Discours du ministre Dion à la réunion ministérielle de l'APEC sur les changements climatiques et la sécurité alimentaire dans la région de l'Asie-Pacifique

Discours

Mettre fin à la famine, à l’ère du changement climatique et du stress hydrique

Le 17 novembre 2016 - Lima, Pérou

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Le Pérou n’aurait pu choisir un meilleur sujet prioritaire pour nous tous que la sécurité alimentaire. Il s’agit incontestablement de l’un des enjeux critiques du XXIe siècle.

La région de l’Asie-Pacifique a accompli des progrès considérables au cours des dernières décennies dans la lutte contre la faim et la malnutrition chroniques, mais il reste beaucoup à faire. La communauté internationale s’est engagée à atteindre un objectif ambitieux, rien de moins que d’éliminer la faim dans le monde d’ici 2030. C’est l’objectif no 2 des ODD [Objectifs de développement durable]. Dans sa Feuille de route sur la sécurité alimentaire, l’APEC propose de réduire de 10 p. 100 la perte et le gaspillage d’aliments dans la région d’ici 2020.

La seule façon d’atteindre cet objectif ambitieux de l’APEC est d’unir nos efforts dès maintenant afin de regrouper nos ressources, nos compétences et nos idées. Les défis que nous devons relever sont énormes.

Selon la FAO [l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture], près de 800 millions de personnes dans le monde souffrent actuellement de faim chronique. Elle mentionne également que l’accroissement démographique et les changements de régimes alimentaires augmenteront les besoins alimentaires de 60 p. 100 d’ici 2050. Pourtant, la FAO a indiqué que les changements climatiques menacent déjà les systèmes alimentaires et les moyens de subsistance en milieu rural partout dans le monde.

Les modèles climatiques mondiaux prédisent que la hausse graduelle des températures, la modification de la configuration des précipitations et d’autres transformations causées par les changements climatiques auront d’énormes répercussions au cours des prochaines décennies sur la production alimentaire, non seulement dans la région de l’Asie-Pacifique, mais également dans le monde entier.

Les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les sécheresses, sont plus fréquents que par le passé. En outre, ils ont une incidence plus grave sur les populations du monde entier et réduisent les récoltes, y compris en Asie-Pacifique.

Au cours des dernières années, El Niño a amplifié ces répercussions et créé des conditions de sécheresse extrême contribuant à l’insécurité alimentaire.

Le défi comporte deux volets : accroître la production alimentaire pour une population croissante tout en réduisant considérablement l’incidence des pratiques agricoles sur le climat.

Il y a certes un défi lié à l’agriculture, mais plus encore un défi lié aux océans, une source essentielle de vie et de subsistance.

Plus que jamais, la pêche et l’aquaculture dans l’océan Pacifique — d’importants éléments de l’économie bleue — exigent notre attention. Ces secteurs sont menacés par l’acidification, le déversement de déchets, le ruissellement de produits chimiques toxiques, les déchets marins et les débris de plastique.

Les stocks de poissons mondiaux s’épuisent, mais nous continuons de pratiquer la surpêche. Nous devons agir maintenant, sinon nous serons la dernière génération à profiter de cette ressource. C’est pourquoi nous devons tous appuyer la proposition des États-Unis pour surmonter les obstacles au financement de la gestion des déchets dans nos océans.

Le Canada sera engagé dans cette question jusqu’au bout. Notre littoral est le plus long du monde. Notre devise est « D’un océan à l’autre ».

Nous serons présents pour appuyer la recherche, le développement et l’utilisation adéquate de technologies et de produits sécuritaires et scientifiques pour s’adapter aux répercussions des changements climatiques sur nos terres et nos océans, et pour les atténuer.

Le Canada s’est réjoui de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris le 4 novembre [2016], et il travaille activement à sa mise en œuvre au pays. Nous versons également 2,65 milliards de dollars pour financer la lutte contre les changements climatiques. Une partie de ces fonds servira à soutenir les projets liés à l’agriculture et à la pêche.

Nous avons une occasion exceptionnelle de réduire les émissions dans les économies de l’APEC, y compris au Canada, étant donné que la région de l’Asie-Pacifique consomme 60 p. 100 de l’énergie mondiale et comprend la Chine, les États-Unis, le Japon et la Russie.

Nous devrons également prendre des mesures pour nous assurer que les infrastructures de la région de l’Asie-Pacifique sont résilientes aux conséquences des changements climatiques, comme les événements météorologiques extrêmes.

Nous devons maintenant poursuivre sur cette lancée et accélérer la prise de mesures. Le Canada entend faire partie de la solution, mais il a besoin de vous. L’élimination de la faim d’ici 2030 est un objectif ambitieux et nécessaire qui ne sera atteint que si nous unissons nos efforts. Nous avons besoin d’un plan d’action, et vous pouvez compter sur le Canada.

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