Déclaration de la ministre des Affaires étrangères sur la situation au Venezuela
Déclaration
Le 9 septembre 2024 – Ottawa (Ontario) – Affaires mondiales Canada
La ministre des Affaires étrangères, l’honorable Mélanie Joly, a fait aujourd’hui la déclaration suivante :
« Le Canada condamne sans équivoque la répression continue et grandissante, exercée par le régime de Nicolas Maduro au Venezuela, en particulier dans la foulée des élections présidentielles. Cette répression s’est traduite par des douzaines de morts et plus de 2 000 détentions arbitraires, parfois suivies de la disparition forcée de personnes — dont plus de 100 jeunes — qui ont participé à des manifestations.
« Nous condamnons également l’utilisation de tactiques répressives par les autorités vénézuéliennes pour créer un climat de peur et d’intimidation au sein de la population vénézuélienne, ainsi que l’augmentation de la persécution et du harcèlement des dissidentes et des dissidents, en particulier à l’encontre des dirigeantes et des dirigeants politiques opposés au régime de Maduro.
« Le Canada déplore le fait que le Conseil national électoral du Venezuela n’ait pas publié les résultats officiels et les décomptes de votes disponibles (actas), malgré de nombreux appels de la communauté internationale.
« Le Canada est profondément préoccupé par le fait qu’Edmundo González Urrutia, qui semble avoir remporté l’élection présidentielle du 28 juillet 2024 à une large majorité, d’après les décomptes de votes accessibles au public, ait été contraint de quitter le pays. Dans une démocratie, aucune personnalité politique ne devrait être forcée de chercher refuge à l’extérieur de son pays. Cette tournure inacceptable des événements souligne le besoin urgent d’un environnement au Venezuela où l’engagement démocratique peut s’épanouir sans crainte de représailles.
« Une solution pacifique, négociée et portée par les Vénézuéliennes et les Vénézuéliens est nécessaire pour résoudre cette crise. Le Canada continue de demander la tenue de négociations pour veiller à ce que la volonté démocratique du peuple vénézuélien, exprimée lors des élections du 28 juillet, soit respectée et qu’un processus de transition pacifique soit mis en place. Nous sommes prêts à joindre notre voix à celles de l’Organisation des États américains et de nos partenaires pour soutenir ce dialogue.
« Le Canada est solidaire de l’Argentine et du Brésil et condamne la révocation du statut de protection de l’ambassade d’Argentine à Caracas, où se trouvent actuellement des membres de l’équipe de María Corina Machado, dirigeante de l’opposition, qu’on a empêchée de se présenter sous de faux motifs. Le Canada rappelle aux autorités vénézuéliennes leur obligation de respecter la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, notamment en ce qui concerne l’inviolabilité des locaux diplomatiques.
« Le Canada travaillera avec la communauté internationale pour demander des comptes aux responsables de violations des droits de la personne et de crimes contre l’humanité. La Cour pénale internationale (CPI) a un rôle essentiel à jouer pour remédier à ces graves injustices. L’enquête en cours de la CPI sur le Venezuela a été ouverte sur la base d’une évaluation selon laquelle il existe des motifs raisonnables de croire que des crimes contre l’humanité ont été commis au Venezuela depuis au moins avril 2017, notamment dans le contexte de détentions arbitraires et d’assassinats liés à des manifestations.
« Le Canada a soutenu et continuera de soutenir le peuple vénézuélien et son désir de vivre dans une société pacifique et démocratique. »
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