Discours du ministre Dion au Conseil ministériel de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe
Discours
Le 8 décembre 2016 - Hambourg, Allemagne
Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.
Nous voici à nouveau réunis en ces temps incertains, où la sécurité mondiale et régionale est menacée. Je vais me concentrer sur quatre enjeux d’importance : le principe fondamental de l’intégrité territoriale, le contrôle des armes classiques, les droits de la personne et le respect de la diversité.
Premièrement, l’intégrité territoriale est le principe fondamental qui sous-tend cette organisation qu’est l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe [OSCE]. À cet égard, nous devons nous opposer résolument aux récentes tentatives de redéfinir les frontières européennes par la force, en violation flagrante du droit international et de l’Acte final d’Helsinki.
Je réitère fermement que le Canada ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas l’annexion illégale de la République autonome de Crimée, qui fait partie intégrante du territoire ukrainien. Le règlement de la crise en Ukraine, ainsi que l’appui constant du Canada à la mise en œuvre des accords de Minsk pour tous les partis et à la Mission spéciale d’observation, demeure une priorité et doit continuer d’être l’un des principaux objectifs de l’OSCE.
Deuxièmement, le contrôle des armes, la transparence et l’instauration de la confiance sont la police d’assurance pour assurer la sécurité de l’Europe. C’est pourquoi nous regrettons le désengagement de la Russie de la mise en œuvre complète des accords en vigueur sur le contrôle des armes, en particulier la suspension de sa participation au Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe.
Pendant des décennies, ces mécanismes ont été déterminants dans le maintien de la stabilité malgré de profonds changements dans l’environnement stratégique européen. Bien qu’il soit nécessaire de l’actualiser, le cadre existant, à savoir le Document de Vienne, le Traité sur le régime « Ciel ouvert » et le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe, a façonné les relations entre les États en assurant une prévisibilité et une transparence dans les dotations et activités militaires en Europe.
Quant à l’idée d’un dialogue structuré à l’OSCE pour composer avec les réalités et les défis actuels en matière de sécurité, y compris la question du contrôle des armes classiques, le Canada y est favorable pour autant qu’il ne remette pas en cause les fondements déjà établis par le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe, le Document de Vienne et le Traité sur le régime « Ciel ouvert ». Il est crucial de respecter les engagements antérieurs sur le contrôle des armes afin d’instaurer un climat de confiance indispensable pour trouver de nouvelles solutions. La première étape serait de discuter des perceptions qu’ont les membres participants de l’OSCE de ce qui constitue une menace.
Troisièmement, notre engagement commun en faveur des droits de la personne et des principes démocratiques cimente notre unité. À cet égard, le Canada est préoccupé par certains agissements néfastes, observés dans la région de l’OSCE.
C’est pourquoi, Monsieur le Président, j’ai le plaisir d’indiquer que, dans le cadre de l’engagement mondial du Canada à défendre les droits universels de la personne, y compris les droits des femmes, des minorités, des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles et intersexuées et d’autres groupes vulnérables, nous travaillons activement avec le Bureau de l’OSCE pour les institutions démocratiques et les droits de l’homme à mettre au point une série de mesures financières concrètes pour aider le Bureau à assurer notre sécurité globale.
Le Canada soutient pleinement les efforts de la présidence allemande de faire adopter par l’OSCE la définition pratique du terme « antisémitisme » proposée par l’Alliance internationale sur la mémoire de l’Holocauste avec le soutien de ses membres. J’encourage mes collègues ici à plaider en faveur de cette définition, surtout à la lumière des actes odieux d’antisémitisme qui sont toujours commis dans le monde.
Enfin, je vais brièvement parler de la diversité et de l’inclusion. À une époque où un vent de méfiance, de peur, voire de xénophobie souffle sur notre région, nous devons demeurer fidèles à ces principes communs. L’expérience du Canada témoigne que la diversité est une source de force, non de faiblesse.
Lorsque tous les citoyens ont voix au chapitre et qu’ils peuvent participer au processus démocratique de prise de décision, lorsqu’ils sentent qu’ils peuvent contribuer à la vie civique, économique et culturelle de leur collectivité et de leur pays, il en résulte une société plus à l’aise avec elle-même, une société moins vulnérable à la montée de l’extrémisme et, en définitive, une société plus sûre.
Pour terminer, le Canada remercie chaleureusement le président allemand en fonction, M. Frank-Walter Steinmeier, ainsi que son équipe, de nous avoir guidés dans des discussions ardues. Nous serons heureux de coopérer avec la présidence autrichienne dans le souci de continuer à protéger et à renforcer nos principes et nos engagements communs à faire de la région de l’OSCE un endroit plus sûr pour tous.
Je vous remercie.
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