Anaphylaxie et autres réactions aiguës après la vaccination : Guide canadien d'immunisation
Pour les professionnels de la santé
Dernière mise à jour partielle du contenu (Voir Tableau des mises à jour) : mars 2021
Mars 2021 - Ce chapitre a été revu et mis à jour avec une modification mineure :
- L'ajout d'EMERADE™, un auto-injecteur d'ÉPINÉPHrine, au Tableau 4 : Dose d'ÉPINÉPHrine par voie intramusculaire (solution de 1:1000, 1 mg/ml), selon l'âge ou le poids
Dernière révision complète du chapitre (Voir Tableau des mises à jour) : décembre 2020
Sur cette page
- Introduction
- Effets indésirables liés à l'anxiété
- Anaphylaxie
- Œdème et éruption urticarienne au point d'injection
- Références choisies
Introduction
Ce chapitre se veut un guide pour l'évaluation et la prise en charge initiale des personnes vaccinées qui présentent des effets indésirables aigus en milieu communautaire (p. ex., dans des écoles, des cliniques de santé publique ou des centres de santé).
Les évènements indésirables aigus les plus susceptibles de se produire appartiennent à l'un des deux types suivants :
- Effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI) liés à l'anxiété, notamment l'évanouissement (syncope vasovagale), l'hyperventilation et les spasmes de sanglots
- Anaphylaxie ou autres réactions d'hypersensibilité du type immédiat aux constituants du vaccin ou à son contenant (p. ex., le latex).
La prise en charge du vacciné et les répercussions sur l'immunisation future varient considérablement selon le type de réactions et il est important de les distinguer l'une de l'autre le plus rapidement possible sans retarder les interventions thérapeutiques indiquées.
Le Tableau 1 présente une comparaison côte à côte des caractéristiques de présentation de l'anaphylaxie et de la syncope vasovagale.
Effets indésirables liés à l'anxiété
Spasmes de sanglots
Les spasmes de sanglots se produisent chez certains jeunes enfants lorsqu'ils sont bouleversés et qu'ils pleurent abondamment. L'enfant devient soudainement silencieux, mais il demeure agité. On observe une rougeur du visage et une cyanose péri-buccale qui s'intensifient pendant toute la durée de la crise. Dans certains cas, le spasme prend fin avec la reprise des sanglots, alors que dans d'autres, il se produit une brève perte de conscience pendant laquelle la respiration reprend. Aucun traitement n'est nécessaire et il suffit de rassurer l'enfant et ses parents.
Hyperventilation
Les personnes en proie à une crise d'anxiété peuvent sembler craintives et pâles et elles peuvent transpirer abondamment. Elles peuvent aussi se plaindre de vertiges, d'étourdissements et d'engourdissements, ainsi que de picotements au niveau du visage et des extrémités. L'hyperventilation est habituellement manifeste. Le traitement consiste à rassurer la personne et à l'encourager à respirer lentement et profondément. Il est parfois utile d'effectuer une activité de concentration, comme demander à la personne de compter jusqu'à dix. Si l'hyperventilation est attribuable à un autre problème, par exemple à l'asthme ou à une crise cardiaque, le fait de retenir son souffle pourrait aggraver la situation.
Syncope vasovagale (évanouissement)
Bien que l'évanouissement en soi n'ait pas de conséquence néfaste, la personne peut subir un grave traumatisme crânien en tombant.
L'évanouissement est fréquent; environ 3,5 % des femmes et 3 % des hommes s'évanouiront au moins une fois dans leur vie. On ignore la fréquence exacte des évanouissements après la vaccination, mais la majorité des syncopes se produisent chez les adolescents ou les adultes. Les évanouissements sont rares chez les nourrissons et les enfants. Il faut donc présumer qu'une perte soudaine de conscience chez de jeunes enfants est une réaction anaphylactique, surtout si d'autres manifestations cliniques de l'anaphylaxie sont présentes.
Le Tableau 1 énumère les caractéristiques cliniques qui distinguent l'évanouissement attribuable à une syncope vasovagale de l'anaphylaxie.
L'évanouissement se produit généralement pendant la vaccination ou durant les minutes qui suivent. La personne peut se sentir faible ou étourdie, puis soudainement devenir pâle, perdre conscience et s'effondrer au sol. L'évanouissement peut s'accompagner de brefs spasmes cloniques (c.-à-d. de mouvements saccadés des membres). En général, la fréquence respiratoire est normale et la respiration n'est pas laborieuse, mais elle peut être superficielle. Les signes cardiovasculaires comprennent la bradycardie et de faibles pouls périphériques, mais le pouls carotidien est habituellement bien frappé. La peau, en plus d'être pâle, peut être moite et froide. La personne peut aussi avoir des nausées et vomissements. En cas d'évanouissement, il faut coucher le vacciné sur le dos et élever ses membres inférieurs. Si le vacciné a vomi ou est sur le point de vomir, il suffit de le coucher sur le côté. Si la personne vaccinée est enceinte, il est important de la coucher sur le côté gauche. En général, la personne reprend conscience et les mouvements saccadés des membres cessent après une minute ou deux. La personne peut toutefois rester pâle, diaphorétique et légèrement hypotendue pendant plusieurs minutes. On doit continuer à surveiller la personne vaccinée qui s'est évanouie et à lui apporter un soutien jusqu'à ce que les signes et symptômes se stabilisent.
Tableau clinique | Anaphylaxie | Syncope vasovagale |
---|---|---|
Délai d'apparition après la vaccination | De quelques minutes à 4 heures après l'injection; le plus souvent, dans les 2 heures qui suivent | Pendant l'injection ou durant les minutes qui suivent |
Peau | Urticaire, œdème de Quincke, prurit, érythème | Pâleur généralisée, peau moite et froide |
Respiration | Toux, respiration sifflante, stridor, détresse respiratoire, rhinorrhée, éternuements | Respiration normale – la respiration peut être superficielle, mais non laborieuse |
Signes cardiaques | Tachycardie | Bradycardie |
Signes neurologiques | Sentiment d'anxiété et de détresse profondes; perte de conscience – aucune amélioration en position couchée ou tête en bas | Sentiment de vertiges; perte de conscience – amélioration de l'état en position couchée ou tête en bas; peut s'accompagner de mouvements saccadés passagers des membres et d'une révulsion des yeux |
Adapté avec l'autorisation de : Immunisation Section, South Australian Department for Health and Wellbeing.
Pour une liste plus détaillée des manifestations de l'anaphylaxie propres à chaque système, voir le Tableau 2.
Pour obtenir plus de renseignements sur les techniques recommandées pour réduire l'anxiété et prévenir les évanouissements, voir le chapitre Méthodes d'administration des vaccins de la Partie 1.
Anaphylaxie
L'anaphylaxie est une réaction allergique grave et potentiellement mortelle, à des allergènes étrangers; un lien de causalité a été établi avec les vaccins, la fréquence des réactions anaphylactiques étant estimée à 1,3 épisode par million de doses de vaccin administrées. L'anaphylaxie est évitable dans bien des cas et peut être soignée dans tous les cas. Elle doit être anticipée chez toutes les personnes qui reçoivent un vaccin.
Dépistage avant la vaccination
La prévention de l'anaphylaxie est très importante. Le dépistage avant la vaccination doit inclure des questions au sujet des antécédents d'anaphylaxie et des facteurs de risque potentiels. Il doit aussi inclure des questions au sujet des allergies possibles à quelque constituant ou au contenant du ou des vaccins qui doivent être administrés, afin de pouvoir déterminer toute contre-indication.
Pour connaître la liste de vérification à consulter avant l'administration d'un vaccin, voir le chapitre Méthodes d'administration des vaccins de la Partie 1.
Pour obtenir une liste des allergènes potentiels dans les agents immunisants, voir le chapitre Contenu des agents immunisants utilisés au Canada de la Partie 1.
Observation après la vaccination
Dans la plupart des cas, la réaction anaphylactique se manifeste dans les 30 minutes qui suivent l'administration du vaccin. C'est pourquoi les vaccinés doivent demeurer en observation pendant au moins 15 minutes après la vaccination, mais une période de 30 minutes est plus sûre lorsqu'on craint particulièrement une allergie possible à un vaccin. Lorsque le risque est faible, l'observation peut consister à demander aux personnes vaccinées de surveiller la manifestation de symptômes et de revenir immédiatement si elles ne se sentent pas bien.
Pour obtenir plus de renseignements sur la consultation et l'observation après la vaccination, voir le chapitre Méthodes d'administration des vaccins de la Partie 1.
Pour obtenir plus de renseignements sur la déclaration des ESSI, tels que l'anaphylaxie, voir le chapitre Effets secondaires suivant l'immunisation (ESSI).
Signes et symptômes de l'anaphylaxie
Lors d'une réaction anaphylactique, les signes et les symptômes apparaissent soudainement et progressent rapidement en l'espace de quelques minutes et ils touchent au moins deux systèmes de l'organisme. Les systèmes les plus souvent touchés sont la peau (de 80 à 90 % des cas d'anaphylaxie), le système respiratoire (jusqu'à 70 % des cas) et, moins souvent, les systèmes cardiaque et gastro-intestinal (chacun, jusqu'à 45 % des cas). Jusqu'à 15 % des cas peuvent aussi s'accompagner de changements au niveau du système nerveux central, tels qu'un malaise, une altération de l'état mental, des étourdissements ou de la confusion. Au nombre des caractéristiques de l'anaphylaxie grave figurent un œdème obstructif des voies respiratoires supérieures, des bronchospasmes importants et une hypotension. L'hypotension peut progresser jusqu'à l'état de choc et au collapsus.
Système | Signes et symptômes |
---|---|
État général/SNC | Agitation, irritabilité, somnolence, léthargie, baisse du niveau de conscience |
Peau | Urticaire, prurit, œdème de Quincke, bouffées vasomotrices |
Voies respiratoires supérieures | Stridor, raucité, œdème oropharyngé ou laryngé, œdème uvulaire, enflure des lèvres ou de la langue, éternuements, rhinorrhée, obstruction des voies respiratoires supérieures |
Voies respiratoires inférieures | Toux, dyspnée, bronchospasmes, tachypnée, arrêt respiratoire |
Système cardiovasculaire | Tachycardie, hypotension, étourdissements, syncope, arythmies, diaphorèse, pâleur, cyanose, arrêt cardiaque |
Système gastro-intestinal | Nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales |
SNC Système nerveux central |
Reproduit avec l'autorisation de : Cheng A.; Société canadienne de pédiatrie, Comité de soins aigus. Le traitement d'urgence de l'anaphylaxie chez les nourrissons et les enfants. Paediatr Child Health 2011;16(1):35-40. Reconduit en février 2018.
Il peut être difficile de reconnaître l'anaphylaxie chez les nourrissons et les jeunes enfants (de 0 à 2 ans), car ils sont incapables de décrire leurs symptômes. Les nourrissons peuvent présenter une détresse respiratoire (p. ex., respiration plus laborieuse, toux, respiration sifflante, stridor) ou une tachycardie plutôt qu'une hypotension. Il peut aussi y avoir manifestation de signes et de symptômes non spécifiques, par exemple calme ou somnolence soudains, formation de bave, incontinence ou changements de comportement tels que des pleurs inconsolables et une irritabilité - tous fréquents dans ce groupe d'âge. Une urticaire généralisée, des bouffées vasomotrices, les vomissements (y compris les vomissements persistants), et un œdème de Quincke sont habituellement observés dans ce groupe d'âge. Des signes ou des symptômes spécifiques ou non spécifiques doivent être observés dans au moins deux systèmes de l'organisme pour établir un diagnostic clinique d'anaphylaxie.
Facteurs de risque d'une anaphylaxie grave
L'anaphylaxie est une complication rare de l'immunisation. Parmi les facteurs de risque d'une réaction anaphylactique d'une gravité accrue, mentionnons les suivants :
- personne très jeune ou très âgée
- grossesse
- asthme grave ou non maîtrisé
- maladie cardiovasculaire
- maladie pulmonaire obstructive chronique
- mastocytose systémique
- prise concomitante de certains médicaments (p. ex., inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine [IECA] et bêta-bloquants)
Trousses de prise en charge de l'anaphylaxie
Une préparation appropriée est importante pour un bon résultat en cas d'anaphylaxie. Les trousses de prise en charge de l'anaphylaxie doivent être facilement accessibles partout où des vaccins sont administrés. L'ÉPINÉPHrine en auto-injecteur ou en flacon peut être utilisée pour traiter l'anaphylaxie; toutefois, des flacons d'ÉPINÉPHrine doivent être disponibles pour soigner les nourrissons qui pèsent moins de 5 kg (voir la section Traitement par l'ÉPINÉPHrine - renseignements supplémentaires). L'ÉPINÉPHrine et d'autres fournitures d'urgence doivent être vérifiées régulièrement et remplacées lorsqu'elles sont périmées.
Articles | Articles essentiels | Articles facultatifs |
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Documents laminés |
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s/o |
Médicaments | ÉPINÉPHrineNote de bas de page 2 : trois flacons - solution de 1:1000 (1 mg/ml) pour injection par voie intramusculaire Note de bas de page 3 | s/o |
Fournitures pour injections Note de bas de page 4 |
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Auto-injecteurs d'ÉPINÉPHrineNote de bas de page 2 étiquetés selon l'âge et le poids |
Autres |
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Prise en charge de l'anaphylaxie
L'anaphylaxie est une urgence médicale, et la reconnaître et la prendre en charge rapidement peut sauver des vies. Tout vaccinateur doit bien connaître les signes et les symptômes d'une réaction anaphylactique et être prêt à réagir rapidement. Le taux de progression ou de gravité de l'épisode anaphylactique peut être difficile à prévoir au début de l'anaphylaxie; toutefois, l'apparition rapide de l'anaphylaxie à la suite d'une vaccination indique qu'une réaction plus grave est probable. La mort peut survenir en quelques minutes. L'ÉPINÉPHrine est le seul médicament qui réduit les hospitalisations et les décès et elle doit être administrée rapidement après l'apparition de l'anaphylaxie.
Protocoles
Tous les vaccinateurs doivent recevoir la formation nécessaire pour reconnaître l'anaphylaxie, administrer l'ÉPINÉPHrine par voie intramusculaire et instaurer, au besoin, des mesures de base de maintien des fonctions vitales comme la réanimation cardiopulmonaire (RCP).
Les vaccinés qui présentent une réaction allergique grave ou une réaction anaphylactique doivent être transportés à l'hôpital le plus rapidement possible. L'établissement d'un accès intraveineux (i.v.) pour une réanimation liquidienne, de même qu'une intubation endotrachéale et d'autres interventions avancées de maintien des fonctions vitales, peuvent être nécessaires. Ces interventions ne sont habituellement pas pratiquées en milieu communautaire, bien qu'elles puissent parfois l'être par un personnel compétent et formé dans un milieu de soins sécuritaire et approprié.
Il est essentiel de se préparer pour la prise en charge urgente de l'anaphylaxie. On recommande que les vaccinateurs élaborent, affichent et mettent régulièrement à l'essai des protocoles écrits de prise en charge urgente de l'anaphylaxie. Les protocoles doivent préciser l'équipement d'urgence, les médicaments, les doses et le personnel médical nécessaires pour prendre en charge l'anaphylaxie en toute sécurité et efficacité.
Étapes de la prise en charge de base de l'anaphylaxie en milieu communautaire
Une intervention rapide est d'une importance capitale. Les étapes 1, 2, 3 et 4 doivent être effectuées promptement et simultanément.
- Demander à quelqu'un de composer le 911 (là où il est accessible) ou de communiquer avec les services médicaux d'urgence.
- Évaluer les voies respiratoires, la respiration, la circulation, l'état mental, la peau et le poids corporel (masse). Poser une canule oropharyngée s'il le faut.
- Voies respiratoires : examiner plus particulièrement les lèvres, la langue et la gorge pour détecter tout signe d'enflure; s'il y a lieu, demander à la personne de dire son nom pour évaluer l'œdème glottique et péri-glottique.
- Coucher la personne sur le dos (décubitus dorsal) et élever ses membres inférieurs. La personne vaccinée doit rester dans cette position. La mort peut survenir en quelques secondes si la personne se lève ou s'assoit soudainement, à cause du syndrome de la « veine cave vide » ou du « ventricule vide ». La personne vaccinée ne doit pas être couchée sur le dos si :
- elle est en détresse respiratoire : placer la personne dans une position confortable (en élevant la tête et le thorax)
- elle vomit ou elle est inconsciente : coucher la personne sur le côté
- elle est enceinte : coucher la personne sur le côté gauche
- Injecter l'ÉPINÉPHrine :
- Dose : 0,01 mg/kg de poids corporel d'une solution de 1:1000 (1 mg/ml); dose MAXIMALE de 0,5 mg (voir le Tableau 4 pour connaître la dose selon l'âge ou le poids)
- VOIE : INTRAMUSCULAIRE dans la partie antérolatérale de la mi-cuisse (muscle vaste externe)
- Répéter toutes les 5 minutes si les symptômes persistent (l'état de la plupart des patients s'améliore après une ou deux doses
- Inscrire l'heure de chaque dose
- Stabiliser et surveiller l'état du vacciné (voir les étapes 5 et 6)
Tableau 4 : Dose d'ÉPINÉPHrine par voie intramusculaire (solution de 1:1000, 1 mg/ml), selon l'âge ou le poids Note de bas de page 1
Âge Note de bas de page 1, Note de bas de page 2 Utiliser le poids s'il est connu |
Poids Note de bas de page 2 (kg) | Dose d'ÉPINÉPHrine (1 mg/ml) en ampoule ou flacon | Dose d'ÉPINÉPHrine en auto-injecteur Note de bas de page 5 N'utiliser que si la dose mesurée selon le poids n'est pas disponible |
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mg ou mg/kg/dose |
Volume 1 mg/ml (ml) |
|||
De la naissance à moins de 5 kg |
Moins de 5 kg | 0,01 mg/kg/dose Note de bas de page 3 ou 0,1 mg Note de bas de page 3, Note de bas de page 4 |
0,01 ml/kg/dose ou 0,1 ml Note de bas de page 3, Note de bas de page 4 |
s/o |
Plus de 5 kg et moins de 2 ans | De 5 à 10 | 0,1 mg | 0,1 ml | 0,15 mg Note de bas de page 4, Note de bas de page 6 |
De 2 à moins de 4 ans | De 11 à 15 | 0,15 mg | 0,15 ml | |
De 4 à moins de 7 ans | De 16 à 20 | 0,2 mg | 0,2 ml | |
De 21 à 25 | 0,25 mg | 0,25 ml | 0,3 mg Note de bas de page 2, Note de bas de page 7 | |
De 7 à moins de 10 ans | De 26 à 30 | 0,3 mg | 0,3 ml | |
De 31 à 35 | 0,35 mg | 0,35 ml | ||
De 10 à 12 ans | De 36 à 40 | 0,4 mg | 0,4 ml | |
De 41 à 45 | 0,45 mg | 0,45 ml | ||
Plus de 12 ans | 46 et plus | 0,5 mg | 0,5 ml | 0,5 mg |
|
- 5. Stabiliser le vacciné; pratiquer la réanimation cardiopulmonaire au besoin, administrer de l'oxygène et établir un accès intraveineux si possible
- administrer de l'oxygène d'appoint (à un débit de 6 à 8 l/minute) par masque facial ou canule oropharyngée (si disponible) aux personnes atteintes de cyanose, de dyspnée ou d'une autre réaction grave nécessitant des doses répétées d'ÉPINÉPHrine.
- si la personne est hypotendue, envisager l'administration d'une solution isotonique de chlorure de sodium par voie i.v., à raison de 20 ml/kg, si un accès i.v. a été établi et si disponible.
- 6. Surveiller la tension artérielle, la fréquence et la fonction cardiaques ainsi que l'état respiratoire du vacciné.
- 7. Transférer à l'hôpital aux fins d'observation. Tous les vaccinés qui reçoivent de l'ÉPINÉPHrine en toute urgence doivent être transportés à l'hôpital immédiatement aux fins d'évaluation et d'observation. Les symptômes de la réaction anaphylactique peuvent réapparaître après la réaction initiale (anaphylaxie biphasique) dans au plus 23 % des cas.
Traitement par l'ÉPINÉPHrine - renseignements supplémentaires
L'administration rapide d'ÉPINÉPHrine par voie intramusculaire est prioritaire et ne doit pas tarder. L'ÉPINÉPHrine est le traitement privilégié pour la prise en charge de l'anaphylaxie en milieu communautaire et dans les établissements de santé, car elle prévient et atténue l'œdème des voies respiratoires supérieures, l'hypotension et le choc. De plus, elle provoque une accélération de la fréquence cardiaque, une augmentation de la force des contractions cardiaques et de la bronchodilatation et une diminution de la libération d'histamine et d'autres médiateurs de l'inflammation. L'ÉPINÉPHrine atteint rapidement des concentrations plasmatiques et tissulaires maximales.
Le défaut d'administrer l'ÉPINÉPHrine promptement peut occasionner des risques plus grands au vacciné anaphylactique que le fait d'utiliser ce médicament d'une manière inadéquate.
En cas d'incertitude, il faut privilégier le traitement, car il n'y a aucune contre-indication à l'utilisation d'ÉPINÉPHrine. S'il y a perte de temps au début du traitement d'un épisode anaphylactique aigu, la prise en charge subséquente peut devenir plus difficile.
L'ÉPINÉPHrine à 0,01 mg/kg de poids corporel d'une solution de 1:1000 (1 mg/ml) (dose maximale de 0,5 mg) doit être injectée dans la partie antérolatérale de la mi-cuisse (muscle vaste externe); le muscle deltoïde du bras ne doit être pas être utilisé, car il n'est pas aussi efficace que la cuisse pour l'absorption de l'ÉPINÉPHrine. Des ciseaux peuvent être nécessaires pour découper les vêtements afin d'établir un accès. Si les ciseaux ne sont pas facilement accessibles, l'ÉPINÉPHrine peut être administrée à travers les vêtements. Bien que cela augmente légèrement le risque d'infection, l'injection rapide d'ÉPINÉPHrine est la priorité. Le risque d'infection peut être résolu une fois que la personne est stabilisée. Chez les nourrissons pesant moins de 5 kg, la dose d'ÉPINÉPHrine doit être déterminée selon le poids, si possible. Par exemple, un nourrisson pesant 4 kg (8,8 lb) doit recevoir 0,04 mg d'ÉPINÉPHrine, soit 0,04 ml d'une solution de 1 mg/ml. Cependant, si aucun flacon n'est disponible au moment de la réaction anaphylactique, un auto-injecteur d'ÉPINÉPHrine contenant une dose de 0,15 mg peut être utilisé en toute sécurité. (Voir le Tableau 4 pour connaître les lignes directrices sur les doses d'ÉPINÉPHrine). Des effets légers et transitoires tels que la pâleur, les tremblements, l'anxiété, les palpitations, les maux de tête et l'étourdissement surviennent dans les minutes qui suivent l'injection d'une dose recommandée d'ÉPINÉPHrine. Ces effets confirment que la dose thérapeutique a été administrée.
Antihistaminiques
Les antihistaminiques (de première et deuxième générations) ne jouent aucun rôle dans la prévention ou le traitement des symptômes respiratoires ou cardiovasculaires de l'anaphylaxie en milieu communautaire et ils ne doivent jamais être utilisés à la place de l'ÉPINÉPHrine.
Œdème et éruption urticarienne au point d'injection
Il peut y avoir œdème et éruption urticarienne (c.-à-d. urticaire) au point d'injection et cela peut être le premier signe d'une réaction anaphylactique en progression. Pour cette raison, bien que ces réactions ne soient pas toujours causées par une réaction allergique, la personne doit être gardée en observation pendant au moins 30 minutes, pour s'assurer que l'œdème ou l'urticaire restent localisés. De la glace peut être appliquée au point d'injection pour assurer le confort. Si l'urticaire ou l'œdème disparaissent et qu'ils ne s'étendent pas à d'autres parties de l'organisme et qu'aucun autre symptôme n'est observé au cours de la période d'observation de 30 minutes, il n'est pas nécessaire de garder le patient en observation plus longtemps. Toutefois, si d'autres symptômes se manifestent, même s'ils sont jugés bénins (p. ex., éternuements, congestion nasale, larmoiements, toux, bouffées vasomotrices) ou s'il y a des preuves de progression de l'urticaire ou de l'œdème à d'autres parties de l'organisme au cours de la période d'observation de 30 minutes, de l'ÉPINÉPHrine doit être administrée (voir les Étapes de la prise en charge de base de l'anaphylaxie en milieu non hospitalier).
Une réaction locale bénigne qui disparaît d'elle-même en quelques minutes n'est pas indicatrice d'une réaction allergique et ne nécessite pas d'observation particulière ni d'évaluation spécialisée avant une vaccination ultérieure.
Références choisies
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