Impulser l’avenir : Accroître la confiance financière des filles au moyen de l’apprentissage ludique – Dossier de recherche sur l’égalité des sexes
Faits saillants
- En 2022, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) a offert des interventions d’éducation financière « ludiques » à environ 7 400 élèves de la 6e à la 12e année partout au Canada.
- Ces interventions ludiques ont permis d’améliorer les connaissances et la confiance financières des filles et des garçons. Ces approches ciblées et captivantes ont tiré parti de la science du comportement pour accroître la littératie financière et la résilience des jeunes.
- Domaines dans lesquels l’écart entre les sexes a été comblé : Les interventions ont permis de combler l’écart entre les sexes dans plusieurs domaines clés, comme la compréhension des dépenses futures, les connaissances relatives aux cartes de crédit et l’endroit où trouver des informations financières. Les filles montraient des améliorations substantielles à la fin de l’intervention, leur niveau de connaissance étant égal à celui des garçons.
- Domaines dans lesquels l’écart entre les sexes s’est rétréci : Bien que l’écart entre les sexes ait subsisté à certains égards, les interventions ont permis aux filles d’atteindre un niveau de confiance identique à celui des garçons avant l’intervention dans des domaines comme la gestion de l’argent et la préparation à la prise de décisions financières futures.
Avant-propos
Dès la maternelle, les petites filles sont amenées à croire qu’elles ne sont pas aussi douées que les garçons en mathématiqueNote de bas de page 1 . Un enfant qui a confiance en ses moyens en mathématique et qui joue avec les chiffres aura confiance en ses moyens lorsqu’il sera question d’argent. À l’inverse, un enfant qui pense ne pas être fait pour les mathématiques risque de manquer de confiance pendant longtemps en matière de finances. Les jeunes filles risquent donc de devenir des femmes qui sont moins confiantes et qui ont moins de connaissances sur le plan financier que leurs pairs masculins. Une étude mondiale a montré que, dès l’âge de 15 ans, la fille moyenne est conditionnée à se sentir moins confiante que le garçon moyen en ce qui concerne les questions d’argentNote de bas de page 2 . De plus, environ un tiers de l’écart entre les sexes en matière de connaissances financières chez les adultes peut s’expliquer par le fait que les femmes ont moins confiance en elles que les hommesNote de bas de page 3 .
C’est pourquoi les femmes et les filles sont mises de l’avant dans la Stratégie nationale pour la littératie financière en tant que population diversifiée susceptible de bénéficier d’approches adaptées pour renforcer la résilience financière. Pour aider à combler l’écart entre les sexes, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) a élaboré des interventions précoces visant à accroître la confiance et les connaissances financières chez les jeunes, en particulier chez les jeunes filles, et en a testé les avantages.
Méthodologie
De février 2022 à janvier 2023, l’ACFC a utilisé la plateforme éducative ChatterHigh pour proposer des interventions éducatives aux élèves de la 6e à la 12e année dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada. Dans le cadre de ces interventions, les élèves ont participé à des cours ludiques, notamment en prenant part à des courses au trésor en ligne dans le cadre desquelles ils devaient effectuer des recherches sur les pages Web de l’ACFC pour trouver des réponses à des questions d’ordre financier. Une fois les activités terminées, les élèves étaient récompensés en récoltant des points permettant à leur école de remporter des prix amusants.
L’ACFC a créé et offert deux cours ludiques fondés sur la science du comportement :
- Fondements de la gestion de l’argent (élèves de la 6e à la 12e année, durée approximative de 30 minutes). Ce cours aborde des sujets financiers de base comme la distinction entre les besoins et les désirs, l’établissement d’un budget, l’épargne et la compréhension des cartes de débit et de crédit.
- Gestion de l’argent après le secondaire (élèves de la 6e à la 12e année, durée approximative de 45 minutes). Ce cours prépare les étudiants à prendre des décisions financières liées à l’entrée dans la population active et au financement de l’enseignement supérieur.
Les cours de l’ACFC étaient offerts aux écoles de partout au pays, en anglais et en français. Les cours avaient une structure délibérément conviviale afin que les enseignants puissent les intégrer plus facilement à leurs plans de classe. Afin de mesurer l’impact des cours sur le degré de confiance et de connaissances financières des élèves, des sondages ont été menés avant le commencement des cours et après leur achèvement. En tout, 7 359 élèves de 301 écoles réparties dans 139 secteurs ont complété avec succès les cours.
Principales constatations
Dans l’ensemble, les interventions ciblées d’éducation financière de l’ACFC présentées sur la plateforme ChatterHigh ont contribué à renforcer la confiance et les connaissances financières des élèves qui y ont participé. Elles ont permis aux jeunes d’acquérir les compétences et les connaissances nécessaires pour prendre des décisions financières éclairées et ont favorisé la résilience financière.
Les interventions ont notamment permis de combler ou de rétrécir l’écart entre les sexes dans plusieurs domaines clés :
Domaines dans lesquels l’écart entre les sexes a été comblé
1. Connaissances relatives aux cartes de crédit : Avant l’intervention, à peine un peu plus de la moitié des filles et deux tiers des garçons avaient des connaissances sur les cartes de crédit. Après l’intervention, les deux groupes avaient renforcé leurs connaissances, 72,2 % des filles et 73,5 % des garçons indiquant en savoir beaucoup sur les cartes de crédit. Les filles ont connu une augmentation appréciable de 18,4 points de pourcentage dans ce domaine, faisant passer leur degré de connaissances et de confiance au même niveau que celui des garçons.
Figure 1.
Version texte - Figure 1
Figure 1 : Connaissances relatives aux cartes de crédit
Titre : J'en sais beaucoup sur les cartes de crédit.
Avant l’intervention : 53,9 % des étudiantes, 65,9 % of étudiants (la différence entre les résultats est statistiquement significative, P < 0.05)
Après l’intervention : 72,2 % des étudiantes, 73,5 % des étudiants (la différence entre les résultats n’est pas statistiquement significative, P ≥ 0.05)
On constate chez les étudiantes une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre les connaissances relatives aux cartes de crédit avant l’intervention et celles après l’intervention
On constate chez les étudiants une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre les connaissances relatives aux cartes de crédit avant l’intervention et celles après l’intervention
Remarque : L’astérisque (*) indique que la différence entre les résultats est statistiquement significative (P < 0,05), tandis que la mention « ns » indique le contraire (P ≥ 0,05).
Source de données : cours Gestion de l’argent après le secondaire
2. Compréhension des dépenses futures : Au départ, 57,6 % des filles et 69,1 % des garçons étaient au fait des dépenses auxquelles ils pourraient être confrontés après le secondaire, comme le loyer et les frais de subsistance. L’intervention a permis d’augmenter cette compréhension de 20,2 points de pourcentage pour les filles et de 8,3 points pour les garçons, comblant ainsi efficacement l’écart entre les sexes.
Figure 2.
Version texte - Figure 2
Figure 2 : Compréhension des dépenses futures
Titre : J'en sais beaucoup sur les dépenses que je pourrais devoir engager après l'école secondaire.
Avant l’intervention : 57,6 % des étudiantes, 69,1 % des étudiants (la différence entre les résultats est statistiquement significative, P < 0,05)
Après l’intervention : 77,8 % des étudiantes, 77,4 % des étudiants (la différence entre les résultats n’est pas statistiquement significative, P ≥ 0,05)
On constate chez les étudiantes une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre le degré de compréhension des dépenses futures avant l’intervention et celui après l’intervention
On constate chez les étudiants une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre le degré de compréhension des dépenses futures avant l’intervention et celui après l’intervention
Remarque : L’astérisque (*) indique que la différence entre les résultats est statistiquement significative (P < 0,05), tandis que la mention « ns » indique le contraire (P ≥ 0,05).
Source de données : cours Gestion de l’argent après le secondaire
3. Trouver des informations financières : Au départ, moins de filles (57,2 %) que de garçons (65,5 %) savaient où trouver des informations financières. Après l’intervention, l’écart entre les sexes à ce chapitre était comblé, les filles ayant connu une amélioration de 23,4 points de pourcentage, et les garçons de 16,7 points. Ce gain substantiel fait ressortir l’impact qu’a eu cette intervention sur la capacité des jeunes à accéder à des informations financières fiables pour les aider à prendre des décisions éclairées en matière de gestion financière.
Figure 3.
Version texte - Figure 3
Figure 3 : Trouver des informations financières
Titre : Je sais où trouver l'information qui m'aidera à prendre de bonnes décisions financières.
Avant l’intervention : 57,2 % des étudiantes, 65,5 % des étudiants (la différence entre les résultats est statistiquement significative, P < 0,05)
Après l’intervention : 80,5 % of des étudiantes, 82,3 % des étudiants (la différence entre les résultats n’est pas statistiquement significative, P ≥ 0,05)
On constate chez les étudiantes une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre la capacité de trouver des informations financières avant l’intervention et celle après l’intervention
On constate chez les étudiants une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre la capacité de trouver des informations financières avant l’intervention et celle après l’intervention
Remarque : L’astérisque (*) indique que la différence entre les résultats est statistiquement significative (P < 0,05), tandis que la mention « ns » indique le contraire (P ≥ 0,05).
Source de données : cours Gestion de l’argent après le secondaire
Domaines dans lesquels l’écart entre les sexes s’est rétréci
1. Confiance en matière de gestion de l’argent : La confiance en matière de gestion de l’argent a connu une augmentation significative pour les deux groupes. Au départ, 39,7 % des filles et 53,8 % des garçons se disaient confiants en ce qui concerne la gestion de l’argent. Cela dit, le pourcentage de filles ayant déclaré pouvoir gérer leur argent en toute confiance a grimpé d’environ 15 points de pourcentage, tandis que le pourcentage de garçons a augmenté de 11 points de pourcentage. Bien qu’un écart entre les sexes subsiste après l’intervention, il est évident que les deux groupes ont fait des progrès remarquables en matière de confiance financière.
Figure 4.
Version texte - Figure 4
Figure 4 : Confiance en matière de gestion de l’argent
Titre : J’ai confiance en ma capacité de gérer l’argent.
Avant l’intervention : 39,7 % des étudiantes, 53,8 % des étudiants (la différence entre les résultats est statistiquement significative, P < 0,05)
Après l’intervention : 54,7 % des étudiantes, 64,8 % des étudiants (la différence entre les résultats est statistiquement significative, P < 0,05)
On constate chez les étudiantes une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre la capacité de gérer l’argent avant l’intervention et celle après l’intervention
On constate chez les étudiants une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre la capacité de gérer l’argent avant l’intervention et celle après l’intervention
La différence entre la capacité des étudiants à trouver des informations financières avant l’intervention et la capacité des étudiantes à trouver des informations financières après l’intervention n’est pas statistiquement significative (P ≥ 0,05)
Remarque : L’astérisque (*) indique que la différence entre les résultats est statistiquement significative (P < 0,05), tandis que la mention « ns » indique le contraire (P ≥ 0,05).
Source de données : cours Gestion de l’argent après le secondaire
2. Préparation à la prise de décisions financières futures : Avant l’intervention, 45,8 % des filles et 61,9 % des garçons ont déclaré se sentir prêts à prendre des décisions financières. Après l’intervention, ces chiffres sont passés à 66,5 % pour les filles et à 76,3 % pour les garçons : la confiance des filles a augmenté de 20,7 points et celle des garçons de 14,4 points.
Figure 5.
Version texte - Figure 5
Figure 5 : Préparation à la prise de décisions financières futures
Titre : Je me sens prêt(e) à prendre toute décision financière à l'avenir.
Avant l’intervention : 45,8 % des étudiantes, 61,9 % des étudiants (la différence entre les résultats est statistiquement significative, P < 0,05)
Après l’intervention : 66,5 % des étudiantes, 76,3 % des étudiants (la différence entre les résultats est statistiquement significative, P < 0,05)
On constate chez les étudiantes une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre le degré de préparation à la prise de décisions futures avant l’intervention et celui après l’intervention
On constate chez les étudiants une différence statistiquement significative (P < 0,05) entre le degré de préparation à la prise de décisions futures avant l’intervention et celui après l’intervention
La différence entre le degré de préparation à la prise de décisions futures des étudiants avant l’intervention et le degré de préparation à la prise de décisions futures des étudiantes après l’intervention n’est pas statistiquement significative (P ≥ 0,05)
Remarque : L’astérisque (*) indique que la différence entre les résultats est statistiquement significative (P < 0,05), tandis que la mention « ns » indique le contraire (P ≥ 0,05).
Source de données : cours Gestion de l’argent après le secondaire
Conclusion
Ces interventions font ressortir l’importance de rehausser la confiance financière des jeunes et démontrent que l’écart entre les sexes peut être comblé ou rétréci à de nombreux égards. Bien que des écarts entre les sexes subsistent, des interventions ciblées qui tirent parti de l’éducation financière selon une approche ludique peuvent améliorer considérablement les connaissances financières, renforcer la confiance et favoriser l’adoption de comportements financiers positifs. Pour témoigner du succès de ces interventions, l’ACFC mènera cette initiative auprès d’un plus grand nombre d’élèves dans l’ensemble du pays.
Le recours à la science du comportement pour créer des cours destinés aux jeunes, faciles d’utilisation pour les enseignants et intéressants pour les élèves s’est avéré efficace pour engager et éduquer les jeunes. En collaborant avec les partenaires de l’écosystème de la littératie financière, nous pouvons renforcer l’éducation financière des jeunes et, surtout, combler le fossé entre les sexes sur le plan de l’éducation et de la confiance financières. Ensemble, nous pouvons encourager les jeunes à adopter des comportements financiers positifs et renforcer leur capacité à prendre des décisions financières éclairées et à s’assurer un avenir plus résilient sur le plan financier.
Il est impératif de continuer à concevoir et à mettre en œuvre des programmes et des interventions qui non seulement dotent les jeunes de connaissances financières, mais leur donnent également la confiance nécessaire pour appliquer ces connaissances de manière efficace. Il s’agit d’une priorité non seulement pour les filles et les femmes, mais aussi pour l’amélioration de la société dans son ensemble : on s’attend à ce que les Canadiennes contrôlent environ 4 billions de dollars d’actifs financiers d’ici 2028, soit près du double du niveau de 2019Note de bas de page 4 . En investissant dans des initiatives destinées aux jeunes filles, nous favoriserons l’émergence de générations futures de femmes confiantes et bien renseignées sur le plan financier, qui pourront contribuer à la croissance économique du Canada.
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