Discours pour l’honorable Carolyn Bennett, Ministre des Affaires autochtones et du Nord - Instance permanente sur les questions autochtones 16e session

Discours

Allocution à l’occasion du 10e anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones

Siège des Nations Unies, Salle de l’Assemblée générale
New York (New York)
25 avril 2017

Tel que prononcé

Distingués collègues et invités, c’est un honneur pour moi d’être ici aujourd’hui sur le territoire traditionnel du peuple lenape et de tous les Autochtones qui ont foulé ces terres.

Je tiens tout particulièrement à m’entretenir avec les délégués du Forum autochtone, qui sont malheureusement encore dans la tribune en galerie. Nous espérons qu’ils pourront se joindre à nous sur le parterre de l’Assemblée générale lors des prochaines sessions.

Le grand chef Wilton Littlechild, ancien représentant de l’Amérique du Nord à ce forum, utilise une métaphore sur le foin d’odeur pour décrire les trois différentes voies vers la réconciliation et l’autodétermination au Canada, c’est-à-dire la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones; le respect des traités, des revendications et des autres ententes; et les efforts visant une nouvelle reconnaissance des droits. À cela s’ajoutent les 94 appels à l’action précis et importants issus de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada.

Ces trois processus sont comme les trois brins d’une tresse de foin d’odeur. Dans les mots du grand chef : « On commence à bien tresser les trois brins ensemble, et la tresse qui en résulte est bien plus résistante que chacun des brins qui la composent. »

En réponse directe à la Déclaration, le premier ministre a donné le mandat à la ministre de la Justice et procureure générale du Canada de présider un groupe de travail chargé de revoir toutes les lois et politiques fédérales se rapportant aux peuples autochtones afin d’en éliminer les approches coloniales et paternalistes existantes. On souhaite ainsi redonner vie à l’article 35 de la Constitution du Canada, qui enchâsse officiellement les droits des peuples autochtones dans le droit canadien, mais qui est depuis trop longtemps négligé.

Le Canada tient également des réunions annuelles entre le premier ministre et les Premières Nations, les Inuits, et la Nation métisse afin d’établir leurs priorités concernant les travaux et assurer une imputabilité conjointe vis-à-vis les résultats.

Nous faisons désormais publiquement le suivi des 94 appels à l’action, et nous pouvons faire état de progrès en ce qui concerne 41 des 46 d’entre eux qui font partie de la réponse du gouvernement fédéral, c’est à dire ceux dont le gouvernement est directement responsable.

Pour donner suite aux cinq premiers appels à l’action, nous collaborons avec les provinces et les territoires de même qu’avec les collectivités et les dirigeants des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin de remanier complètement les services à l’enfance et aux familles pour les enfants autochtones. Nous comptons ainsi réduire le nombre inacceptable d’entre eux qui sont pris en charge tout en veillant à ce que ceux qui le sont grandissent en développant une identité personnelle et culturelle bien enracinée, ce qui est essentiel à leur bien-être et à leur réussite.

Nous avons lancé une enquête nationale sans précédent sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, qui se penchera sur les racines profondes du problème, notamment le racisme et le sexisme dans les services policiers.

Nous considérons que le retour de la voix et du pouvoir des femmes autochtones constitue une mesure importante de décolonisation.

Le premier ministre s’est aussi engagé à mettre en œuvre des lois visant à protéger, à revitaliser et à mettre en valeur les langues autochtones. Les efforts essentiels en ce sens sont en marche, et les Premières Nations, les Inuits de même que les Métis y collaborent.

L’an dernier, j’ai dit que la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones ne devrait pas nous faire peur. Les principes qui y sont énoncés en ce qui concerne le consentement préalable libre et éclairé, et le savoir autochtone, font maintenant partie intégrante des processus d’examen relatifs aux évaluations environnementales au Canada. Nous avons élaboré de nouvelles approches souples en ce qui concerne la reconnaissance des droits, la compétence autochtone et l’autodétermination, et nous avons établi de nouvelles relations fiscales.

Comme l’ont mentionné hier les grands chefs Ed John et Willie Littlechild, la juriste métisse Signa Daum Shanks et le président inuit Natan Obed, membres du groupe d’experts canadiens sur la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies, nous avons encore beaucoup de travail à faire ensemble.

Nous avons des siècles de torts à redresser, mais nos efforts conjoints s’unissent comme les brins d’une tresse de foin d’odeur pour faire progresser notre pays et le renforcer en reconnaissant les droits des peuples autochtones.

Merci. Thank you. Masi. Kuyanamik. Masi cho.

 

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