique Canada
- Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario
- Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario
- Office de protection de la nature de la Communauté urbaine de Toronto (en anglais)
Liens connexes
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