Discours du ministre Champagne à la première réunion des ministres du Commerce du Commonwealth

Discours

Table ronde intitulée « Saisir les occasions liées au commerce et à l’investissement au sein du Commonwealth et s’attaquer aux défis qu’ils présentent »

Le 10 mars 2017 – Londres, Royaume-Uni

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

C’est un grand plaisir pour moi de représenter le Canada à la première réunion des ministres du Commonwealth responsables du commerce, de l’industrie et de l’investissement.

Je suis également ravi de participer à notre panel ce matin sur le commerce et l’investissement au sein du Commonwealth.

Je tiens à remercier le Conseil du Commonwealth pour les entreprises et l’investissement et le Secrétariat du Commonwealth d’avoir organisé notre rencontre à Londres cette semaine.

Compte tenu des événements dans le monde qui nous entoure, le sujet d’aujourd’hui est tout à fait d’actualité.

Le Canada croit fermement que le commerce et l’investissement sont synonymes de croissance pour nos entreprises et nos économies.

Et qu’à son tour, la croissance est synonyme d’emplois bien rémunérés pour la classe moyenne et les personnes qui travaillent fort pour en faire partie.

Nous savons que c’est vrai, parce que le niveau de vie a énormément augmenté depuis la Deuxième Guerre mondiale – tant dans les pays en développement que dans les pays développés.

L’ouverture et la libéralisation du commerce ces dernières décennies ont grandement contribué à cette hausse.

Nous savons cependant que tout le monde n’a pas bénéficié de ces avantages dans la même mesure. Nous en constatons aujourd’hui les résultats.

Il est malheureux que l’anxiété économique que ressentent bon nombre de personnes dans le monde se traduise par de la colère et de l’hostilité à l’égard des accords commerciaux et de la mondialisation.

Dans ce contexte, nous devons prendre au sérieux les préoccupations légitimes de nos citoyens et les apaiser concrètement.

Comme l’a mentionné le premier ministre Trudeau à Hambourg le mois dernier : « Le moment est venu de réaliser que cette colère et cette anxiété qui s’emparent de notre monde sont bien réelles. Et elles sont là pour rester ».

Nous devons faire tout en notre pouvoir pour veiller à ce que les retombées du commerce profitent à un plus grand nombre et plus équitablement.

Faute de quoi, nous ne ferons que renforcer le protectionnisme et donner du courage aux personnes qui s’opposent à des échanges commerciaux plus libres et plus ouverts.

C’est pour cette raison que le Canada a adopté un programme commercial progressiste avec ses partenaires au pays et à l’étranger.

Le commerce progressiste consiste à veiller à ce que tous les segments de la société puissent profiter des retombées du commerce et de l’investissement, en particulier les femmes, les peuples autochtones, les jeunes, ainsi que les petites et moyennes entreprises.

Il s’agit non seulement de la meilleure chose à faire, mais également d’un élément essentiel à la croissance économique et à la prospérité.

Les PME, y compris celles dirigées par des femmes, des jeunes et des Autochtones, sont les moteurs de nos économies et la force vitale de nos collectivités.

Au Canada, par exemple, les PME représentent la quasi-totalité des entreprises canadiennes et emploient 90 p. 100 de la main-d’œuvre du secteur privé.

Or, seul un faible pourcentage de ces entreprises exportent. Grâce à notre programme commercial progressiste ou axé sur la classe moyenne, nous mettons à l’avant-plan les besoins et les aspirations de ces entreprises, et ceux de tous les entrepreneurs et propriétaires non conventionnels, afin de les aider à atteindre leur plein potentiel d’exportation. 

Le commerce progressiste signifie également ouverture et transparence, et le maintien d’un dialogue avec la société civile et toute une variété d’intervenants.

Il s’agit aussi de s’assurer que les accords commerciaux renferment des dispositions rigoureuses dans des domaines importants comme les droits des travailleurs, l’égalité entre les sexes et la protection de l’environnement, et qu’ils renforcent le droit imprescriptible des gouvernements de légiférer dans l’intérêt public.

En résumé, il s’agit de tout mettre en œuvre pour que le commerce international serve les intérêts tant des entreprises que des citoyens, et surtout qu’il serve les intérêts des gens.

Le gouvernement du Canada défend ces valeurs progressistes et les prône au Commonwealth, au G7, au G20 et à l’OMC, entre autres.

L’entrée en vigueur récente de l’Accord de l’OMC sur la facilitation des échanges est l’une des façons de matérialiser le commerce progressiste.

On prévoit que les avantages de l’Accord seront particulièrement importants pour les pays en développement et les petites et moyennes entreprises, pour qui les coûts des échanges commerciaux sont disproportionnellement élevés.

Selon l’OMC, la mise en œuvre complète de l’Accord pourrait réduire les coûts des échanges de plus de 14 p. 100 en moyenne et accroître les exportations mondiales de marchandises d’un montant pouvant atteindre 1 billion de dollars, dont jusqu’à 730 milliards profiteraient aux pays en développement.

La Banque mondiale estime que jusqu’à 10 millions de femmes propriétaires d’entreprise dans les pays en développement pourraient bénéficier des efforts visant à rendre les PME plus compétitives sur les marchés d’exportation.

Ce sont là des faits dont il faut parler et des objectifs que nous devons chercher à atteindre.

Le Canada se réjouit à l’idée de collaborer avec les pays en développement pour mettre en œuvre intégralement leurs engagements aux termes de l’Accord, notamment par l’entremise de l’Alliance mondiale pour la facilitation des échanges.

Le Canada est cofondateur de l’Alliance, qui a été lancée en décembre 2015. En tant que plateforme réunissant les ressources, le leadership et l’expertise des secteurs public et privé, l’Alliance aide les pays en développement membres de l’OMC à mettre en œuvre des réformes liées à l’Accord qui sont importantes sur le plan commercial.

Le Canada attend également avec impatience l’application provisoire de notre accord de libre-échange moderne et progressiste avec l’Union européenne, l’Accord économique et commercial global [AECG]. Il stimulera les échanges avec notre deuxième partenaire commercial, tout en maintenant des normes élevées dans des secteurs tels que la salubrité des aliments, la protection de l’environnement et les droits des travailleurs.

L’AECG et l’Accord sur la facilitation des échanges sont la preuve que les accords commerciaux progressistes sont possibles tant bilatéralement que multilatéralement.

Le Canada est fier d’être signataire de ces deux accords qui mettent la classe moyenne, et les personnes qui travaillent fort pour en faire partie, au cœur de notre programme commercial.

Avant de faire carrière en politique, j’étais un homme d’affaires. J’ai travaillé pendant de nombreuses années dans des sociétés mondiales d’ingénierie et d’énergie, notamment ici à Londres.

Alors je comprends très bien l’importance du commerce. Et je suis déçu de voir le scepticisme et l’hostilité qu’il suscite aujourd’hui.

Il est facile de rejeter ou d’ignorer les sceptiques et les opposants.

Mais comme l’a également affirmé le premier ministre du Canada dans son allocution à Hambourg, « nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les préoccupations de nos travailleurs et de nos citoyens. Nous devons régler les causes profondes de leurs préoccupations et prendre au sérieux l’effet que la transformation de notre économie a sur la vie des gens ».

C’est l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement du Canada a réduit les impôts pour la classe moyenne, instauré l’Allocation canadienne pour enfants et investi 186 milliards de dollars dans les infrastructures créatrices d’emplois.

Parallèlement, nous reconnaissons que nous devons collaborer avec nos partenaires pour remodeler la mondialisation afin de nous assurer que les avantages d’un environnement commercial mondial plus ouvert sont plus largement partagés.

Notre programme commercial progressiste constitue un volet important de nos efforts quant à l’aspect politique des choses. Cependant, les lois et les politiques ne suffisent pas. Nous devons également travailler plus fort pour vendre l’idée que le commerce est au service de la population. 

Nous avons tous pour responsabilité de démontrer à nos citoyens, par des exemples concrets et pertinents, de quelle façon le commerce améliore leur vie et est une force positive dans le monde.

C’est de cette manière que nous pourrons obtenir et conserver un soutien à l’égard du commerce à une époque où les sentiments protectionnistes et isolationnistes s’accentuent à l’échelle internationale.

Il est important de bien faire les choses, parce que la prospérité future des personnes que nous représentons est en jeu.

Je suis impatient d’entendre vos points de vue et vos idées sur la façon dont nous pouvons travailler ensemble pour renforcer la relation commerciale entre nous et avec le reste du monde, tout en nous assurant que tous nos citoyens bénéficient des avantages de ces échanges accrus.

Nous faisons face à un défi commun, que nous devons surmonter ensemble. Il en va de notre prospérité commune.

Merci.

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